
Pour l’ensemble de la province, c’est, encore ce printemps, le froid qui vole la vedette. Depuis plusieurs semaines, les températures de jour comme de nuit ont le plus souvent été inférieures aux normales saisonnières. Durant les 9 derniers jours, sauf le 7 mai dans la journée, les températures sont constamment demeurées de 5 à 10 °C sous les normales. Des gels sont survenus à plusieurs reprises et de la neige s’est même accumulée au sol dans plusieurs régions (8, 9 ou 12 mai selon les régions).
La Montérégie-Ouest et, dans une moindre mesure, les régions environnantes font aussi face à un problème de sol sec. Il n’y a eu que peu de précipitations en Montérégie-Ouest ce printemps y compris durant les 2 dernières semaines (voir la carte des précipitations des 15 derniers jours). Les vents fréquents, bien que frais, ont également permis aux sols de bien se ressuyer. Les plantations et les semis ont ainsi pu être effectués dans de bonnes conditions, mais, comme les sols ont continué de s’assécher, les conditions sont devenues de plus en plus favorables à l’érosion éolienne, particulièrement en sol organique. Plusieurs champs de laitue semée ont dû être irrigués de manière à prévenir les pertes dues aux mouvements de sol (semis déterrés ou trop enterrés).
En Montérégie-Ouest, on rapporte aussi de légers dommages de gel et de vent, particulièrement dans les plantations de laitue romaine non bâchées. Un manque de coloration (feuillage jaunâtre ou vert pâle) est aussi observé. Ce problème est relié au sol froid, favorisant peu la minéralisation de l’azote.
En Montérégie-Ouest, à peine quelques punaises ternes adultes ont été observées jusqu’à maintenant. Les nuits froides n’ont pas favorisé non plus l’activité des vers gris. Aucun insecte n’est rapporté dans les autres régions.
Lorsque des conditions sèches et venteuses se présentent, davantage de précautions doivent être prises pour favoriser un bon établissement de la culture. Voici quelques recommandations visant à favoriser une meilleure levée des semis et une bonne reprise des transplants.
- Si le sol est très sec, irriguer le champ environ deux jours avant la date de plantation de manière à bien rétablir sa réserve en eau.
- Ne préparez le terrain qu’à la dernière minute afin d’éviter qu’il s’assèche trop avant la plantation ou le semis. De cette manière, on prévient aussi les problèmes d’érosion éolienne.
- Assurez-vous de bien raffermir le sol avant de semer ou de planter. On doit réduire l’espace entre les particules de sol, de manière à ce que l’eau puisse remonter par capillarité. Autrement, la surface du sol s’assèche et l’eau reste emprisonnée en profondeur.
- Évitez de travailler le sol trop en profondeur. Sur un sol en santé, bien drainé et non compacté, il est souvent inutile de travailler le sol trop profondément. Plus l’épaisseur de sol ameubli sera importante, plus l’eau du dessous atteindra difficilement la surface.
- Endurcissez convenablement vos transplants. L’acclimatation à l’extérieur de la serre est particulièrement importante pour habituer les transplants aux mouvements d’air (vents). Une fois au champ, ces plants, qui ont appris à contrôler leur transpiration, seront en mesure de mieux conserver leur eau.
- Humectez convenablement les mottes avant la plantation. S’il n’y a pas d’irrigation, c’est la seule réserve d’eau dont bénéficieront les plants pour s’implanter au début.
- Lors de la plantation, ajoutez toujours un peu de sol sur le dessus de la motte, autour du collet du jeune plant. Cette opération a deux utilités : d’une part, elle évite que la motte ne s’assèche par le dessus en raison de l’évaporation et, d’autre part, la terre ajoutée offre un support supplémentaire à la jeune tige, ce qui lui permet de mieux résister aux grands vents (moins d’étranglements aux collets).
- Si les conditions favorisent une transpiration rapide (temps très chaud), irriguez le plus rapidement possible après la plantation. À court terme, cette irrigation a pour but d’augmenter l’humidité ambiante du champ, ce qui évite aux plants de faner. Elle permet aussi de raffermir le sol (meilleur mouvement de l’eau par capillarité) et, bien entendu, de rétablir la réserve en eau du sol.
- Lorsque les conditions sont vraiment mauvaises (temps très chaud et venteux), il est souvent préférable d’attendre au lendemain avant de planter. Le fort stress subi par les jeunes plants les retardera davantage que le retard de plantation. Dans ces conditions, l’irrigation est aussi un outil très imparfait, les vents empêchant d’obtenir une couverture d’eau uniforme.
- Sur toutes les plantations récentes, vérifiez régulièrement le taux d’humidité au niveau des racines, et irriguez au besoin. Tant que les racines n’auront pas quitté la motte pour rejoindre la zone humide du dessous, les jeunes plants seront très sensibles au manque d’eau.
- Sur les champs semés, vérifiez le taux d’humidité à la profondeur du semis et, au besoin, irriguez ces champs. L’irrigation permettra d’obtenir une levée plus uniforme.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion Laplante, agronome (PRISME), Mario Leblanc et Eve Abel, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Carotte et céleri ou le secrétariat du RAP . La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.