CONDITIONS CLIMATIQUES
Le doryphore de la pomme de terre demeure sous contrôle à peu près partout, mais avec quelques populations localement plus élevées, ce qui pourrait nécessiter une intervention par endroits, pour des champs plus tardifs, selon la date prévue du défanage. Ce sont à nouveau des adultes estivaux qui sont plus présents.
Selon les données du Réseau de piégeage provincial du MAPAQ et de celles en provenance de certains collaborateurs, l’activité des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) n'a généralement pas augmenté en cours de période. C'est le dernier rapport des captures de cicadelles pour la présente saison. Les dommages causés principalement par des nymphes de la CPT ont peu évolué dans les champs dont leur présence avait été identifiée la semaine dernière, principalement en régie biologique.
L’activité des principaux autres bioagresseurs (ex. : pucerons, altise à tête rouge, tétranyques, punaise terne, pyrale du maïs) a généralement peu évolué en cours de période et ils demeurent faiblement présents selon les collaborateurs du RAP. Il y a cependant toujours un suivi de populations locales de pucerons dans des régions du centre et de l’est de la province, pour des champs à maturité plus tardive.
La période entre le défanage et la récolte représente un moment propice pour vérifier la présence de dommages potentiels causés par les taupins (vers fil-de-fer). Les larves de ces insectes causent de petits trous plutôt cylindriques de 2 à 4 mm de profondeur dans les tubercules. Selon l’intensité des dommages, des actions pourront être entreprises, dont une rotation appropriée, pour améliorer leur contrôle.
Aucun cas ou symptôme de mildiou de la pomme de terre n’est à signaler au Québec depuis le début de la présente saison par les différents observateurs ou collaborateurs du RAP. Le dépistage du champignon est rendu de plus en plus difficile à la suite de la présence à la hausse, entre autres, de nécroses foliaires causées par la chaleur. Malgré le temps chaud et sec en cours, des microclimats particuliers, dont sous une irrigation soutenue, peuvent être parfois propices au développement de la maladie, comme l’a démontré le modèle prévisionnel Miléos en cours de période. Il faut donc maintenir, au besoin, une protection fongicide jusqu'au défanage complet, en particulier pour les parcelles à maturité tardive avec du feuillage encore sain. Le site du USA Blight mentionne un seul nouveau cas de mildiou, dans la tomate, en Amérique du Nord et loin de notre région (État du Tennessee). Concernant des réseaux de capteurs de spores en activité au Canada, aucune spore de mildiou n’a été capturée depuis le 13 août dernier (Nouveau-Brunswick) et toujours rien ou rien de récent dans les autres provinces (Ontario, Manitoba, Île-du-Prince-Édouard, Québec).
Pour les autres maladies d’intérêt, les symptômes associés à la brûlure hâtive (ou tache alternarienne) progressent graduellement dans des parcelles de plusieurs régions, mais toujours de manière variable selon le champ et le cultivar. Une possible intervention à cette période-ci dans des champs plus tardifs relève plus du cas par cas. Le flétrissement verticillien et la dartrose continuent à contribuer au dépérissement de plants dans des champs qui sont principalement en fin de cycle et surtout en terrains plus légers. Parfois, la dartrose peut coloniser des cas d’insolation sur les tiges à la suite de l’ouverture du feuillage sur le rang (voir photo). Les autres maladies rapportées la semaine dernière auraient peu évolué quoique leur présence demeure bien visible par endroits (ex. : jambe noire, moisissure grise, rhizoctone, pourriture sclérotique). Finalement, on ne rapporte toujours pas de cas anormal de pourritures de tubercules (dont la pourriture molle bactérienne et la pourriture rose).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |