Problèmes de fertilisation. Qualité des fruits. Bilan du rayonnement solaire du mois de juin. Publication périodique du tableau du rayonnement solaire global. Prévisions de rayonnement solaire pour les cinq prochains jours.
De nombreux collaborateurs rapportent des problématiques liées à la fertilisation. La plupart sont causées par des carences en magnésium. Avec la luminosité élevée des dernières semaines, les cultures poussent rapidement et des problèmes mineurs de fertilisation mènent rapidement à des carences majeures. Dans les cultures en plein sol ou en bacs de terreau hors-sol, il est fréquent d'observer l’abondance de racines à l’endroit où la fertilisation est appliquée. Cette constatation devrait alerter les producteurs et les conseillers qui la font et mener à certains questionnements.
Dans les cas où des pulvérisations foliaires sont justifiées, certaines précautions doivent être prises lors de l’application :
- Appliquer la bouillie nécessaire jusqu'au point de ruissellement1;
- Cesser les applications une fois que la couleur verte des feuilles est revenue2;
- Éviter d’appliquer les engrais foliaires aux moments où la température de l’air dépasse 25 °C;
- Choisir les heures de la journée associées à une hygrométrie plus forte de l’air; cette condition a plus de chance de se produire le matin. Ceci en évitant d’appliquer les engrais foliaires aux moments où il y a risque de condensation.
Plusieurs collaborateurs rapportent des problématiques liées à la qualité des fruits. Le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) rapporte également plusieurs cas similaires.
Des symptômes similaires à ceux observés sur la tomate ont été observés sur des poivrons. Le LEDP a suspecté Botrytis d'être l'organisme responsable de ces dégâts mais depuis, cette conclusion a été écartée. L'investigation est encore en cours et, à ce jour, plusieurs infections virales ont été écartées (dont TSWV, INSV, TMV et CMV) par le LEDP. À suivre!
Plusieurs problèmes recensés cette semaine sont exacerbés par l’arrêt ou la limitation que certains producteurs ont apportés à leur pratique de chauffage. En effet, avec les prix élevés des combustibles combinés aux nuits fraîches, il est tentant d’arrêter ou de limiter le chauffage. Il y a fort à parier que des pratiques similaires seront problématiques avec l’arrivée de nuits plus chaudes et humides. Pour bien comprendre comment négocier la déshumidification et éviter plusieurs problèmes, la conférence suivante peut être utile.
Le rayonnement solaire du mois de juin 2022 a été inférieur à celui de l’an dernier. L’ensemble des régions de la province ont reçu en moyenne 8 % de moins de rayonnement solaire qu’en 2021. L’Abitibi-Témiscamingue a été la grande gagnante pour le mois de juin avec 2 % de moins de rayonnement qu’en 2021, tandis que le Bas-Saint-Laurent a terminé en queue de peloton avec 14 % moins de rayonnement qu’en 2021.
Pour toutes les cultures, un rayonnement solaire inférieur représente des rendements à venir plus faibles.
PUBLICATION PÉRIODIQUE DU TABLEAU DU RAYONNEMENT SOLAIRE GLOBAL
On adapte la conduite climatique de la serre selon la vigueur et l’équilibre d’un plant. En général, plus le rayonnement solaire est élevé, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être élevée. À l’inverse, plus le rayonnement lumineux est faible, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être basse.
Jusqu’à maintenant, l’absence de canicule a permis à l’ensemble des producteurs de conserver un contrôle sur les températures de croissance en serre spécialement lors de journées sombres, ce qui n’est normalement pas le cas à ce temps-ci de l’année. Les météorologistes annoncent des températures et humidités plus proches des normales de saison pour la deuxième moitié du mois de juillet.
Pour estimer la quantité d’eau qu’une culture tuteurée comme la tomate ou le concombre consomme, on multiplie le rayonnement global journalier par un facteur de 2 à 2,5. Cette semaine, par exemple, une culture tuteurée en serre qui est à un stade mature en consommera jusqu’à 7 750 ml/m² lors d’une journée ensoleillée. Il faudra ajouter à cette valeur de consommation les taux de drainage désirés pour estimer la quantité d'eau à apporter à la culture.
Le logiciel du Centre informatique de prévision des ravageurs en agriculture (CIPRA) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) nous permet de prévoir le rayonnement solaire pour les cinq prochains jours.
Grâce à ces prévisions, il est désormais possible de prévoir les opérations culturales, les températures de croissance et les besoins en irrigation. Quiconque souhaite s’abonner à l’envoi par courriel des prévisions de rayonnement solaire (lundi et mercredi) doit le faire en envoyant un courriel à l’avertisseur Philippe-Antoine Taillon du réseau Cultures maraîchères en serre.
Selon les prévisions émises par CIPRA, la semaine 28 s’annonce très moyenne, et ce, pour l’ensemble des régions avec des rayonnements prévus d’environ 14 000 J/cm2 pour la semaine à venir.
Comme mentionné précédemment, des températures chaudes et des humidités élevées sont prévues pour l’ensemble des régions à compter de la fin de la semaine. Les consignes de chauffage et de ventilation devront être ajustées pour faire face à ces prévisions.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |