Arrivée de certains ravageurs. Pénurie de plantes banques pour la lutte aux pucerons. Des gaz nocifs pour les cultures. Publication périodique du tableau du rayonnement solaire global.
ARRIVÉE DE CERTAINS RAVAGEURS
Quelques nouveaux ravageurs ont été retrouvés la semaine passée (semaine 16) par les collaborateurs au réseau. La punaise de la famille des Miridae
Microtechnites bractatus a notamment fait son apparition dans le basilic et l’aubergine. L’an passé, ce ravageur avait été retrouvé pour la première fois à la semaine 17, c’est donc dire que son apparition est plus hâtive cette année. Rappelons que dans l’aubergine, dont
Microtechnites est très friande, aucun insecticide n’est homologué contre les punaises.
Microtechnites bractatus - Adulte femelle
Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (MAPAQ)
Microtechnites bractatus - Larve
Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (MAPAQ)
Des cloportes ont aussi été recensés dans une culture de concombres. Ce crustacé qui a fait l’objet de plusieurs
essais en 2007 touche de plus en plus d’entreprises qui cultivent en plein sol. Pour se protéger de ce ravageur, certains producteurs utilisent des pots sans fond, tandis que d’autres placent des collets protecteurs enduits ou non de colle de type « Tanglefoot ». Ces dispositifs empêcheraient les cloportes de monter sur la tige et de dévorer les plantes. Aucun produit phytosanitaire ne semble fonctionner sur ce ravageur.
Cloportes sur une tige de concombre
André Carrier
Cloportes dans la tige d'un plant de tomate
André Carrier
Pot en plastique sans fond
Philippe-Antoine Taillon, agr. (MAPAQ)
Collet protecteur avec colle autour d'une tige de concombre
André Carrier
PÉNURIE DE PLANTES BANQUES POUR LA LUTTE AUX PUCERONS
Le principal fournisseur de plantes banques pour aider dans la lutte aux pucerons nous a informés qu’il était dans l’impossibilité d’honorer les commandes de plantes banques pour le moment. Il nous dit également que le problème devrait perdurer quelques semaines. Nous vous avertirons dès que la situation reviendra à la normale.
DES GAZ NOCIFS DANS LES CULTURES
Des collaborateurs ont rapporté des problèmes de nouaison dans la tomate à cause de dégagement anormal de gaz par les fournaises. Rappelons que les gaz de combustion d’une fournaise doivent être acheminés à l’extérieur de la serre grâce à une cheminée. Dans certains cas, des appareils de chauffage sont conçus pour réaliser une combustion presque parfaite du combustible utilisé (propane ou gaz naturel) afin de générer du dioxyde de carbone (CO
2). Ce gaz est distribué dans la serre afin d’améliorer le taux de photosynthèse de la culture et, par conséquent, les rendements. Il est très dangereux de rediriger les gaz de combustion d’une fournaise dans une serre pour augmenter le taux de CO
2. Il est impératif de réaliser cette action avec des
appareils prévus à cet effet en prévoyant utiliser des
capteurs pour détecter les anomalies.
Chez la tomate, des gaz de combustion que l’on retrouve en petite quantité comme l’
éthylène peuvent causer de l’
épinastie (ramollissement et recourbement vers le bas des feuilles en cours de flétrissement) et des pertes de rendement importantes.
Impacts de gaz de combustion comme l'éthylène sur un plant de tomates
Philippe-Antoine Taillon, agr. (MAPAQ)
PUBLICATION PÉRIODIQUE DU TABLEAU DU RAYONNEMENT SOLAIRE GLOBAL
La semaine dernière a été particulièrement sombre pour la région de l’Abitibi et pour le centre sud de la province. Pour la semaine débutant le 10 avril et se terminant le 16 avril, la journée la plus sombre (minimum journalier) a été recensée à Québec, et la journée la plus lumineuse (maximum journalier) à Victoriaville. La station météorologique située à Rouyn a enregistré le plus faible rayonnement solaire de la semaine, et celle située à Saint-Cœur-de-Marie, le rayonnement solaire le plus élevé de la semaine (total hebdomadaire).
Rayonnement solaire global (semaine 16)
Rayonnement solaire global (joules/cm²) du 10 avril au 16 avril 2022 (semaine 16) |
Région (station) |
Total hebdomadaire |
Minimum
journalier |
Maximum
journalier |
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (New Richmond) |
10 904 |
583 |
2 438 |
Chaudière-Appalaches (Beauceville) |
9 380 |
231 |
2 403 |
Mauricie (Trois-Rivières) |
10 153 |
245 |
2 289 |
Centre-du-Québec (Victoriaville) |
9 317 |
278 |
2 515 |
Abitibi-Témiscamingue (Rouyn) |
8 856 |
567 |
2 177 |
Outaouais (Masson) |
10 311 |
466 |
2 309 |
Laurentides (Mirabel) |
10 635 |
421 |
2 364 |
Lanaudière (L'Assomption) |
10 911 |
393 |
2 274 |
Saguenay–Lac-Saint-Jean (Saint-Cœur-de-Marie)
|
12 963 |
815 |
2 470 |
Capitale-Nationale (Québec) |
10 700 |
222 |
2 349 |
Côte-Nord (Sept-Îles) |
11 372 |
707 |
2 300 |
Montérégie-Ouest (Sainte-Clotilde) |
10 401 |
482 |
2 272 |
Montérégie-Est (Saint-Liboire) |
10 359 |
520 |
2 289 |
Estrie (Sherbrooke) |
8 971 |
567 |
2 377 |
Bas-Saint-Laurent (Saint-Fabien) |
11 725 |
800 |
2 324 |
Source : Agrométéo Québec
On se sert du rayonnement solaire pour caractériser les journées, gérer les températures de croissance et pour contrôler les irrigations.
On adapte la conduite climatique de la serre selon la vigueur et l’équilibre d’un plant. En général, plus le rayonnement solaire est élevé, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être élevée. À l’inverse, plus le rayonnement lumineux est faible, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être basse.
Pour estimer la quantité d’eau qu’une culture tuteurée comme la tomate ou le concombre consomme, on multiplie le rayonnement global journalier par un facteur de 2 à 2,5. Cette semaine, par exemple, une culture tuteurée en serre qui est à un stade mature consommera jusqu’à 6 300 ml/m² lors d’une journée ensoleillée. Il faudra ajouter à cette valeur de consommation les taux de drainage désirés pour estimer la quantité à apporter à la culture.
Des quantités d'eau insuffisantes, trop abondantes ou mal réparties risquent d’induire un stress à la culture et de causer des problèmes abiotiques et phytosanitaires.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Philippe-Antoine Taillon, puis révisé par Mahmoud Ramadan et Louise Thériault, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.