Pour la période du 11 au 17 août, les températures de jour ont été généralement au-dessus des normales saisonnières, surtout en début et en fin de période. Les températures de nuit ont suivi la même tendance, mais certaines régions ont connu des nuits fraîches, bien au-dessous des normales saisonnières. Les précipitations ont été variables d'une région à l'autre (voir la carte des précipitations), des orages sont rapportés par endroits et certaines régions, comme la Montérégie, ont reçu très peu de précipitations.
Oignon sec et oignon espagnol
En Montérégie-Ouest, la récolte d’oignons plantés se poursuit et celle des oignons semés a débuté sur quelques fermes. Les champs les moins avancés ont 7 feuilles. Les applications d’hydrazide maléique (ROYAL MH) sont en cours, parfois terminées sur certaines fermes. La tombaison se poursuit.
En Estrie, la tombaison est avancée, parfois terminée, et les récoltes sont en cours. Dans la Capitale-Nationale, la bulbaison des oignons semés a été ralentie par le stress hydrique, mais la maturation se fait bien pour les oignons plantés. La tombaison est à moins de 5 %. En Chaudière-Appalaches, on rapporte un important grossissement du calibre durant la dernière semaine de même que la maturation des plants sur plusieurs sites.
Poireau
Les récoltes sont débutées au Centre-du-Québec, dans Lanaudière, dans la Capitale-Nationale et en Montérégie-Ouest. Le développement des futs a été bon au cours de la semaine.
Ail
L’ail planté à l'automne est en cours de séchage et la qualité est généralement belle. Les récoltes sont débutées dans l’ail planté au printemps.
Thrips
En Montérégie-Ouest, les populations de thrips restent élevées et quelques traitements sont encore effectués en fonction des cultures adjacentes. Entre autres, le feuillage des champs d’oignons moins avancés doit demeurer vert jusqu’à l’application de l’hydrazide maléique afin d’en assurer l’absorption et l’efficacité. La propagation des thrips peut aussi fortement affecter des champs d’oignons verts à proximité.
Dans Lanaudière, les populations sont basses et n’ont pas nécessité de nouvelles interventions. Dans la Capitale-Nationale, on note une augmentation là où il n’y a pas eu de traitements et les seuils sont maintenant atteints. Le contrôle est bon sur les sites où il y a eu un traitement.
Teigne du poireau
Le pic de la troisième génération a été atteint dans une majorité des sites du sud du Québec jusqu’à la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, mais certains sites plus froids dans ces dernières régions pourraient voir leur population augmenter. Les autres régions sont soit dans le creux entre la deuxième génération et la troisième, soit au début de la troisième génération (voir la carte des prévisions des vols de la teigne du poireau). Peu de dommages sont rapportés dans l’ensemble des régions.
- Stratégie à 1 traitement : intervenez environ 10 jours après la date qui correspond au milieu de la période où les papillons ont été le plus actifs.
- Stratégie à 2 traitements : effectuez le premier traitement environ 3 jours après la date correspondant au pic d’activité des papillons, puis le deuxième traitement 14 jours après le premier.
Dates d’intervention recommandées pour les stratégies à 1 ou à 2 traitements pour la troisième génération :
Région | Stratégie à 1 traitement |
Stratégie à 2 traitements |
|
---|---|---|---|
Date | Date 1 | Date 2 | |
Montérégie-Est | 13 août | 6 août | 20 août |
Montérégie-Ouest | 14 août | 7 août | 21 août |
Lanaudière | 16 août | 9 août | 23 août |
Laurentides | 18 août | 11 août | 25 août |
Outaouais | 19 août | 12 août | 25 août |
Centre-du-Québec | 20 août | 13 août | 27 août |
Estrie | 25 août | 18 août | 1er septembre |
Mauricie | 25 août | 18 août | 1er septembre |
Capitale-Nationale | 29 août | 22 août | 5 septembre |
Chaudière-Appalaches | 30 août | 23 août | 6 septembre |
Pour plus d’information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : stratégie de lutte
- La teigne du poireau : biologie et impact sur les cultures
Une présence significative des tétranyques, dans le repli des feuilles, n’est rapportée que dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans) et elle demeure tolérable.
Oignon sec et espagnol
Mildiou
On ne rapporte pas de nouvelle sporulation ni de nouveaux cas de mildiou dans l’oignon en Montérégie-Ouest. Dans Lanaudière, la maladie se propage à peine dans les trois champs déjà atteints, touchant quelques foyers ou quelques plants de plus. Un traitement a été effectué. On rapporte un nouveau cas en Chaudière-Appalaches, sur un site biologique où le développement végétatif est très dense; les symptômes sont peu nombreux et la situation est suivie de près. Un nouveau cas est également rapporté sur un site de la Capitale-Nationale.
Des fongicides éradiquants (groupes 4 et P07) et antisporulants (groupes 40 et 49) sont disponibles pour les champs atteints par le mildiou. En conditions favorables, les champs adjacents peuvent être protégés avec des produits préventifs homologués contre le mildiou.
Botrytis
La maladie est variable, mais généralement stable en Montérégie-Ouest et peu de nouvelles interventions ont été faites, les applications d’hydrazide maléique (ROYAL MH) étant en cours. Dans Lanaudière, en Estrie et sur quelques sites autour de la Capitale-Nationale, la maladie évolue peu.
Brûlure stemphylienne et tache pourpre
Avec la maturation des champs, on observe davantage de symptômes de brûlure stemphylienne et de tache pourpre en Montérégie-Ouest, souvent dans les mêmes champs. La brûlure stemphylienne est présente à des niveaux variables dans Lanaudière où toutefois un seul champ est plus sérieusement affecté. La maladie a fait son apparition dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans).
Cette maladie est parfois confondue avec la brûlure de la pointe dans l’oignon; on reconnait mieux la brûlure stemphylienne lorsque la sporulation brune à noire est bien visible sur le feuillage affecté. Certains fongicides utilisés contre la brûlure de la feuille et le mildiou sont également utilisés contre la brûlure stemphylienne. Pour plus d’information sur la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 13 du 4 août 2016.
Autres maladies
En Montérégie-Ouest, sauf exception, les symptômes de pourriture basale (Fusarium oxysporum) varient entre 0 et 5 % et demeurent acceptables. Les quelques symptômes rapportés dans la Capitale-Nationale sont stables.
Les pertes dues aux pourritures bactériennes et au charbon semblent tolérables pour le moment dans toutes les régions.
Poireau
La tache pourpre est en augmentation en Montérégie-Ouest et dans la Capitale-Nationale, sans toutefois poser trop de problèmes.
Brûlure de la pointe
La présence de pointes jaunies (brûlure de la pointe) augmente en Montérégie-Ouest et autour de la Capitale-Nationale. Ce désordre est caractérisé par le jaunissement puis l’assèchement des pointes des feuilles de l’oignon, en commençant par les plus vieilles feuilles. Le jaunissement des pointes est principalement observé durant la formation du bulbe, particulièrement après des épisodes de stress (sécheresse, chaleur extrême, applications d’herbicides, etc.), et tend à s’accélérer lorsque les collets des oignons ramollissent et que le feuillage s’affaiblit. Les causes exactes ne sont pas connues, mais le désordre peut être considéré comme normal tant que la majorité du feuillage demeure sain. On peut limiter la brûlure de la pointe en assurant de bonnes conditions de croissance aux plants (bonnes conditions de sol, fertilisation appropriée, irrigation), mais certains stress demeurent inévitables.
Éclatement du bulbe et insolation
La croissance rapide des bulbes à la suite de fortes précipitations a occasionné, dans certains champs de Montérégie-Ouest, un fort pourcentage de bulbes éclatés. Les rayons de soleil plombant sur des oignons rouges en andains ont, quant à eux, provoqué des insolations. Les bulbes qui étaient sur le dessus des andains sont les plus affectés, car ils sont exposés directement aux rayons du soleil. Afin de limiter les risques d’insolation, on peut retourner les andains plus fréquemment en périodes chaudes et ensoleillées. Le produit à base d’argile SURROUND est aussi homologué pour la prévention de l’insolation dans l’oignon sec.
Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter les conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles. Les règles d’utilisation et les mises en garde lors de l’utilisation de l’hydrazide maléique (ROYAL MH) peuvent être trouvées dans l’avertissement N° 13 du 29 juillet 2021.
RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE
Plus la saison avance, plus le choix des cultures de couverture (couvre-sol) diminue. Pourtant, celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydrique et éolienne, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol. Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices qu’on peut retirer de cette pratique. De l’aide financière est aussi offerte sous certaines conditions.
Pour plus d'information
- Cultures de couverture : Les pratiques agricoles de conservation, Habiter le sol par les racines
- Cultures de couverture : un vaste choix et de multiples usages
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Innovations in Cover Crops (outil de décision pour culture de couverture, français/anglais).
- Aide financière par le MAPAQ : Prime-Vert – Volet 1 Interventions en agroenvironnement par une entreprise agricole (sélectionnez ensuite « Pratiques de conservation des sols »).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |