La progression des maladies bactériennes et fongiques se poursuit. À surveiller : la cécidomyie du chou-fleur, la fausse-teigne des crucifères près du cœur des plants, les œufs et les larves de piéride du chou et la seconde génération de la mouche du chou.
Les précipitations fréquentes compliquent encore cette semaine la gestion des interventions au champ. Néanmoins, les récoltes des cultures hâtives semblent aller bon train. Par contre, des cas de montaison prématurée ont été rapportés en Montérégie et dans la Capitale-Nationale sur des plants de brocoli et de chou-fleur sur le point d’être récoltés. Un stress hydrique peut favoriser ce désordre physiologique chez les crucifères-feuilles. Pour le chou-fleur et le brocoli, la montaison prématurée est généralement associée à un fort stress ayant lieu lorsque les plants sont jeunes. Par exemple, des transplants trop âgés à la plantation, des plants trop endurcis ou insuffisamment endurcis avant la plantation ou un stress divers subit au champ: gel, fertilisation insuffisante, manque ou excès d’eau, dommages par les insectes, etc.
Photos : Club BioAction
LE MAINTIEN DES CONDITIONS D’HUMIDITÉ ÉLEVÉE FAVORISE ENCORE LA PROGRESSION DE PLUSIEURS MALADIES
Le taux d’humidité élevé a favorisé le développement de plusieurs maladies fongiques et bactériennes. Du côté des maladies fongiques, plusieurs cas de mildiou, causé par le champignon Peronospora parasitica, ont été rapportés sur des crucifères à racine tubéreuse dans Chaudière-Appalaches, la Capitale-Nationale et Lanaudière. La présence de mycélium sur la surface inférieure des feuilles est observée sur les vieilles feuilles et les feuilles intermédiaires principalement. De plus, les cas de hernie des crucifères, causée par le champignon Plasmodiophora brassicae, continuent d’augmenter en Montérégie et de nouveaux cas ont été rapportés dans la Capitale-Nationale. Quant aux taches alternariennes (Alternaria brassicae et Alternaria brassicicola), elles sont observées sur les vieilles feuilles des plants de chou-fleur et de chou pommé dans Lanaudière, les Basses-Laurentides et le Centre-du-Québec. Finalement, on note à quelques endroits la présence de pourriture sclérotique causée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum et de fonte des semis et/ou tige noire causée par un complexe formé de Rhizoctonia spp., Fusarium spp. et/ou Pythium spp.
Du côté des maladies bactériennes, les cas de nervation noire causée par la bactérie Xanthomonas campestris pv. campestris, continuent de progresser dans les régions à proximité de Montréal et de nouveaux cas sont observés dans la Capitale-Nationale. Aussi, la tache bactérienne causée par Xanthomonas campestris subsp. raphani (synynoyme X. c. armoraciaea) a légèrement progressé dans les champs de crucifères asiatiques (choux chinois) de la Capitale-Nationale et de Lanaudière.
Les fongicides homologués contre les maladies des crucifères sont présentés dans le Bulletin d’information N°2.
Les captures de la cécidomyie du chou-fleur dans les pièges à phéromone sont très variables d’un site à un autre. Consultez le tableau qui suit pour connaître les niveaux d’infestation dans votre région :
Des dommages tels que l’avortement du point de croissance (plant borgne), des feuilles tordues et la présence de cicatrices liégeuses près du point de croissance ont été observés dans plusieurs régions. Actuellement, le seuil d’intervention dans les cultures maraîchères au Québec est atteint aussitôt qu’il y a présence de l’insecte dans les pièges à phéromone. Des essais réalisés au Québec ont démontré que des dommages importants pouvaient être causés par la cécidomyie du chou-fleur au-delà de ce seuil si les crucifères ne sont pas protégées par des traitements.
Les chenilles défoliatrices sont très actives! En effet, la présence de larves de fausse-teigne des crucifères près du cœur des plants est rapportée dans l’ensemble des régions, sauf au Saguenay-Lac-Saint-Jean. On rapporte également la présence d’œufs et de larves de piéride du chou à plusieurs endroits au Québec de même que des larves de fausse-arpenteuse du chou dans Lanaudière. Des avis de traitements ont été donné pour contrôler ces chenilles défoliatrices, mais dans certains cas, les interventions contre la cécidomyie du chou-fleur permettent du même coup de contrôler ces ravageurs. Finalement, la ponte de la deuxième génération de la mouche du chou semble commencée puisque des œufs sont observés dans plusieurs champs de crucifères à racine tubéreuse. La présence d’œufs et de larves de mouches Delia est à nouveau rapportée dans le feuillage des crucifères asiatiques (choux chinois) en Montérégie et dans la Capitale-Nationale.
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc., professionnelle de recherche. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.