1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Toutefois, seulement quelques sites dépassent le seuil économique d’intervention pour le maïs grain utilisé en Amérique du Nord (5 % de plants infestés, qui est un seuil cumulatif basé sur les différentes semaines de dépistage). Les sites infestés se trouvent notamment en Mauricie et en Outaouais. Le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves est encore de mise pour les deux prochaines semaines dans les champs de maïs à risque, puisque les papillons sont actifs et pondent pendant quelques semaines. Les masses d’œufs sont pondues aléatoirement dans les champs. Il est donc important de dépister les masses d’œufs et les jeunes larves à plusieurs endroits dans le champ. Plusieurs producteurs et conseillers se posent la question s’ils doivent intervenir et quand.
Voici quelques éléments à considérer pour la prise de décision :
- Si le champ se trouve sous le seuil économique d’intervention, il n’est pas recommandé d’intervenir, car un traitement insecticide ne serait pas rentable.
- Les hybrides de maïs ayant le gène Bt Viptera (Vip3A) ne nécessitent pas de traitement insecticide. En effet, les jeunes larves vont s’intoxiquer en s’alimentant du pollen ou de tissus végétaux, peu de temps après l’éclosion. Il est toutefois possible d’observer des masses d’œufs et de jeunes larves sur certains plants, puisque les sacs de semences contiennent généralement un refuge dans le sac, c’est-à-dire des grains qui ne contiennent pas le gène Bt Vip3A. Il n’est pas nécessaire de faire un traitement insecticide, même en cas de niveaux élevés de masses d’œufs.
- Les ennemis naturels (coccinelles, punaises, trichogrammes, etc.) contribuent à contrôler les populations de VGOH. Il convient d’éviter de traiter s’ils sont nombreux. Dans plusieurs États américains, en présence d’ennemis naturels, le seuil économique d’intervention recommandé passe alors de 5 à 8 % de plants infestés.
- Si le seuil cumulatif de 5 % de plants infestés est atteint et que les ennemis naturels sont peu présents, un traitement insecticide est envisageable si celui-ci peut être fait dans la fenêtre d’intervention optimale (voir ci-dessous).
Un traitement insecticide devrait cibler les larves entre l’éclosion des œufs et l’entrée des jeunes larves dans les épis. Cette fenêtre d’intervention est relativement courte. Avant d’intervenir avec un insecticide, il faut donc observer la couleur des masses d’œufs pour savoir s’ils sont prêts à éclore, et observer si de jeunes larves se déplacent sur les plants. Si des larves sont entrées dans les épis au moment du traitement insecticide, elles ne seront probablement pas exposées à l’insecticide et ne mourront pas. Pour connaître la liste des produits homologués et disponibles, consultez le site Web SAgE pesticides.
Si vous envisagez un traitement insecticide, évaluez également les coûts versus les bénéfices. L’utilisation d’insecticides nécessite de la machinerie adaptée (pulvérisateur ou hélicoptère). Le passage de la machinerie dans les champs peut aussi endommager des plants. Par ailleurs, en général, les larves font peu de dommages aux épis, ce qui cause peu de pertes de rendement réelles.
Dans tous les cas, si une méthode de lutte est utilisée, il conviendra d’effectuer une évaluation des dommages quelques jours avant la récolte pour déterminer si cette intervention a été efficace et savoir qu’elle stratégie adopter l’an prochain.
OBSERVATION DE LA CHRYSOMÈLE DU HARICOT DANS DES CHAMPS DE SOYA
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
On observe la présence de la chrysomèle du haricot provenant de la génération issue des œufs pondus de la mi-juin à la fin juin dans les champs de soya. Au cours des prochaines semaines, ces adultes hivernant vont se nourrir du feuillage et des gousses. Pour les 14 sites suivis dans le cadre du RAP et répartis dans Lanaudière (1), en Montérégie-Est (5) et en Montérégie-Ouest (8), les résultats de dépistage montrent que les populations de chrysomèles (0,5 à 2,1 individus par coup de filet) sont faibles pour le moment. De plus, aucune gousse endommagée n’a été observée dans ces champs. Cependant, malgré une faible moyenne du nombre de chrysomèles, certains champs dépistés ont démontré des zones avec des populations plus élevées. Le suivi des populations et des dommages est donc recommandé dans ces champs ainsi que dans les champs ayant un historique de présence de chrysomèle du haricot.
Bien que la chrysomèle du haricot cause de la défoliation, la problématique est principalement liée aux dommages aux gousses. Durant les stades R4 à R6 (R5 étant le stade le plus vulnérable), les chrysomèles du haricot peuvent grignoter la surface des gousses, ce qui laisse paraître la fine membrane blanche recouvrant les grains. Ces grignotements peuvent infliger des dommages directs aux grains ou encore les exposer à l’humidité, ce qui peut occasionner des grains flétris, tachés ou moisis (voir photos ci-dessous). Ces blessures sont aussi des portes d’entrée pour les maladies (bactéries, champignons, virus).
L’évaluation des dommages aux gousses et du nombre de gousses coupées se fait sur 2 à 4 plants à 5 stations réparties de manière aléatoire dans le champ, pour un total de 10 à 20 plants. Le pourcentage moyen de gousses endommagées est déterminé en faisant le ratio du nombre de gousses coupées et/ou présentant des dommages par rapport au nombre de gousses totales sur les plants.
Au Québec, aucun seuil économique d’intervention n’a été validé. Dans le cas particulier de la chrysomèle du haricot, l'Université Purdue propose un tableau d’intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives dans le champ et de la maturité des plants :
dans le champ et de la maturité des gousses entre R5 et R7
PUCERON DU SOYA : LES POPULATIONS DEMEURENT FAIBLES DANS TOUS LES SITES DÉPISTÉS, SAUF POUR UN CHAMP DE LANAUDIÈRE
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
Du 7 au 9 août, les pucerons du soya étaient présents dans 95 % des sites dépistés dans le cadre du sous-réseau Grandes cultures du RAP. La densité moyenne provinciale de pucerons du soya par plant est passée de 8,3 à 12,6. Les populations sont soit stables ou en légère augmentation pour la plupart des sites. Toutefois, les populations sont en diminution dans 15 % des sites. C’est le cas, entre autres, pour les sites de Saint-Robert (Montérégie-Est) et de Saint-Rémi (Montérégie-Ouest) où les populations les plus élevées (158 et 83 pucerons/plant) ont été observées au cours des dernières semaines. Le soya dans ces deux champs est au stade R5.
À ce jour, aucun des sites dépistés dans le cadre du RAP n’a atteint le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant. Les ennemis naturels sont présents dans 82 % des champs dépistés. Selon les régions, le stade phénologique du soya varie de R1 à R6. Lors de fortes infestations, la culture présente des risques de dommages jusqu’au stade R5.
MALADIES FOLIAIRES DU SOYA EN FIN DE SAISON
J. Breault1 V. Samson1 et B. Duval1
1. Agronome (MAPAQ)
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition: Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.