Réseau des serres sentinelles : synthèse des observations des deux dernières semaines et évolution par rapport à la semaine 30. Principaux ravageurs observés : puceron vert du pêcher, puceron de la pomme de terre, puceron du saule et de la carotte, punaise Microtechnites bractatus, punaise de la courge, thrips et tétranyque à deux points. Principales maladies observées : moisissure olive (cladosporiose), blanc, mildiou et Sclerotinia.
RÉSEAU DES SERRES SENTINELLES
Synthèse des observations
Le nombre de sites observés varie selon les cultures : tomate (17 sites), concombre (16 sites), poivrons (9 sites), aubergine (7 sites), céleri (2 sites), laitue, haricot et basilic (1 site chacun). Rappelons que le niveau de pression est déterminé grâce aux évaluations des conseillers qui établissent un niveau d’infestation par plant ainsi que la répartition dans la serre. Voici les principaux faits saillants de la dernière semaine :
Tomate
Le blanc (oïdium) et la moisissure olive (syn. cladosporiose) sont encore bien présents dans, respectivement, 53 et 37 % des serres dépistées. La moisissure grise (Botrytis cinerea) est observée dans 18 % des serres. L’aleurode du tabac est présent dans deux serres, mais sous contrôle. Plusieurs cas de maturation inégale des fruits et de craquelage des fruits sont observés.
Concombre
La chrysomèle rayée du concombre est présente dans près de la moitié des serres dépistées (7/16), ce qui en a résulté en des dommages très importants par le flétrissement bactérien dans trois de ces serres. Le tétranyque à deux points est en augmentation dans les serres dépistées (19 % des serres affectées). Un cas de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) a été détecté pour la première fois dans une serre cet été, causant des dommages importants. Le blanc et la cladosporiose sont très présents dans, respectivement, 38 et 25 % des serres dépistées.
Poivron
Le puceron vert du pêcher, le puceron rose du tabac, le puceron de la pomme de terre et les tétranyques sont toujours bien présents, mais contrôlés par les auxiliaires de lutte.
Aubergine
Les pucerons (vert du pêcher, rose du tabac) sont bien présents dans les serres, mais contrôlés. La punaise Microtechnites bractatus est en augmentation et cause des dommages sur trois sites. La fusariose est en augmentation dans la serre où elle a été retrouvée depuis le dernier dépistage. Un cas de moisissure grise (Botrytis cinerea) est observé pour la première fois dans une serre cet été.
Céleri
Le puceron du saule et de la carotte (Cavariella aegopodii) a été observé dans une serre du réseau. Une nouvelle génération de criquets a émergé dans une serre qui présentait une forte population en début de saison, causant des dommages dans l’ensemble de la culture.
Laitue
Le puceron de la pomme de terre est en augmentation et cause des dommages dans une serre du réseau.
Haricot
Un cas de sclérotiniose a été détecté dans une serre, causant des dommages importants.
Basilic
La punaise Microtechnites bractatus cause des dommages importants dans une serre du réseau.
Synthèse des observations des semaines 31 et 32 (du 3 au 15 août)
Problématique |
Sites touchés/
Sites observés
|
Niveau de pression |
Évolution |
Tomate (17 sites) |
Ravageurs |
Aleurodes du tabac |
2/17 |
Moyen |
- |
Sphinx de la tomate |
1/17 |
Moyen |
+ |
Thrips |
1/17 |
Moyen |
+ |
Maladies |
Alternariose |
4/17 |
Moyen |
= |
Blanc (oïdium) |
9/17 |
Moyen |
= |
Moisissure grise (Botrytis cinerea) |
3/17 |
Moyen |
= |
Moisissure olive (Fulvia fulva) |
6/17 |
Moyen |
- |
Concombre (16 sites) |
Ravageurs |
Chrysomèle rayée du concombre |
7/16 |
Élevé |
+ |
Punaise Microtechnites bractatus |
2/16 |
Moyen |
+ |
Puceron du melon |
2/16 |
Moyen |
+ |
Punaise de la courge |
2/16 |
Moyen |
+ |
Punaise terne |
1/16 |
Moyen |
+ |
Tétranyque à deux points |
3/16 |
Élevé |
+ |
Thrips |
5/16 |
Moyen |
= |
Maladies |
Blanc (oïdium) |
6/16 |
Moyen |
+ |
Cladosporium |
4/16 |
Moyen |
= |
Flétrissement bactérien |
3/16 |
Élevé |
+ |
Mildiou (Pseudoperonospora cubensis) |
1/16 |
Élevé |
1re observation |
Tache angulaire (Pseudomonas syringae) |
1/16 |
Faible |
1re observation |
Poivron (9 sites) |
Ravageurs |
Puceron rose du tabac |
1/9 |
Faible |
- |
Puceron vert du pêcher |
6/9 |
Moyen |
- |
Puceron de la pomme de terre |
1/9 |
Faible |
- |
Punaise Microtechnites bractatus |
1/9 |
Moyen |
+ |
Tétranyque à deux points |
1/9 |
Élevé |
- |
Aubergine (7 sites) |
Ravageurs |
Puceron rose du tabac |
2/7 |
Faible |
- |
Puceron vert du pêcher |
4/7 |
Moyen |
= |
Punaise Microtechnites bractatus |
3/7 |
Moyen |
+ |
Tétranyques à deux points |
3/7 |
Faible |
= |
Thrips |
2/7 |
Faible |
= |
Maladies |
Moisissure grise (Botrytis cinerea) |
1/7 |
Élevé |
1re observation |
Fusariose vasculaire (Fusarium sp.) |
1/7 |
Faible |
+ |
Évolution par rapport à la semaine 30 : à la hausse (+); à la baisse (-); stable (=)
PUCERON DU SAULE ET DE LA CAROTTE
Le puceron du saule et de la carotte (Cavariella aegopodii) est une espèce très répandue dans les régions tempérées. Son hôte hivernal est le saule, tandis que l’été, il se retrouve sur plusieurs espèces d'ombellifères, telles que la carotte, le céleri, la coriandre, le fenouil, le persil, l’anis, l’aneth et les ombellifères sauvages. Ce puceron se distingue par sa coloration vert pâle (corps et pattes), ainsi que les nombreuses petites dépressions plus foncées sur l’abdomen. Il y a peu d’informations sur le contrôle naturel de cette espèce. Cependant des momies de parasitoïdes sont régulièrement observées en champ, ainsi que de la prédation par des larves de chrysopes, de coccinelles et de syrphes. En serre, au Québec, des introductions d'Aphidius colemani et de Micromus variegatus ont permis de contrôler l’infestation. L’utilisation de savons, d'huiles et de champignons entomopathogènes (ex. : Beauveria bassiana) s'est montrée efficace contre ce puceron.
Pour plus d'information
Pucerons du saule et de la carotte (Cavariella aegopodii)
Photo : Réseau des serres sentinelles
LE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE
Le mildiou (Pseudoperonospora cubensis) est un parasite obligatoire qui n’affecte que les cucurbitacées et qui arrive principalement par les vents du sud. Il peut causer des pertes importantes en très peu de temps et se disperse facilement dans la serre par les courants d’air, l’eau, les insectes, les travailleurs et les outils. Une détection précoce et une intervention rapide est primordiale pour éviter des pertes de rendement importantes. Les symptômes débutent initialement par des taches jaunes et angulaires, qui deviennent brunes. Sur la face inférieure des feuilles, les taches sont brunes et se couvrent de sporanges, leur donnant une teinte brun-violacé. Les infections débutent toujours sur les vieilles feuilles et progressent vers les jeunes feuilles.
Pour contrer le mildiou, il faut maintenir la température élevée et l’humidité relative basse. La présence d’eau sur les feuilles durant plus de deux heures est essentielle pour que l’infection puisse avoir lieu. Il faut donc éviter l’arrosage par aspersion dans la journée, sinon arroser tôt le matin pour que les feuilles s’assèchent le jour et assurer une bonne aération entre les plants. De nombreux fongicides biologiques et conventionnels sont disponibles pour lutter contre cette maladie. Des cultivars résistants sont aussi disponibles.
Mildiou dans le concombre (dessus et dessous de la feuille)
Photo : Réseau des serres sentinelles
Pour le choix des auxiliaires
Pesticides homologués en serre
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Geneviève Labrie, Ph. D., entomologiste (CRAM) et Mahmoud Ramadan, agronome (MAPAQ), avec la collaboration de Claudine Desroches, chargée de projet du Réseau des serres sentinelles du CRAM. Il a également été révisé par Line Bilodeau, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.