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Lâchers à grande échelle de trichogrammes pour lutter biologiquement contre la tordeuse des canneberges

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La tordeuse des canneberges, Rhopobota naevana (Hübner) (Lepidoptera: Tortricidae) est un ravageur majeur de la culture de la canneberge. Les dommages occasionnés par cette espèce peuvent engendrer une perte de rendement atteignant jusqu’à 95% de la récolte annuelle, en plus d’entraîner des répercussions sur la productivité des années subséquentes. La lutte contre ce ravageur sous gestion biologique est limitée aux deux seuls bio-insecticides homologués au Canada. En réponse à cette problématique, un projet réalisé en 2016-2017 a identifié le parasitoïde indigène Trichogramma minutum Riley (Hymenoptera : Trichogrammatidae) comme un agent de lutte biologique prometteur pour lutter contre la tordeuse des canneberges. Le présent projet avait donc comme objectif de développer une méthode de lâchers inondatifs, mécanisée et applicable à grande échelle pour effectuer des lâchers de trichogrammes pour lutter contre la tordeuse des canneberges. Deux méthodes, soit la pulvérisation en solution aqueuse et l’épandage dans un substrat de perlite humide, furent développées, optimisées et mises à l’essai en cannebergière biologique. Les résultats suggèrent que la pulvérisation en solution aqueuse n’entraine qu’une faible diminution de l’émergence des parasitoïdes (˜ 10 %) alors que pour l’épandage dans de la perlite humide la diminution d’émergence est plus considérable (˜ 25-45 %). Cependant, les trichogrammes pulvérisés se retrouvent sur le feuillage alors que ceux épandus au sol, sous la canopée. Cette dernière offre vraisemblablement une protection aux parasitoïdes, puisqu’à partir d’une incubation de 48h en champ, l’émergence des individus sur le feuillage connait une diminution significative. Les lâchers inondatifs en champs ont permis d’augmenter significativement le taux de parasitisme des œufs de tordeuse des canneberges et les résultats suggèrent que des lâchers pendant la période de ponte des œufs de 2e génération du ravageur entraine de plus hauts taux de parasitisme. Cependant, parmi les deux taux d’application mis à l’essai, aucune différence significative n’a été notée tant au niveau du parasitisme des œufs de la tordeuse des canneberges. Pour optimiser l’efficacité de la méthode, il serait judicieux de diminuer la variabilité au niveau de la période d’émergence et synchroniser celle-ci pour avoir lieu moins de 48h suivant l’application. Se faisant, la pulvérisation en solution aqueuse s’avèrerait une méthode d’application plus prometteuse, mais des progrès technologiques au niveau de l’appareil de pulvérisation seraient souhaitables afin de le rendre plus convivial à l’utilisation; ce qui permettrait de favoriser l’adoption de la méthode.

Organisation : Association des producteurs de canneberges (APCQ), Club environnemental et technique atocas Québec (CETAQ), Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA)
Auteur(s) : Didier Labarre, François Gervais, Daniel Cormier, Éric Lucas
Date de publication : 11 mai 2023
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