Quelques dommages sur le feuillage causés par les fortes pluies. Tache angulaire en légère augmentation dans le concombre et la courge d’hiver. Taches alternariennes et septoriennes stables. Mildiou en Ontario. Encore quelques interventions contre la chrysomèle. Punaise de la courge et perceur de la courge en augmentation.
ÉTAT DES CULTURES
La chaleur et les pluies intenses ont marqué la période s'étalant du 19 au 25 juin. Selon les secteurs, il est tombé entre 20 et 97 mm d'eau, principalement entre les 23 et 24 juin. On peut d'ailleurs observer quelques dommages sur le feuillage, qui prennent l'apparence de petites déchirures, causés par les fortes pluies des derniers jours. Des blessures d'abrasion et de frottement sont aussi signalées dans quelques champs. Les maladies sont stables pour l'instant, mais de nouvelles infections pourraient être visibles d'ici quelques jours. Les traitements insecticides conventionnels fonctionnent bien contre la chrysomèle, encore quelques interventions sont en cours. Les récoltes se poursuivent dans le concombre et les courgettes, où quelques cas de mauvaise pollinisation sont rapportés pour la courgette.
Quelques cas de dérives d'herbicides sont rapportés. Ce sont parfois des herbicides de contact, utilisés dans l'entre-rang, qui vont causer des brûlures sur la culture principale ou encore des dérives d'herbicides utilisés dans les grandes cultures, dont des auxines de synthèse (2,4-D, Dicamba), qui vont dérégler temporairement la croissance des plants de cucurbitacées à proximité. Dans ce dernier cas, les symptômes peuvent apparaître une dizaine de jours après la dérive.
MALADIES FOLIAIRES
La tache angulaire (Pseudomonas syringae) est stable ou en légère augmentation dans le concombre en Chaudière-Appalaches, au Centre-du-Québec et en Montérégie. Elle s'est peu développée dans les autres cucurbitacées. Pour le concombre et les autres cultures si elles sont au stade végétatif, il vaut mieux traiter les plants lors de l’apparition des premiers foyers. La pluie, le temps chaud et l’humidité sont les principaux facteurs favorisant le développement de la bactérie.
L’oxychlorure de cuivre (CUIVRE EN VAPORISATEUR) et l'octanoate de cuivre (CUEVA COMMERCIAL) sont homologués à la fois contre la tache angulaire et la tache alternarienne, en plus d'être aussi homologués contre la tache septorienne. Renouveler l'application s'il y a eu un cumulatif de 20 mm de pluie depuis la dernière pulvérisation de cuivre et si de nouvelles précipitations sont attendues.
La tache septorienne et la tache alternarienne (Alternaria alternata) rapportées la semaine dernière ont peu évolué.
On ne rapporte pas de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) au Québec. Cependant, après le premier signalement de la présence de mildiou au New Jersey, dans un champ de concombres, il y a une semaine, l'Ontario signale aujourd'hui le premier foyer dépisté dans le concombre. Si vous êtes dans une zone à risque, que vous avez des foyers de tache angulaire et que vous êtes à plus de 14 jours de la récolte, une application de cuivre suivie de mancozèbe offrira une certaine protection contre le mildiou. Faites l’application avant une pluie annoncée. Le BRAVO (chlorothalonil) est également un bon protectant à appliquer avant une pluie.
INSECTES
Encore quelques interventions contre la
chrysomèle rayée du concombre ont lieu. Jusqu'à présent, les interventions avec des insecticides conventionnels sont jugées efficaces contre l'insecte.
Le réseau de piégeage du
perceur de la courge nous informe que les captures sont à la hausse dans les régions de l'Estrie, de la Montérégie, de Lanaudière, de l'Outaouais et de la Mauricie. Si vous avez eu des pertes par le passé, la pose d'un filet anti-insectes, jusqu'à la floraison, peut aider à diminuer significativement les dommages. Ce sont habituellement les courgettes qui sont les plus à risque. La courge Butternut, les concombres ainsi que les melons ne sont pas attaqués par ce papillon.
Des
punaises de la courge et des masses d'oeufs ont été observées dans des champs de courgettes, de courges et de citrouilles en Montérégie, au Centre-du-Québec, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Les punaises occasionnent des dégâts par leurs piqûres d’alimentation. Avec son stylet, la punaise perce les tissus des plantes et interrompt le transport des nutriments via le xylème, ce qui provoque le flétrissement des feuilles, des tiges ou des vignes dans la portion au-dessus de la piqûre. Ces dommages ressemblent au flétrissement bactérien. De plus, la littérature américaine rapporte que la punaise de la courge peut être vectrice de la maladie bactérienne ''Cucurbit yellow vine disease (CYVD)''.
Toutefois, des traitements spécifiquement réalisés contre cet insecte sont rarement nécessaires, car le seuil d’intervention est d'une masse d’œufs par plant. Toutefois, si des traitements sont nécessaires, on doit viser les très jeunes larves.
Vous pouvez consulter le
bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024, afin de connaître les produits conventionnels homologués contre cet insecte.
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
