Pour la période du 3 au 9 juillet 2020, le temps très chaud s’est poursuivi dans le sud de la province, avec plusieurs 30 oC et plus enregistrés. Des températures un peu moins élevées ont eu lieu dans les secteurs plus à l’est de Québec (sommaire agrométéorologique). Les précipitations ont été à nouveau dispersées et variables, avec des quantités significatives par endroits, comme dans l’est de la province. On rapporte de nouveau de bons écarts à l’intérieur même d’une région, à la suite du passage d’orages. Par exemple, dans le comté de Portneuf (Capitale-Nationale), les orages ont laissé de 1 à 41 mm le 8 juillet (carte des précipitations). Pour les 7 prochains jours (soit du 10 au 16 juillet), un changement de régime de temps est annoncé par Environnement Canada. Après une dernière journée très chaude et plutôt ensoleillée ce 10 juillet, des averses plus fréquentes sont prévues un peu partout par la suite, avec des quantités appréciables pour samedi et dimanche, pour les régions de l’ouest et du centre de la province principalement.
La situation sur le terrain demeure variable selon les collaborateurs. Pour les secteurs plus au sud, on rapporte un bon développement en parcelles irriguées, avec les entre-rangs qui ferment, sinon la culture souffre par endroits. Les champs de primeurs paraissent bien, avec un début de la phase de sénescence. Dans les secteurs plus centraux, selon les précipitations reçues et la pratique ou non de l’irrigation, la croissance est variable, avec une végétation qui varie entre une pousse stabilisée et une pousse plutôt modérée. Par ailleurs, on observe un début de floraison sur des plants avec une biomasse foliaire limitée. Les champs qui ont connu une levée plus difficile (derniers semis) continuent à se développer plus lentement que les autres. Pour les secteurs plus à l’est (Gaspésie), plus de précipitations ont permis de bien humidifier les sols donnant de meilleures conditions de croissance. Un peu partout, on rapporte une bonne tubérisation. Les hautes températures ont causé des brûlures foliaires par endroits, comme des taches d’ozone (photo 1). L’irrigation s’est poursuivie dans la grande majorité des régions, avec des réserves en eau en baisse rapide par endroits. La récolte de primeurs à plus grande échelle devrait débuter prochainement, soit vers le 16-20 juillet (ex. : Lanaudière).
Tableau 1 - Stade de développement de la pomme de terre pour des producteurs types
selon les collaborateurs du RAP (en date du 9 juillet 2020)
Régions | Stade de développement moyen pour la primeur | Stade de développement moyen pour la majorité des champs |
Montérégie-Ouest et Montérégie-Est | Postfloraison, Tubercules 7-10 cm |
Floraison |
Outaouais | ND | ND |
Lanaudière | Postfloraison, Tubercules 6-9 cm |
Floraison |
Centre-du-Québec, Mauricie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | Floraison, Tubercules 4-6 cm |
Début floraison à bouton floral |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue |
Début floraison, Début tubérisation |
20-25 cm |
Note : Le tableau ci-dessus indique les stades les plus avancés (pour la primeur) selon l'information reçue des collaborateurs. Selon votre emplacement, les stades atteints peuvent différer et être plus ou moins avancés.
INSECTES
La pression de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) demeure élevée dans plusieurs régions, quoique l’on observe une baisse naturelle des captures par endroits ou à la suite d’une intervention, selon les données du Réseau provincial de piégeage du MAPAQ. Des symptômes foliaires (photo 2) sont maintenant rapportés dans plusieurs régions du sud et du centre de la province. Plusieurs autres cultures présentent aussi cette année une pression plus forte de ce bio-agresseur (ex. : fraisière, luzernière). Un suivi plus serré des champs est donc de mise. On rappelle que le dépistage avec des pièges collants doit être complété par des visites dans les champs afin d’y observer la présence de nymphes ou d’adultes pour justifier et aussi bien cibler une possible intervention.
La présence d’adultes de méloé cendré est à nouveau mentionnée dans plusieurs régions, avec un peu plus de dommages à la culture, mais toujours sous le seuil de nuisibilité (photos 3a et 3b). La ponte de la pyrale du maïs se poursuit au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais aucune larve n'a encore été observée. Les populations de pucerons ont peu progressé en cours de période malgré le temps chaud et elles demeurent faibles pour le moment. L'activité de l’altise à tête rouge (la plus grosse) débute timidement dans des régions allant de Québec vers l'ouest. Les adultes de la punaise terne sont plus actifs par endroits, mais peu de dommages associés à leur activité sont signalés. Finalement, la présence d’autres punaises de type pentatomidé (ex. : Euschistus) est rapportée par endroits, causant quelques flétrissements de bout de tiges (à ne pas confondre avec la punaise marbrée ou punaise diabolique).
MALADIES
Aucun cas de mildiou de la pomme de terre n’est signalé au Québec depuis le début de la présente saison. Les conditions climatiques à venir pourraient conduire à des conditions plus favorables à la sporulation du champignon. Il est donc encore plus nécessaire de maintenir une protection fongicide régulière (ex. : aux 7 jours ou selon l’hygrométrie et le développement des nouvelles pousses). Selon le site du USA Blight, aucun nouveau cas de mildiou n’a été rapporté en Amérique du Nord au cours de la dernière période.
Les symptômes reliés à l’activité de la brûlure hâtive ont été signalés dans plus de régions cette semaine, à la faveur du temps chaud et sec, jumelé au vieillissement de plants de pommes de terre. Son incidence demeure plutôt faible sur le vieux feuillage de cultivars plus sensibles (ex. : Norland). Il ne faut pas confondre cette maladie avec des désordres (ex. : taches d’ozones) et des carences minérales. Quelques cas de jambe noire se sont rajoutés en cours de période, le plus souvent en lien avec la pratique de l'irrigation et/ou pour des cultivars plus sensibles (ex. : Pomerelle, Chieftain, Viking) mais toujours avec une incidence acceptable. Un début de flétrissement verticillien est rapporté en Montérégie. Aucun cas de dartrose n'a encore été signalé.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |