Captures élevées de ver-gris noir : il est suggéré de localiser les zones des champs de maïs à risque, elles devront être dépistées dans quelques semaines. Le dépistage des vers fil-de-fer. Voies d’accès dans les céréales : pratiques pour les interventions en postlevée. Exigences de refuges maïs Bt : toujours d’actualité. Tipule des prairies : des dommages pourraient être visibles.
Les papillons du ver-gris noir migrent en provenance des États-Unis chaque année. À l’aide d’une vingtaine de pièges répartis dans plusieurs régions du Québec, le RAP Grandes cultures suit cette migration. Les données de captures de papillons renseignent sur l'arrivée de l'espèce et l’importance des populations dans la province. Elles permettent également de prédire à l’aide d’un modèle mathématique les dates auxquelles les larves de ver-gris noir peuvent endommager ou couper les plants de maïs en début de saison. C’est le synchronisme entre le stade de développement des larves et celui du maïs qui est déterminant : au-delà du stade 5 feuilles, le maïs n’est plus susceptible d’être affecté par l’insecte.
La moyenne provinciale de papillons capturés entre le 6-7 mai et le 13-14 mai est de 36 papillons par piège. Le graphique des moyennes provinciales des captures hebdomadaires des dernières années montre qu’à pareille date, les captures de 2019 sont élevées par rapport aux dernières années. Ces captures indiquent qu’il faudra se préparer à dépister les champs de maïs dans quelques semaines.
Cliquez ICI pour accéder au tableau des captures hebdomadaires obtenues pour chaque site de piégeage.
Les champs les plus à risque d’être attaqués par des larves de ver-gris noir sont :
- Les champs dans lesquels il y a beaucoup de mauvaises herbes deux semaines avant le semis, car les papillons préfèrent les mauvaises herbes pour pondre leurs œufs et les larves préfèrent s’alimenter de mauvaises herbes plutôt que de maïs. En particulier, le ver-gris noir apprécie la patience crépue, le chénopode blanc, la barbarée vulgaire, le tabouret des champs ainsi que les volontaires de céréales d’automne.
- Les champs semés sur un retour de seigle d’automne.
- Les champs semés sur un précédent cultural de soya (présence de résidus de soya).
- Les champs en semis direct, surtout sur un retour de prairie ou de soya.
- Les champs qui ont un historique d’infestations par le ver-gris noir.
Actions à poser maintenant :
- Avant de désherber, localiser les zones dans les champs où il y a le plus de mauvaises herbes. Lorsque ce sera le temps de dépister les dommages et les larves, ces zones devront être surveillées en priorité.
- Détruire les mauvaises herbes et les volontaires de céréales d’automne, si possible, deux semaines avant le semis. Lorsque le désherbage a lieu plus tard en saison, les larves migrent des mauvaises herbes vers la culture.
Dates de dépistage des dommages et des larves
À partir de la ponte, il est possible d’estimer, sur la base du nombre de degrés-jours accumulés, le moment où la larve est suffisamment grosse pour couper les plants de maïs. Le tableau ci-dessous montre une estimation des dates de coupes pour quelques villes à l’aide des normales climatiques.
Estimation de la date (selon les normales climatiques) de coupe des plants par des larves du ver-gris noir provenant d’adultes arrivés au Québec entre le 1er mai et le 1er juin
Des prévisions de dates de coupes seront émises pour 2019 via les avertissements du RAP Grandes cultures sur la base des prévisions météo et des degrés-jours qui seront accumulés dans les prochaines semaines.
Effet des traitements de semences insecticides et des hybrides Bt sur le ver-gris noir
Certains traitements de semences et certains hybrides de maïs Bt offrent une certaine protection contre le ver-gris noir, mais ne permettent pas de contrôler les infestations sévères.
La façon la plus efficace pour contrôler le ravageur est d’appliquer un insecticide foliaire si le seuil économique d’intervention est atteint au moment du dépistage des dommages et des larves. Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage et les seuils d’intervention, consultez la fiche technique sur le ver-gris noir.
Dans plusieurs régions du Québec, le sol s’est suffisamment réchauffé pour que les vers fil-de-fer (VFF), principaux ravageurs des semis au Québec, remontent à la surface. Les VFF sont dépistés en installant dans le sol des pièges-appâts composés d’un mélange égal de farine, de gruau et de grains de céréales humidifiés non traités. Pour débuter le dépistage, la température du sol doit être à 8 °C depuis au moins 7 jours. Pour avoir une estimation de la température du sol, les météogrammes disponibles sur le site Web d’Agrométéo Québec sont très utiles ainsi que l’utilisation d’un thermomètre de sol.
Au Québec, un faible pourcentage des champs de grandes cultures présente des populations de VFF qui atteignent les seuils économiques d’intervention (3 larves/piège pour la principale espèce, Hypnoidus abbreviatus). Le dépistage permet donc de prendre une décision éclairée quant à l’emploi ou non de semences traitées aux insecticides pour la saison suivante.
Comme il n’est pas toujours possible de dépister tous ses champs, l’outil VFF QC permet, entre autres, d’évaluer le risque pour un champ donné. Cet outil permet aussi d’entrer et de conserver les données de dépistage obtenues au champ. Deux capsules vidéo expliquent concrètement comment utiliser l’outil VFF QC et comment interpréter les résultats obtenus avec le module d’évaluation des risques. Pour visualiser ces vidéos, cliquez sur les images ci-dessous.
En 2019, tous les spécimens de vers fil-de-fer qui seront envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ seront identifiés gratuitement.
Pour en savoir plus, référez-vous à la fiche technique sur les ravageurs des semis et à la fiche technique sur l’outil VFF QC.
Laisser des bandes non ensemencées dans les champs de céréales est une technique intéressante pour les producteurs qui envisagent un ou des passages en postlevée. Cette méthode diminue les pertes de rendement associées à ces passages tout en augmentant la précision des traitements. Pour connaître les autres avantages liés aux voies d’accès et comment les établir concrètement, référez-vous au bulletin d’information L’utilisation de voies d’accès pour des interventions en postlevée.
Même si certains hybrides de maïs Bt sont commercialisés sous forme de mélange comprenant une proportion de semences d’hybrides de maïs non-Bt, ce n’est pas le cas pour tous les hybrides dotés d’une technologie Bt. La mise en place de refuges est une obligation légale qui vise à prévenir le développement de populations d’insectes résistants aux protéines exprimées par les hybrides Bt et donc, à maintenir leur efficacité. Selon la technologie Bt utilisée, les exigences de refuges varient (proportion de la superficie totale qui doit être ensemencée et distance maximale entre les plants non-Bt et Bt).
Accédez à la liste des hybrides Bt disponibles pour 2019 dans laquelle les exigences de refuges sont indiquées. Vous pouvez également consulter le site de l’Association canadienne du commerce des semences pour valider la technologie de votre hybride de maïs.
Note importante : l’hybride utilisé comme refuge doit être semé en même temps que l’hybride Bt, présenter les mêmes caractéristiques agronomiques que l’hybride Bt et la même maturité (à ± 150 unités thermiques maïs [UTM] près).
Pour en savoir plus, consultez le bulletin d’information Maïs Bt : avez-vous prévu vos refuges?
Les champs infestés par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite tous les producteurs et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages en faisant parvenir la fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Si vous avez des doutes sur l’identification de l’insecte, vous pouvez communiquer avec votre responsable régional au MAPAQ afin de faire confirmer votre diagnostic.
Pour obtenir plus de renseignements sur la tipule des prairies (biologie, identification et stratégie d’intervention) et sur la façon de distinguer la larve de tipule de celle du ver gris, vous pouvez consulter les publications suivantes :
- La tipule des prairies : biologie, identification et stratégie d’intervention. Fiche technique Tipule des prairies du RAP Grandes cultures.
- Comment distinguer la larve de la tipule des prairies Tipula paludosa (Diptera : Tipulidae) d’une larve de vers gris (Lepidoptera : Noctuidae). Fiche d’information. 2008. Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Disponible en ligne.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.