Le mildiou est bien présent dans les champs de concombre des principales régions productrices du Québec. Surveillez la présence de mildiou dans les jeunes champs de cantaloup. Sénescence naturelle du feuillage dans les courges d’hiver. Dégâts du perceur de la courge dans des plants de courgette et de citrouille.
ÉTAT DES CULTURES
Les températures ont été dans les normales saisonnières pour la période du 19 au 25 août. Selon les régions, la quantité de pluie tombée vendredi, dimanche, lundi et mardi a été de faible à abondante. La rosée est bien présente, le matin et le soir, sur les végétaux.
Dans les sols légers bien égouttés, les cucurbitacées se développent bien. On rapporte cependant quelques foyers de maladies sur fruits maintenant qu’ils sont moins protégés par le feuillage vieillissant.
La récolte se poursuit dans les courges d’hiver et les petites citrouilles. Les plus jeunes champs de concombre doivent être protégés contre le mildiou, partout, dans toutes les régions productrices, car la pression de la maladie est encore élevée.
RECOMMANDATION DE TRAITEMENT CONTRE LE MILDIOU DU CONCOMBRE
Plusieurs champs de concombre en production conventionnelle et en production biologique ont maintenant des foyers de
mildiou dans les régions de Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Montérégie et Lanaudière.
Pour les champs de concombre de transformation et de concombre frais où vous prévoyez encore récolter pour plus d'une semaine, nous vous conseillons fortement de poursuivre les pulvérisations de fongicides avec des produits spécifiques contre le mildiou. Les nouveaux champs de concombre devront impérativement être protégés également contre le mildiou, car la maladie peut frapper à tous les stades de développement de la culture.
En production biologique, des pulvérisations de cuivre pourront aider à retarder le développement de la maladie.
Pour les autres champs de concombre dont la récolte est terminée ou sur le point de l’être,
il est essentiel de les détruire dès qu’elle est complétée afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.
Surveillez étroitement les jeunes champs de cantaloup. La présence de mildiou dans le cantaloup a été confirmée aujourd'hui, le 26 août, par le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ.
Contrairement au concombre, où il est très facile d'identifier la maladie grâce à la présence des taches diffuses jaune-orangé à la surface de la feuille et du duvet mauve à la face inférieure, dans le cantaloup, c'est moins évident. Les sporanges ne sont pas visibles, même avec une loupe 16X. Une confirmation par le LEDP est nécessaire pour identifier la maladie, au moins la première fois, pour se faire l'œil.
Tableau des fongicides recommandés actuellement pour lutter contre le mildiou dans les concombres* et le cantaloup
Fongicide
(matière active et NOM COMMERCIAL)
|
Groupe de résistance |
Taux
d’application |
Délai d’attente avant la récolte (jour) |
Nombre maximum de traitements |
Note |
Mandipropamide + Oxathiapiproline
ORONDIS ULTRA |
40 + 49 |
400-600 ml/ha
(162-243 ml/acre) |
0 |
4 |
Appliquer dans au moins 100 L d’eau/ha |
Cyazofamide
TORRENT 400SC |
21 |
150-200 ml/ha
(61-81 ml/acre)
+
SNI ou surfactant organosilicié
(150 ml/ha ou 61 ml/acre) |
1 |
6 |
Appliquer dans 200 à
600 L d’eau/ha |
Amétoctradine + diméthomorphe
ZAMPRO |
40 + 45 |
0,8-1,0 L/ha
(0,3-0,4 L/acre) |
1 |
3 |
Appliquer dans au moins 200 L d’eau/ha
L’ajout d’un adjuvant de dispersion/pénétration est recommandé. |
* Seuls les fongicides ayant fait l’objet d’essais au Michigan et en Ontario et qui ont démontré une très bonne efficacité contre le mildiou sont indiqués dans cette section. |
Lésions de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) de forme irrégulière, d'abord jaunâtres, puis nécrotiques au fur et à mesure que l'infection se développe, à la face supérieure d'une feuille de cantaloup
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Lésions de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) de forme irrégulière, dont les contours sont d'apparence huileuse à la face inférieure d'une feuille de cantaloup
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
BLANC ET SÉNESCENCE NATURELLE DU FEUILLAGE DANS LES CUCURBITACÉES
Pour de l'information sur la sénescence du feuillage causée par le blanc, les autres maladies foliaires ainsi que la sénescence naturelle, consultez
l'avertissement Nº 13 du 20 août dernier.
GALE ET TACHE SEPTORIENNE SUR FEUILLES ET SUR FRUITS
Maintenant que les fruits commencent à mûrir, on observe quelques cas de maladies. Cette semaine, en Chaudière-Appalaches, en Montérégie et dans Lanaudière, on dépiste des foyers de
gale (
Cladosporium cucumerinum) dans la citrouille et aussi dans diverses courges d'hiver. Il est très fréquent de voir apparaître des lésions sur fruits alors qu'aucune lésion foliaire n'avait été dépistée. De la
tache septorienne (
Septoria cucurbitacearum) est également dépistée sur feuilles et sur fruits de citrouille et de courge Butternut dans les régions de Québec, Montérégie et Lanaudière.
Gale causée par le champignon Cladosporium cucumerinum sur feuille de courge Buttercup
Marie-Justine Thouin, agr. (Club Agroenvirotech)
Gale causée par le champignon Cladosporium cucumerinum sur fruit de courge Buttercup
Marie-Justine Thouin, agr. (Club Agroenvirotech)
Tache septorienne causée par le champignon Septoria cucurbitacearum sur feuille de courge Butternut
Marie-Justine Thouin, agr. (Club Agroenvirotech)
Tache septorienne causée par le champignon Septoria cucurbitacearum sur fruit de courge Butternut
Marie-Justine Thouin, agr. (Club Agroenvirotech)
Pour connaître les autres maladies qui ont été signalées jusqu’à présent dans les courges d’hiver, consultez
l’avertissement N° 12 du 12 août 2020.
DÉGÂTS DU PERCEUR DE LA COURGE
On rapporte d’autres dégâts du
perceur de la courge (
Melittia cucurbitae) dans la citrouille et la courgette en Montérégie cette semaine. Les champs de petite dimension sont plus à risque, car un plus grand nombre d’œufs sont pondus par plant et conséquemment, les nombreuses larves qui se trouvent dans la tige tuent le plant. Consultez
l’avertissement N° 12 du 12 août 2020 pour plus d'information et des photos illustrant le ravageur et ses dégâts.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.