ÉTAT DES CULTURES
La période du 4 au 11 septembre a débuté avec des températures chaudes et humides qui ont perduré jusqu’au vendredi 6 septembre. À partir de samedi après-midi, un changement de masse d’air a fait chuter les températures, qui ont atteint seulement 15 ºC dimanche dernier, au plus chaud de la journée. Dans cette seconde moitié de période, les vents ont été plus présents et les nuits ont été fraîches. Les précipitations ont été faibles dans l’ensemble.
Pour le reste de la semaine, un changement de cap est prévu avec des températures au-dessus de 25 ºC, sans précipitations en vue. Ces conditions seront idéales pour compléter les récoltes ou pour l’autocueillette!
La tache plectosporienne (Plectosphaerella cucumerina/Plectosporium tabacinum) a été observée dans un autre champ de citrouilles, cette fois en Outaouais. En plus des quelques champs de courgettes en Estrie et en Montérégie, nous comptons maintenant 3 champs de citrouilles, chez 3 entreprises distinctes, dont 2 en Montérégie, avec des foyers de la maladie. C'est définitivement une maladie à avoir sur notre radar en 2025, car elle prend de l'ampleur.
On rapporte la présence de pourriture noire sur quelques fruits de courges Butternut et spaghetti, dans les champs dépistés. Afin de minimiser tout risque d’infection, il est important de sortir rapidement les fruits d’apparence saine des champs dès que la maturité des courges est atteinte. Attendez dans la journée que les fruits soient secs avant de débuter la récolte, puisqu'en absence de pellicule d’eau, les champignons pathogènes risquent moins de se développer lors de l'entreposage.
Dans quelques régions, on rapporte la présence, ici et là, de fruits virosés (fruits avec bosses ou taches) dans des champs de concombres, de courges et de citrouilles. Le nombre de cas rapportés est beaucoup moins important qu'en 2022, où les pertes à cause des virus avaient été considérables.
PHYTOPTHORA CAPSICI : GESTION DES CHAMPS CONTAMINÉS ET MESURES PRÉVENTIVES À METTRE EN PLACE
Cette année encore, à cause des précipitations fréquentes et abondantes, plusieurs entreprises ont subi d'importantes pertes de rendement à cause du champignon de sol Phythophthora capsici. Ce pathogène, très agressif, est responsable des pourritures du collet et des fruits chez les cucurbitacées et les solanacées.
Dans le champ contaminé ou la section de champ contaminée, il est conseillé de travailler le sol de façon à enfouir rapidement les résidus et les fruits contaminés pour limiter au maximum les contaminations secondaires vers les fruits sains environnants. Nettoyer l’équipement agricole avant de passer d’un champ à l’autre, car Phytophthora capsici se propage très facilement avec les particules de sol qui collent aux roues de la machinerie agricole.
Les fruits d'apparence saine peuvent être récoltés rapidement, dès l'atteinte de la maturité, et gardés dans un endroit isolé, au sec, où ils pourront être surveillés pendant 5-6 jours, le temps de vérifier si la maladie se développe ou non.
Pour les entreprises qui ont eu des problèmes reliés à ce champignon, des mesures préventives s’imposent afin d’éviter que ce pathogène ne se déplace vers d’autres champs.
Aussi, l'an prochain, avant de semer ou de planter vos cucurbitacées ou d’autres cultures sensibles… et pendant la saison :
- Choisir des champs exempts de Phytophthora capsici.
- Choisir des champs qui n’ont pas eu de plantes hôtes depuis au moins 3 ans.
- Choisir des champs sains, isolés des champs infectés.
- Choisir des champs qui sont bien drainés et égouttés; sinon éviter de semer dans les baissières ou les zones compactées.
- Planifier vos chemins de ferme avant vos semis en laissant amplement de place. Sous-soler le long de vos chemins de ferme pour que l’eau n’y séjourne pas.
- Nettoyer l’équipement agricole avant de passer d’un champ à l’autre et terminer par les champs qui ont la maladie. Phytophthora capsici se propage très facilement avec les particules de sol qui collent aux roues de la machinerie.
- Si la culture n’est pas rampante (tomate, aubergine, poivron, courgette, etc.), planter sur des billons hauts d’environ 25 cm pour tenir les racines hors des zones saturées d’eau. La présence de paillis évite le contact des fruits avec le sol à condition qu’il n’y ait pas de dépôt de terre sur le paillis.
- Ne pas irriguer d’un étang qui reçoit l’eau de surface ou de drainage d’un champ infecté. Cette eau pourrait contenir des spores du pathogène et transmettre la maladie à tous les plants irrigués.
- Ne pas travailler dans des champs saturés d’eau.
- Après des pluies abondantes, dépister vos champs dans les baissières à la recherche des symptômes de Phytophthora capsici.
- Arracher les débuts de foyers d’infection; enlever les plants qui se trouvent dans un périmètre de 2 mètres autour des plants infectés et les détruire hors du champ.
- Ne jamais enfouir des fruits malades dans un champ sain.
La liste des plantes pouvant être infectées par Phytophthora capsici ne cesse de s’allonger. Depuis sa découverte, dans le poivron, il s’est rajouté plus d’une cinquantaine de cultures sensibles dont voici les principales :
Liste non exhaustive des cultures sensibles (observations dans les champs, rapportées dans la littérature) :
* Maladie non observée dans la fraise au Québec pour le moment, mais détectée dans les champs aux États-Unis, au Brésil, au Mexique et en Tunisie
MERCI À TOUS NOS COLLABORATEURS!
Avec le début des récoltes s’achève la publication des avertissements pour les cucurbitacées. Les renseignements présentés dans les communiqués du sous-réseau Cucurbitacées du RAP sont le fruit d’un travail d’équipe. Cette année encore, nous avons pu compter sur la précieuse collaboration de nombreux conseillers répartis dans les principales régions de production du Québec. Leurs données et leurs renseignements sont à la base des avertissements qui vous ont été transmis tout au long de la saison. Nous les remercions chaleureusement. Nous sommes également très reconnaissants envers les entreprises qui nous permettent de partager ces observations qui sont indispensables au bon fonctionnement du sous-réseau.
Nous tenons à souligner le soutien important de l’équipe du Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ qui vient appuyer et valider nos observations tout au long de la saison. Sans eux, notre travail n’aurait pas la même valeur.
Finalement, sans l’équipe du secrétariat du RAP, basée à Québec, qui révise, met en forme et assure la diffusion rapide des alertes, des avertissements et des bulletins d’information, nous ne pourrions vous acheminer toute cette information dans les délais requis.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |