Première génération de la pyrale bivoltine : les captures de papillons se poursuivent en Montérégie et première capture au Centre-du-Québec. Dates de dépistage, d’introduction de trichogrammes et dates prévisionnelles de traitements insecticides pour plusieurs régions/secteurs. Ver de l’épi : première capture de la saison, mais les champs ne sont pas encore au stade le plus à risque (soies fraîches). Importance du piégeage à la ferme. Autres ravageurs (vers gris, légionnaire uniponctuée et calandres) : surveillez les champs à risque.
MAÏS SUCRÉ HÂTIF : 1re GÉNÉRATION DE LA PYRALE BIVOLTINE
Les captures de papillons de la 1re génération de la pyrale bivoltine se sont poursuivies faiblement au cours de la dernière semaine dans trois sites de piégeage (deux sites en Montérégie et un dans une municipalité hâtive au Centre-du-Québec).
Montérégie, Laval et les municipalités hâtives de Lanaudière et des Basses-Laurentides
Les premières pontes devraient avoir commencé vers le 19 juin et les premières larves devraient être actives à partir du 24 juin.
Municipalités hâtives du Centre-du-Québec, de l’Estrie, de la Mauricie, de l’Outaouais et les municipalités tardives de Lanaudière et des Basses-Laurentides
Les premières pontes devraient commencer vers le 27 juin dans ces secteurs, et les premières larves devraient être observées vers le 2 juillet. Le présent avertissement présente les dates de dépistage ainsi que les dates d’intervention recommandées dans ces secteurs pour les stratégies de 1 à 3 traitements appliqués sur des champs qui atteignent le stade 6 feuilles ou plus durant la période de ponte.
La 1re génération de la pyrale bivoltine est généralement peu préoccupante à cause de la faible survie hivernale. Dans la plupart des cas, elle ne devrait pas justifier plus d’un traitement insecticide. Par contre, chez certains producteurs, elle peut être abondante et nécessiter plus d’un traitement. La décision quant au nombre d’interventions à effectuer contre la 1re génération de la pyrale bivoltine doit prendre en compte les expériences antérieures de dommages déjà observés dans les cultures de maïs sucré hâtif et tardif. Nous recommandons le dépistage champ par champ afin de mieux cibler les dates et le nombre de traitements nécessaires. Les champs qui sont particulièrement à surveiller, et à protéger s’il y a lieu, sont les champs de maïs cultivés sur paillis plastique et/ou sous bâches, les champs semés tôt et les champs hâtifs semés sur un retour ou près d’un retour de maïs sucré tardif infesté par la 2e génération de la pyrale bivoltine l’année précédente.
Dépistage
Aux dates indiquées pour l’apparition des premières larves, il est recommandé de commencer le dépistage des champs menacés à intervalles réguliers. Les premières masses d’œufs auront éclos et les jeunes larves auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules. Des conseillers ont observé par le passé que les premières larves émergeaient plus rapidement dans les champs cultivés sous bâches. Commencez donc plus tôt le dépistage de ces champs.
Groupe de régions | Début du dépistage des masses d’œufs | Début du dépistage des larves et des criblures |
---|---|---|
Montérégie Laval Lanaudière (municipalités hâtives) Basses-Laurentides (municipalités hâtives) |
Vers le 19 juin | Vers le 24 juin |
Centre-du-Québec (municipalités hâtives) Mauricie (municipalités hâtives) Estrie (municipalités hâtives) Outaouais (municipalités hâtives) Lanaudière (municipalités tardives) Basses-Laurentides (municipalités tardives) |
Vers le 27 juin | Vers le 2 juillet |
Traitements insecticides
Consultez le tableau ci-dessous pour connaître les dates d’interventions recommandées pour les stratégies de 1 à 3 traitements appliqués dans des champs qui atteignent le stade 6 feuilles ou plus durant la période de ponte de la pyrale. Ces dates sont données à titre indicatif, le dépistage au champ permet de mieux cibler les traitements dans un champ en particulier. Rappelons que les traitements insecticides doivent cibler les jeunes larves en train de s’alimenter sur les plants de maïs, soit entre le moment de l’éclosion des œufs et l’entrée des larves à l’intérieur des plants.
Régions/secteurs | Début de la ponte | Nombre et dates des traitements pour ces régions/secteurs (prévision)* |
---|---|---|
Montérégie Laval Lanaudière (municipalités hâtives) Basses-Laurentides (municipalités hâtives) |
Vers le 19 juin | Stratégie à 1 traitement : 5 juillet Stratégie à 2 traitements : 30 juin et 7 juillet Stratégie à 3 traitements : 24 juin, 1er et 8 juillet |
Centre-du-Québec (municipalités hâtives) Mauricie (municipalités hâtives) Estrie (municipalités hâtives) Outaouais (municipalités hâtives) Lanaudière (municipalités tardives) Basses-Laurentides (municipalités tardives) |
Vers le 27 juin | Stratégie à 1 traitement : 13 juillet Stratégie à 2 traitements : 8 et 15 juillet Stratégie à 3 traitements : 2, 8 et 16 juillet |
Pour plus d’information sur les traitements homologués, consultez le bulletin d’information Bio-insecticides, insecticides et fongicides foliaires homologués dans la culture du maïs sucré en 2019.
Trichogrammes
L’introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. Les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4 à 6 feuilles. Les trichogrammes doivent être actifs dès la date de début de ponte dans les champs qui auront atteint le stade 4 à 6 feuilles. Cette date correspond environ au 19 juin ou au 27 juin selon le regroupement de régions mentionnées précédemment. Vous pourrez mesurer le taux de parasitisme en observant les masses d’œufs sous les feuilles des plants de maïs. Les masses d’œufs complètement noircies sont parasitées par les trichogrammes. Pour plus d’information sur les trichogrammes, cliquez ici.
N’hésitez pas à consulter la fiche technique Pyrale du maïs pour plus d’information sur le ravageur.
Parmi tout le réseau de piégeage, un premier papillon du ver de l’épi a été capturé au cours de la dernière semaine dans un site situé au Centre-du-Québec. Les champs de maïs sucré sont le plus à risque lorsque les épis commencent à avoir des soies (ce qui n'est pas encore le cas au Québec). Les papillons femelles sont généralement attirés par les soies fraîches, où elles pondent leurs œufs.
Lorsque le maïs approche le stade soies fraîches, le piégeage de papillons « ferme par ferme » est fortement recommandé, car c’est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi, un papillon qui nous arrive du Sud par les vents. Lorsqu’il est question du ver de l’épi, chaque ferme est différente; c’est du cas par cas. Rappelons que les champs les plus à risque sont 1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi et 2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les captures de papillons à la ferme.
Pour de l’information détaillée sur le ver de l’épi (identification, biologie, piégeage, stratégies d’intervention, etc.), consultez la fiche technique Le ver de l’épi du maïs.
Quelques champs de maïs de grande culture présentent des dommages de vers gris alors que la légionnaire uniponctuée est sous surveillance. Aucun dommage ne nous a été rapporté dans le maïs sucré, mais surveillez les champs à risque. Pour plus d’information, consultez l’avertissement N° 1 du 6 juin 2019 ainsi que les récents communiqués du RAP Grandes cultures.
Des dommages sporadiques de calandres nous ont été rapportés dans certains champs. Il s’agit d’un ravageur secondaire qui peut être plus présent en bordure des champs en monoculture de maïs, en travail réduit ou avec présence de mauvaises herbes (ex. : souchet comestible). Aucun traitement n’est homologué contre ce ravageur dans le maïs sucré, mais une bonne rotation des cultures et une bonne gestion des mauvaises herbes aide à prévenir les dommages. Les calandres causent généralement une ou des rangées de trous ovales à contour net sur les feuilles. Ces dommages peuvent être confondus avec ceux d’autres insectes comme la légionnaire d’automne (grignotement du bord des feuilles), le ver-gris noir (criblures réparties de façon aléatoire sur le feuillage ou des plants coupés) et de la pyrale du maïs (petits trous en tête d’épingle distincts et souvent circulaires). Voir les photos ci-dessous pour distinguer les types de dommages de ces différents ravageurs.
1. Dommages de larve de ver-gris noir; 2. Dommages de larve de légionnaire uniponctuée
3. Dommages de calandres; 4. Dommages de larve de pyrale du maïs
Photos : Brigitte Duval (MAPAQ)
Cet avertissement a été rédigé par Yves Auger et Brigitte Duval, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.