Conditions météo : précipitations et températures variables. Développement de la culture : conditions de croissance optimales pour les primeurs, parfois irrégulière pour les autres plantations. Insectes : doryphore plus actif, légère hausse de l’activité de la cicadelle de la pomme de terre. Maladies : conditions propices au mildiou, intervention contre la dartrose, pourritures de plantons en suivi. Mauvaises herbes : bon contrôle en général.
Pour la période qui s’est terminée hier (soit du 10 au 16 juin), des températures légèrement au-dessus de la moyenne saisonnière ont dominé dans les régions du sud de la province, mais ont été généralement en dessous ailleurs, sauf les 12, 15 et/ou 16 juin qui ont été plus chaudes. Les températures nocturnes ont été plutôt constantes (voir le sommaire agrométéorologique). Dans plusieurs régions, les précipitations ont été plus faibles que la semaine précédente, mais à nouveau dispersées et variables. Des averses orageuses ont apporté de la grêle localement (ex. : Mauricie, le 11 juin) et des quantités notables en eau en peu de temps (ex. : Saint-Rémi avec 42 mm, le 16 juin). Ce phénomène s'est répété dans plusieurs secteurs de la province, mais pas nécessairement le même jour (voir la carte des précipitations). Pour les sept prochains jours (soit du 17 au 23 juin), Environnement Canada indique la poursuite de températures la plupart du temps sous les moyennes de saison (le jour et la nuit). Des précipitations sont annoncées pour aujourd’hui et samedi à peu près partout, avec des quantités variables selon le passage ou non d’orages.
Une fois les plants émergés, leur croissance se fait mieux si les températures se maintiennent à 13-15 °C la nuit et 24-25 °C le jour, sous un temps humide. C’est ce qui explique le bon développement des primeurs dans le sud de la province. Cependant, des sols encore bien humides et plutôt frais en plusieurs endroits retardent ou provoquent une levée inégale, surtout en terrains plus lourds. Les fortes précipitations reçues par endroits ont provoqué à nouveau de l’érosion localement (ex. : Bas-Saint-Laurent) ainsi que des zones d’accumulations récurrentes en eau (ex. : Capitale-Nationale). Les opérations de sarclage et/ou de renchaussage ont progressé à la suite des quelques journées de beau temps, mais de manière inégale en province. Un timide début d’irrigation a été mentionné localement, en terrain léger dans Lanaudière, mais la majorité des producteurs attendait les précipitations prévues hier et aujourd’hui. Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des plantations ainsi que le stade de développement de la primeur à travers la province.
État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP
(en date du 15 juin 2022)
Les adultes du doryphore de la pomme de terre sont maintenant actifs partout en province. Un début de colonisation un peu plus loin vers l’intérieur de parcelles est rapporté. La ponte s’est accentuée dans les secteurs plus au sud, mais aussi du centre de la province, et ce, même dans des champs traités avec un insecticide lors du semis. On ne mentionne pas d’activité larvaire pour le moment. Est-ce que les fortes précipitations depuis le début de la saison vont réduire l’efficacité du produit appliqué sur le planton ou dans le sillon? Seulement le dépistage réalisé au cours des prochains jours le montrera, à savoir si les masses d’œufs donneront des larves à court terme. La bonne pousse végétative en cours permet aux plants de mieux tolérer la présence du doryphore.
Concernant la cicadelle de la pomme de terre (CPT), les résultats du piégeage à la ferme réalisé par des collaborateurs des régions du sud et du centre de la province indiquent une légère hausse de l’activité des adultes, avec des décomptes de 0 à 15 adultes/piège/semaine, variables selon la parcelle. Cela continue à être moins élevé que la saison dernière à la même période. Aucune activité nymphale n’a été rapportée dans la pomme de terre (contrairement à d’autres productions maraichères ou fruitières). On rappelle que les insecticides du groupe 4A appliqués dans le sillon ou sur le planton, si bien utilisés, contrôlent ce bioagresseur pour une certaine période de la saison.
Parmi les autres ravageurs d’intérêt, l’activité des vers gris n’a toujours pas été rapportée dans la culture de la pomme de terre, et ce, depuis le début de la saison. Quelques adultes d’altises demeurent présents, localement, en bordure de quelques parcelles. De premiers adultes de la punaise brune (photo 1) ont été observés dans certaines régions (ex. : Mauricie, Capitale-Nationale), mais en nombre moins élevé que la saison dernière. Cette punaise n’est pas reconnue pour causer des dommages économiques à la culture.
MALADIES
Aucun cas de mildiou de la pomme de terre n’a été rapporté au Québec en ce début de saison. Les présentes températures, combinées à une hygrométrie souvent élevée, représentent des conditions favorables au développement du champignon, principalement pour les parcelles plus avancées végétativement (ex. : plus de 25 cm). Une intervention préventive serait nécessaire avant le début de la fermeture des entre-rangs. De nombreux volontaires (photo 3) et aussi quelques resemis en pomme de terre (photo 4) sont observés dans des champs en rotation, dont ceux en maïs-grain, surtout aux endroits qui avaient un couvert neigeux plus important. Il est prévu que les désherbants utilisés et l’activité des doryphores en viendront à bout. Un suivi de ces volontaires devrait se faire en cours de saison, car ils représentent des hôtes favorables pour le mildiou. Selon le site Web du USA Blight, il n’y a pas eu de nouveaux cas déclarés au cours du dernier mois en Amérique du Nord.
Concernant le contrôle de la dartrose, il y a quelques approches possibles. Il faut d’abord utiliser une semence saine, éviter de cultiver des pommes de terre deux années consécutives dans la même parcelle, choisir un cultivar moins sensible (lorsque cela est possible) et bien gérer les apports en eau par irrigation. Puis, viennent la ou les interventions préventives en postlevée de la culture avec un des produits homologués à cette fin. Ce produit est également homologué contre la dartrose, mais ne figure pas dans la liste précédente. Le moment de la première intervention, seulement pour les parcelles à risques, reste variable selon les intervenants dans la pomme de terre. Normalement, les symptômes de la dartrose peuvent apparaître à partir de la mi-juillet dans le sud de la province.
L’évaluation des manques à la levée se poursuit dans l’ensemble de la province. Des collaborateurs de plusieurs régions mentionnent la présence de pourritures de plantons principalement dans des baissières et pour certains cultivars reconnus comme étant plus sensibles ('Colomba', 'Vivaldi', 'Russet Burbank' et 'Chieftain', par exemple). Par endroits, des germes se développent plutôt bien malgré la présence d’un début de pourriture sur le planton. Des analyses sont en cours pour déterminer le ou les organismes responsables.
Il y a moins de symptômes de rhizoctone brun sur les germes qu’anticipé, selon les collaborateurs. Finalement, il n’y a aucune mention de brûlure hâtive et de jambe noire pour le moment.
Les interventions herbicides de prélevée de la culture se poursuivent encore par endroits. Dans certains secteurs, des sols trop humides ont empêché le passage de la machinerie, ce qui fait que des producteurs devront contrôler des mauvaises herbes mécaniquement (sarclage, rechaussage) et/ou avec les quelques produits de postlevée disponibles. Outre ces situations, le contrôle des mauvaises herbes est rapporté comme bon un peu partout en province. On rappelle qu’il faut bien lire les étiquettes du ou des produits utilisés afin d’obtenir une performance optimale lors de l’application en plus de réduire au minimum les risques de phytotoxicité à la culture.
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Pour la période qui s’est terminée hier (soit du 10 au 16 juin), des températures légèrement au-dessus de la moyenne saisonnière ont dominé dans les régions du sud de la province, mais ont été généralement en dessous ailleurs, sauf les 12, 15 et/ou 16 juin qui ont été plus chaudes. Les températures nocturnes ont été plutôt constantes (voir le sommaire agrométéorologique). Dans plusieurs régions, les précipitations ont été plus faibles que la semaine précédente, mais à nouveau dispersées et variables. Des averses orageuses ont apporté de la grêle localement (ex. : Mauricie, le 11 juin) et des quantités notables en eau en peu de temps (ex. : Saint-Rémi avec 42 mm, le 16 juin). Ce phénomène s'est répété dans plusieurs secteurs de la province, mais pas nécessairement le même jour (voir la carte des précipitations). Pour les sept prochains jours (soit du 17 au 23 juin), Environnement Canada indique la poursuite de températures la plupart du temps sous les moyennes de saison (le jour et la nuit). Des précipitations sont annoncées pour aujourd’hui et samedi à peu près partout, avec des quantités variables selon le passage ou non d’orages.
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
Une fois les plants émergés, leur croissance se fait mieux si les températures se maintiennent à 13-15 °C la nuit et 24-25 °C le jour, sous un temps humide. C’est ce qui explique le bon développement des primeurs dans le sud de la province. Cependant, des sols encore bien humides et plutôt frais en plusieurs endroits retardent ou provoquent une levée inégale, surtout en terrains plus lourds. Les fortes précipitations reçues par endroits ont provoqué à nouveau de l’érosion localement (ex. : Bas-Saint-Laurent) ainsi que des zones d’accumulations récurrentes en eau (ex. : Capitale-Nationale). Les opérations de sarclage et/ou de renchaussage ont progressé à la suite des quelques journées de beau temps, mais de manière inégale en province. Un timide début d’irrigation a été mentionné localement, en terrain léger dans Lanaudière, mais la majorité des producteurs attendait les précipitations prévues hier et aujourd’hui. Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des plantations ainsi que le stade de développement de la primeur à travers la province.
État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP
(en date du 15 juin 2022)
| Régions | Superficies ensemencées | Stade de la culture (primeur) |
| Montérégie-Est et Montérégie-Ouest | 100 % | Floraison, tubercules 4 à 5 cm |
| Outaouais | 100 % | Plant 25 à 30 cm |
| Lanaudière et Laurentides | 100 % | Floraison, tubercules 3 à 5 cm |
| Centre-du-Québec et Mauricie | 100 % | Bouton floral, début tubérisation |
| Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | 100 % | Plant 20 à 30 cm |
| Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 70 à 100 % | Plant 5 à 10 cm |
Les adultes du doryphore de la pomme de terre sont maintenant actifs partout en province. Un début de colonisation un peu plus loin vers l’intérieur de parcelles est rapporté. La ponte s’est accentuée dans les secteurs plus au sud, mais aussi du centre de la province, et ce, même dans des champs traités avec un insecticide lors du semis. On ne mentionne pas d’activité larvaire pour le moment. Est-ce que les fortes précipitations depuis le début de la saison vont réduire l’efficacité du produit appliqué sur le planton ou dans le sillon? Seulement le dépistage réalisé au cours des prochains jours le montrera, à savoir si les masses d’œufs donneront des larves à court terme. La bonne pousse végétative en cours permet aux plants de mieux tolérer la présence du doryphore.
Concernant la cicadelle de la pomme de terre (CPT), les résultats du piégeage à la ferme réalisé par des collaborateurs des régions du sud et du centre de la province indiquent une légère hausse de l’activité des adultes, avec des décomptes de 0 à 15 adultes/piège/semaine, variables selon la parcelle. Cela continue à être moins élevé que la saison dernière à la même période. Aucune activité nymphale n’a été rapportée dans la pomme de terre (contrairement à d’autres productions maraichères ou fruitières). On rappelle que les insecticides du groupe 4A appliqués dans le sillon ou sur le planton, si bien utilisés, contrôlent ce bioagresseur pour une certaine période de la saison.
Parmi les autres ravageurs d’intérêt, l’activité des vers gris n’a toujours pas été rapportée dans la culture de la pomme de terre, et ce, depuis le début de la saison. Quelques adultes d’altises demeurent présents, localement, en bordure de quelques parcelles. De premiers adultes de la punaise brune (photo 1) ont été observés dans certaines régions (ex. : Mauricie, Capitale-Nationale), mais en nombre moins élevé que la saison dernière. Cette punaise n’est pas reconnue pour causer des dommages économiques à la culture.
MALADIES
Aucun cas de mildiou de la pomme de terre n’a été rapporté au Québec en ce début de saison. Les présentes températures, combinées à une hygrométrie souvent élevée, représentent des conditions favorables au développement du champignon, principalement pour les parcelles plus avancées végétativement (ex. : plus de 25 cm). Une intervention préventive serait nécessaire avant le début de la fermeture des entre-rangs. De nombreux volontaires (photo 3) et aussi quelques resemis en pomme de terre (photo 4) sont observés dans des champs en rotation, dont ceux en maïs-grain, surtout aux endroits qui avaient un couvert neigeux plus important. Il est prévu que les désherbants utilisés et l’activité des doryphores en viendront à bout. Un suivi de ces volontaires devrait se faire en cours de saison, car ils représentent des hôtes favorables pour le mildiou. Selon le site Web du USA Blight, il n’y a pas eu de nouveaux cas déclarés au cours du dernier mois en Amérique du Nord.
Concernant le contrôle de la dartrose, il y a quelques approches possibles. Il faut d’abord utiliser une semence saine, éviter de cultiver des pommes de terre deux années consécutives dans la même parcelle, choisir un cultivar moins sensible (lorsque cela est possible) et bien gérer les apports en eau par irrigation. Puis, viennent la ou les interventions préventives en postlevée de la culture avec un des produits homologués à cette fin. Ce produit est également homologué contre la dartrose, mais ne figure pas dans la liste précédente. Le moment de la première intervention, seulement pour les parcelles à risques, reste variable selon les intervenants dans la pomme de terre. Normalement, les symptômes de la dartrose peuvent apparaître à partir de la mi-juillet dans le sud de la province.
L’évaluation des manques à la levée se poursuit dans l’ensemble de la province. Des collaborateurs de plusieurs régions mentionnent la présence de pourritures de plantons principalement dans des baissières et pour certains cultivars reconnus comme étant plus sensibles ('Colomba', 'Vivaldi', 'Russet Burbank' et 'Chieftain', par exemple). Par endroits, des germes se développent plutôt bien malgré la présence d’un début de pourriture sur le planton. Des analyses sont en cours pour déterminer le ou les organismes responsables.
Il y a moins de symptômes de rhizoctone brun sur les germes qu’anticipé, selon les collaborateurs. Finalement, il n’y a aucune mention de brûlure hâtive et de jambe noire pour le moment.
MAUVAISES HERBES
Les interventions herbicides de prélevée de la culture se poursuivent encore par endroits. Dans certains secteurs, des sols trop humides ont empêché le passage de la machinerie, ce qui fait que des producteurs devront contrôler des mauvaises herbes mécaniquement (sarclage, rechaussage) et/ou avec les quelques produits de postlevée disponibles. Outre ces situations, le contrôle des mauvaises herbes est rapporté comme bon un peu partout en province. On rappelle qu’il faut bien lire les étiquettes du ou des produits utilisés afin d’obtenir une performance optimale lors de l’application en plus de réduire au minimum les risques de phytotoxicité à la culture.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO) et révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
