![Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Pomme de terre](/references/21/Bandeaux_RAP/Avertissement_RAP_Pomme_de_Terre_BR.jpg)
Pour la période qui s’est terminée hier (soit du 3 au 9 juin), le temps frais s’est à nouveau poursuivi un peu partout, sauf dans les régions plus au sud où des températures plus estivales ont été enregistrées sur quelques journées (voir le sommaire agrométéorologique). Des précipitations sont à nouveau tombées partout en province, mais de manière hétérogène. Les régions centrales et celles plus au nord (ex. : Capitale-Nationale, Saguenay-Lac-Saint-Jean) ont reçu des quantités significatives pour une deuxième semaine consécutive (ex. : 82 mm à la station de Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans les sept derniers jours). De la grêle (région de Québec) et de fortes pluies ont été associées à des orages, principalement le 4 juin, amenant localement plusieurs dizaines de millimètres en peu de temps (voir la carte des précipitations). Pour les sept prochains jours (soit du 10 au 16 juin), Environnement Canada annonce des précipitations de vendredi à lundi pour plusieurs des régions, avec des quantités plutôt légères, sauf sous un possible orage. Les températures devraient augmenter surtout à partir de mercredi, pour peut-être atteindre près de 30 °C par endroits.
Les semis de primeurs sont en pleine croissance végétative un peu partout en province, à la faveur de conditions favorables. Un début de floraison et de tubérisation a été observé dans des parcelles plus avancées du sud de la province. Cependant, pour les autres semis, on rapporte un développement généralement plus lent, mais correct, avec une croissance variable dans les champs (voir la photo 1). Certains semis plus tardifs prennent un peu plus de temps que prévu pour émerger, malgré une température de sol plutôt favorable. Les fortes précipitations reçues par endroits ont provoqué de l’érosion localement (voir la photo 2) ainsi que des zones d’accumulations récurrentes en eau dans des parcelles en terrains plus lourds ou moins bien drainés (ex. : Capitale-Nationale). Les opérations de sarclage sont par conséquent retardées par endroits. Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des plantations ainsi que le stade de développement de la primeur à travers la province.
État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP
(en date du 8 juin 2022)
Régions | Superficies ensemencées | Stade de la culture (primeur) |
Montérégie-Est et Montérégie-Ouest | 100 % | Début floraison |
Outaouais | 75 à 100 % | 15 à 20 cm |
Lanaudière et Laurentides | 100 % | Bouton floral à début floraison |
Centre-du-Québec et Mauricie | 100 % | Plant 30 cm à bouton floral |
Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | 95 à 100 % | Plant 15 à 25 cm |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 55 à 100 %* | Levée |
Les températures plus fraîches permettent un meilleur suivi de l’activité de plusieurs ravageurs. C’est le cas avec le doryphore de la pomme de terre. Des collaborateurs ont rapporté une activité à la hausse des adultes, de la région de Québec en allant vers l’ouest. Des envolées et une ponte sont en cours, surtout dans les régions plus au sud. On ne mentionne pas d’activité larvaire pour le moment. Mais avec les températures plus chaudes prévues à partir de la semaine prochaine, un suivi plus serré devrait commencer. Un dépistage des bordures de champs mais aussi lors des chantiers de sarclage aide à identifier les « points chauds » sur la ferme. Un suivi plus intensif est d’ailleurs en cours dans la région de Lanaudière pour des champs avec une plus forte pression du doryphore.
Un piégeage à la ferme réalisé par des collaborateurs dans des régions du sud et du centre de la province indique des décomptes encore peu élevés des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT), soit de 0 à 8 adultes/piège/semaine, selon la parcelle. C’est moins élevé que l’an passé à la même période, le tout en lien avec le temps frais et humide de cette année.
Pour les autres ravageurs d’intérêt, aucune activité de vers gris (larves, dommages) n’a été rapportée dans la culture de la pomme de terre depuis le début de la saison, ce qui est quand même à noter. La période dite à risques se poursuit ou commence selon la région. Quelques adultes d’altises sont présents, localement, en bordure de quelques parcelles. Aucun nouveau cas de fil-de-fer (taupin) n’a été signalé.
MALADIES
Les précipitations récurrentes et significatives depuis les deux dernières semaines ont rendu des baissières très humides en plusieurs endroits. Plus de cas de pourritures de plantons sont rapportés, à différents niveaux, mais le plus souvent localisés. À certains endroits, les sols sont encore trop détrempés pour y effectuer un dépistage adéquat afin d’évaluer l’étendue des dommages. On devrait en savoir plus la semaine prochaine. Des symptômes de rhizoctone brun sur tiges sont présents, à la hausse par endroits, mais ne nuisant pas à la levée présentement (voir la photo 3). Le document Problèmes à la levée (en anglais) est un bon guide pour aider à déterminer de possibles manques à la levée.
Concernant le mildiou de la pomme de terre, selon le site Web du USA Blight, il n’y a pas eu de nouveaux cas déclarés dernièrement en Amérique du Nord. Le développement du champignon responsable de cette maladie est principalement favorisé par une humidité de l’air élevé (plus de 88 %), des précipitations et des températures surtout entre 12 et 24 °C sur une certaine période. Ces conditions sont ou ont été observées par endroits au cours des derniers jours. Dans les champs les plus avancés, un suivi de cette maladie doit donc commencer.
Les interventions herbicides de prélevée de la culture sont terminées ou se poursuivent selon la région et la date de la plantation. On rapporte une bonne efficacité des désherbants utilisés à la suite des conditions humides en cours. Il se peut que les fortes précipitations survenues par endroits au cours des derniers jours rendent des produits moins rémanents.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |