Blanc stable ou en augmentation, selon les cultures. Nouveaux cas de mildiou dans le melon brodé. Autres taches foliaires relativement stables. Quelques cas de gale sur les fruits. Un peu de tache concentrique sur melon d’eau. Chrysomèles rayées davantage présentes, mais surtout dans les fleurs.
ÉTAT DES CULTURES
Mis à part les deux derniers jours de la période du 31 juillet au 6 août, ce sont des températures très chaudes et humides de jour comme de nuit, qui ont prédominé. Cependant, depuis lundi, l'air chaud et humide a enfin laissé sa place à des températures plus fraîches. Durant la période, les précipitations ont été très variables d’une municipalité à l’autre.
Les récoltes se poursuivent dans le concombre, la courgette, le melon brodé et le melon d’eau, et commencent à peine pour certaines courges d'hiver plus hâtives. La qualité est généralement bonne. On rapporte cependant un peu de coulure de fruit dans la courgette et le concombre. Les fruits des courges d’hiver et des citrouilles se développent bien dans l’ensemble, le calibre pour la période est bon. Par contre, on rapporte aussi des champs avec peu de fruits, dont le développement est lent. Phytophtora capsici est malheureusement présent à des degrés variables dans les entreprises avec un historique de la maladie.
BLANC PRÉSENT DANS PRESQUE TOUTES LES CUCURBITACÉES
Dans toutes les régions, le
blanc est bien présent dans la courgette, le concombre, le melon, les courges d'hiver et les citrouilles. Pour les stratégies de lutte ainsi que les produits qui ont démontré une bonne efficacité, consultez l'
avertissement N° 10 du 31 juillet 2024.
NOUVEAUX FOYERS DE MILDIOU DANS LE MELON BRODÉ
En Montérégie, deux premiers cas de mildiou (
Pseudoperonospora cubensis) ont été rapportés dans le melon brodé. De nouveaux cas sont aussi rapportés dans le concombre. L'
alerte N° 1 du 16 juillet dernier présente les produits les plus efficaces pour contrôler la maladie.
Il est important de détruire les vieux champs de concombre dès que les récoltes sont terminées afin d'éviter qu'ils ne deviennent des sources de contamination d'autres champs en production.
Pour voir des symptômes de la maladie à différents stades dans le melon brodé et dans le concombre, consultez le
bulletin d'information N° 3 du 12 juin 2024.
Symptômes de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) sur une feuille de melon brodé, 6 août 2024
Photo : Audrée Lapointe, agr. (Pleine Terre)
LES AUTRES MALADIES FOLIAIRES STABLES
La
tache angulaire est davantage présente par endroits dans le concombre, mais son apparition se limite aux vieilles feuilles. La
tache septorienne reste sur le feuillage du bas. On ne rapporte pas de fruits avec la maladie. Des foyers de
tache alternarienne sont davantage visibles dans le melon.
Nouveaux foyers de tache angulaire (Pseudomonas syringae) sur les vieilles feuilles dans le concombre, 6 août 2024
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
QUELQUES CAS DE GALE RAPPORTÉS SUR LES FRUITS
Maintenant que les fruits commencent à grossir, on dépiste quelques lésions de
gale (
Cladosporium cucumerinum) sur des fruits de courge spaghetti et d'autres courges d'hiver, en Montérégie et dans les Laurentides. Selon les conditions météorologiques et le type de courge, les lésions peuvent être déprimées, plus ou moins profondes, de couleur brunâtre ou prendre l'apparence de verrues liégeuses, sèches.
Présence de gale (Cladosporium cucumerinum) sur un fruit de courge spaghetti, 31 juillet 2024
Photo : Sabrine Hrimech, technicienne (Profiteausol)
UN PEU DE TACHE CONCENTRIQUE DANS LE MELON D'EAU
Quelques collaborateurs nous rapportent la présence de taches concentriques à la surface des fruits de melon d'eau. Chaque année, on peut observer un faible nombre de fruits avec ces taches que l'on nomme « Target Cluster » en anglais. Le phénomène n'est pas nouveau; on l'observe aux États-Unis depuis les années 1990. Ces lésions peuvent se retrouver autant sur les hybrides que sur des variétés ancestrales. Plusieurs ont longtemps cru qu'il s'agissait d'un virus, dont le virus de la mosaïque de la pastèque (WMV) ou encore le virus des taches en anneaux du papayer (PRSV). Cependant, aucune étude n'a établi de lien, de façon définitive, entre la présence d'un virus et le symptôme. L'origine de ces marques reste donc inconnue pour l'instant. Il n'y a pas de pourriture ou de bactéries associées à ces taches.
Taches concentriques « Target Cluster » sur un melon d'eau
L'origine des taches est inconnue.
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
ÉMERGENCE DES NOUVEAUX ADULTES DE CHRYSOMÈLE RAYÉE DU CONCOMBRE
Les nouveaux adultes de la chrysomèle rayée du concombre sortent de terre après avoir complété leur cycle. Normalement, si les fleurs de cucurbitacées sont abondantes, elles s'y cacheront en s'alimentant de nectar et de pollen. À ce stade-ci, elles ne nuisent pas aux plants. Par contre, s'il n'y a plus de fleurs, elles peuvent grignoter l'épiderme des fruits. Les dégâts sont essentiellement esthétiques, mais des traitements localisés peuvent être nécessaires si les insectes sont nombreux et s'attaquent à un grand nombre de fruits.
Dommages de chrysomèles rayées du concombre près du pédoncule sur une citrouille, 5 août 2024
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Pour connaître les seuils d'intervention utilisés au Québec, en Ontario ou dans des États américains, consultez le
Recueil des seuils d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères.
Vous pouvez consulter le
bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024, mis-à-jour le 24 juillet 2024, afin de connaître les produits homologués contre les chrysomèles.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.