Météo : temps frais suivi d'une canicule. Stades de développement les plus avancés : fruit vert à début mûrissement pour la framboise d'été et la framboise d'automne. Dépérissement accéléré par la chaleur et la sécheresse. Brûlure des dards sur les tiges annuelles. Première capture de drosophile à ailes tachetées. Présence faible d'anneleur du framboisier. Tétranyques en augmentation.
MÉTÉO EN BREF
Les températures fraîches du début de la période ont laissé place à la canicule à partir du 18 juin. Le mûrissement s'accélère un peu partout. Les précipitations de la dernière semaine ont été faibles, soit entre 0 et 15 mm. L'irrigation a été nécessaire pour certaines framboisières, surtout celles avec une charge élevée en fruits. La saison 2024 conserve son avance sur les saisons précédentes. Selon les observations des collaborateurs, la production s'annonce belle cette année. Le détail de la météo de la dernière semaine se trouve dans le
sommaire agrométéorologique du 11 au 17 juin 2024.
STADES DE DÉVELOPPEMENT
Régions |
'Killarney'
(été) |
'Pathfinder'
(automne) |
'Tulameen'
(longues cannes hors-sol sous abris) |
Stades |
Hauteur des nouveaux drageons |
Hauteur des nouveaux drageons |
Stades1 |
Montérégie
|
Fruit vert à début mûrissement |
80 cm |
50 à 70 cm
(Fruit vert à début mûrissement) |
1re plantation :
Début floraison |
Laurentides
et Lanaudière
|
Fruit vert |
60 à 70 cm |
(Boutons verts serrés à fruit vert) |
1re plantation :
Fruit vert
2e plantation :
Pointe verte |
Estrie, Centre-du-Québec
et Mauricie
|
Fruit vert |
75 cm |
60 cm
(Boutons verts dégagés à début floraison) |
ND |
Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale
|
Fruit vert |
50 à 80 cm |
80 cm
(Boutons verts regroupés) |
1re plantation :
Début floraison à fruit vert
2e plantation :
Pointe verte
3e plantation :
Début pointe verte |
Bas-Saint-Laurent et Saguenay–Lac-Saint-Jean
|
Floraison à début fruit vert (variété Nova) |
30 à 60 cm |
30 à 60 cm
(Début boutons verts serrés) |
1re plantation :
Boutons verts dégagés à début floraison |
1 . En production hors-sol, les cannes entreposées peuvent être mises en culture à différents moments pour répartir la production dans la saison. Selon la régie du producteur, il peut y avoir d'une à trois plantations entre la fin avril et la mi-juin. Les dates choisies ainsi que le type d'abri utilisé expliquent les différences observées entre les stades.
ND : non disponible
Stade de développement de la variété 'Killarney' en Chaudière-Appalaches (gauche) et de la variété 'Pathfinder' en Montégérie (droite), 18 juin 2024
Photos : William Laforge, agr. (Fertior) et Jean-Philippe Gagné, agr. (Dura-club)
DÉPÉRISSEMENT ET CARENCES
Les conditions de chaleur et de sécheresse combinées à la mise à fruit créent une demande en eau plus grande pour les plants actuellement. Les problématiques qui affectent la circulation de la sève sont donc plus apparentes. On nous rapporte des symptômes de dépérissement plus marqués, causés par la
tumeur du collet et le
pourridié des racines. On nous rapporte également un désséchement anormal du haut de certaines tiges dans des champs sans antécédent de maladie racinaire, notamment en Montérégie. Ce phénomène semble plus important pour les plants ayant connu un débourrement inégal au printemps. La cause exacte n'est pas connue, mais un stress abiotique ayant affecté le bon fonctionnement du système circulatoire (ex. : gel hivernal partiel) ou une maladie de tige (ex. : brûlure des dards sur la tige fructifère) font partie des hypothèses. L'évolution de ces symptômes sera à surveiller.
On nous rapporte également plusieurs cas de carences cette semaine, notamment en fer et en manganèse.
Carence en manganèse suspectée
Photo : Marianne Lefebvre, agr.
AUTRES MALADIES
De la
brûlure des dards dans le bas des tiges annuelles et un début de symptômes sur feuille sont rapportés cette semaine par les collaborateurs. Les symptômes d'
anthracnose sur feuille sont en augmentation en Montérégie. La
rouille et la
tache septorienne sont plutôt stables ou en légère augmentation. Les traitements fongicides préventifs visant notamment la moississure grise se poursuivent dans les champs à risque.
DROSOPHILE À AILES TACHETÉES
Les pièges sont majoritairement installés ou le seront prochainement.
Une première capture (mâle) a été faite ce lundi dans les Laurentides dans des fraises d'automne. Ce site est généralement le plus hâtif pour les captures chaque année. Le dépistage est important pour connaître la situation dans votre région et sur votre site. Pour les stratégies de dépistage et d'intervention, consultez la fiche technique
La drosophile à ailes tachetées dans les petits fruits.
Installation d'un piège à drosophile à ailes tachetées
Photo : Stéphanie Patenaude, agr., M. Sc (MAPAQ)
ANNELEUR DU FRAMBOISIER
Des dégâts d'
anneleur du framboisier sont rapportés dans les régions de la Montérégie, de l'Estrie, de la Mauricie, du Centre-du-Québec et de la Capitale-Nationale. Pour le moment, les dégâts sont faibles. Ces dégâts sont reconnaissables aux deux anneaux grignotés sur la tige qui entraînent un flétrissement du haut de la tige. Pour limiter les infestations, il suffit de couper les tiges affectées en prenant soin de couper quelques centimètres en dessous de l'anneau inférieur pour s'assurer que la larve sera bien éliminée. Les tiges coupées peuvent être laissées au sol puisque les larves sont incapables de sortir de la tige dans laquelle elles sont nées. On rappelle que la présence d'anneleurs est plus importante aux deux ans, soit les années paires.
Dommages d'anneleur du framboisier sur tige, 18 juin 2024
Photo : William Laforge, agr. (Fertior)
TÉTRANYQUES
Les tétranyques sont à la hausse dans plusieurs régions. Certains foyers restent sous surveillance, alors que des traitements sont prévus pour des sites ayant connu une forte augmentation, surtout en production hors-sol. Un suivi plus serré est important en ce moment en raison de la chaleur qui pourrait faire augmenter rapidement les populations. La présence des prédateurs est variable. Pour en savoir plus, consulter la fiche technique
Dépistage et contrôle des tétranyques dans les framboisières.
AUTRES RAVAGEURS
La présence des
anthonomes est maintenant faible, sauf pour quelques sites problématiques. Des larves et des adultes de
punaise terne sont présents, mais encore en faible quantité. Très peu de sites ont nécessité un traitement jusqu'à présent. Les
cicadelles sont maintenant présentes dans toutes les régions. Les populations sont encore faibles, mais avec une tendance à la hausse. Un début de dommages sur feuilles a été observé dans une pépinière hors-sol. Le
scarabée du rosier est toujours présent, avec des dommages faibles à modérés. Un site avec une pression élevée a dû être traité.
La présence des autres ravageurs comme les
bytures, les
tordeuses, les
pucerons, les
thrips, la
tenthrède et la
mouche du framboisier demeure encore faible cette semaine.
PRODUITS PHYTOSANITAIRES
Pour plus d'information sur les différents produits phytosanitaires, vous pouvez consulter :
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Stéphanie Patenaude, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Framboise ou le secrétariat du RAP. Édition : Mathieu Côté, agronome et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.