Durant la dernière semaine (du mercredi 2 au mardi 8 septembre), les températures ont atteint ou dépassé la normale, sauf pour quelques nuits où elles ont parfois été un peu plus froides, notamment le 6 septembre où le mercure est descendu à 5 ºC sur plusieurs secteurs. Les précipitations ont été fréquentes et plutôt inégales (voir la carte des précipitations cumulées). Les quantités les plus significatives sont tombées le 2 et le 7 septembre, mais des périodes de mouillure sont aussi survenues localement le 5 et le 8 septembre. Étant donné les forts taux d’humidité, les rosées ont aussi été abondantes. Cependant, en contrepartie, les vents fréquents ont permis d’accélérer le séchage du feuillage des cultures. Le taux d’humidité du sol varie d'un peu trop sec à bien humide, selon les types de sol et les localités.
En Montérégie-Ouest, les pucerons sont de plus en plus nombreux et le nombre de champs touchés augmente. Les interventions offrent cependant un bon contrôle. Dans les autres régions, seulement quelques interventions localisées ont été effectuées, notamment dans la Capitale-Nationale. Les populations d’altises à tête rouge sont faibles en Montérégie-Ouest, mais demeurent élevées sur quelques sites dans la Chaudière-Appalaches et la Capitale-Nationale, où des traitements sont parfois justifiés. Les punaises sont généralement peu actives dans toutes les régions et l'on rapporte principalement des adultes (punaise terne ou punaise brune). Quelques interventions localisées ont été effectuées en Montérégie-Ouest.
Les fausses-arpenteuses sont observées en très grand nombre en Montérégie-Ouest (plusieurs interventions), mais seulement occasionnellement dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans).
En Montérégie-Ouest, l’activité des thrips est en forte hausse dans plusieurs champs de laitue. Les dommages au feuillage sont parfois considérables, justifiant quelques interventions. Dans la Capitale-Nationale, les populations de thrips sont en diminution.
On rapporte également la présence de cicadelles, de perce-oreilles (Île-d’Orléans) ou de nématodes sur les racines (Montérégie-Ouest).
MALADIES FOLIAIRES
En Montérégie-Ouest, des symptômes de mildiou (Bremia lactucae) peuvent être observés dans pratiquement tous les champs. Les feuilles basales sont fortement affectées, et les symptômes sont également fréquemment observés sur les feuilles intermédiaires. La régie fongicide, de protection et/ou curative, se poursuit. Le mildiou, rapporté la semaine dernière à l’Île-d’Orléans, est en légère augmentation sur les laitues frisées et romaines.
En Montérégie-Ouest, les symptômes de tache bactérienne (Xanthomonas campestris pv. vitians) ont considérablement augmenté dans plusieurs champs, atteignant maintenant les feuilles intermédiaires de laitues pommées et romaines. Les champs où le volume foliaire est important sont particulièrement à risque étant donné qu’ils demeurent mouillés plus longtemps. Afin de limiter la propagation de la maladie, minimisez les passages au champ (travailleurs, machinerie) et entre les champs lorsque le feuillage est mouillé.
En Montérégie-Ouest, on rapporte peu de cas récents d’affaissement pythien (Pythium sp.) ou de moisissure grise (Botrytis cinerea), sinon dans les dernières plantations effectuées qui ont moins de 7-8 feuilles. Sur certaines fermes, plus la récolte approche, plus les symptômes d’affaissement sclérotique augmentent. Les cas de pourriture basale (Rhizoctonia solani) demeurent rares, mais sont retrouvés en grand nombre dans certains champs près de la récolte.
La moisissure grise est en légère augmentation dans la Capitale-Nationale, sur les laitues frisées et romaines, alors que les symptômes d’affaissement sclérotique demeurent stables en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale.
Les conditions actuelles (températures modérées et pluies régulières) sont peu favorables aux désordres physiologiques. Seuls quelques cas de montaison hâtive et de brûlure de la pointe sont rapportés sur certains sites dans la Capitale-Nationale.
Plus la saison avance, plus le choix des cultures de couverture (couvre-sol) diminue. Pourtant, celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydrique et éolienne, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol. Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices qu’on peut retirer de cette pratique. De l’aide financière est aussi disponible sous certaines conditions.
Cultures de couverture. Les pratiques agricoles de conservation. Habiter le sol par les racines.
Cultures de couverture : un vaste choix et de multiples usages
Cultures de couverture pour semis d’automne
Innovations in Cover Crops/Instrument de décision pour culture de couverture; français/anglais
Aide financière par le MAPAQ : Prime-Vert – Volet 1. Interventions en agroenvironnement par une entreprise agricole
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.