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Pomme de terre, Avertissement No 16, 23 août 2024


Météo : rafraichissement et temps humide. Développement de la culture : parcelles en sénescence ou en dépérissement; début du défanage de la récolte principale. Maladies : nouveau cas de mildiou (Capitale-Nationale) et poursuite de conditions très favorables au champignon; progression de la brûlure hâtive, la flétrissure verticillienne et la dartrose; évolution variable d’autres pathogènes. Insectes : activité du doryphore en baisse; pucerons plus présents par endroits; faibles populations de la cicadelle de la pomme de terre.

 
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

Pour la période du 16 au 22 août, la chaleur habituelle de cet été a laissé place à des températures fraîches pour la date, à partir du 18 ou du 19 août selon la région et ce pour le reste de la période. Le mercure est démeuré en plusieurs endroits sous la barre du 20 °C en journée. Les nuits ont aussi été plus fraiches (voir le sommaire agrométéorologique). Les précipitations ont été significatives dans plusieurs secteurs de la province et parfois fréquentes, surtout du 19 au 21 août. Les cumuls ont dépassé 80 mm par endroits, entre autres au centre de la province (ex. : 97 mm à Deschambault) (voir la carte des précipitations des 7 derniers jours). Le vent a soufflé à l’occasion avec force, dont le 21 août dans le secteur est de la région de Québec (ex. : rafales à plus de 70 km/h sur l’île-d’Orléans). Selon les statistiques compilées à date pour la saison en cours, il est intéressant de constater que l’écart à la moyenne pour les degrés-jours (base 5) est largement supérieur à la moyenne un peu partout et que celui pour les précipitations est bien différent pour les secteurs ouest et est. Pour la période qui débute (23 au 29 août), selon Environnement Canada, un retour à des températures de saison ou un peu au-dessus est prévu un peu partout, avec peu de précipitations annoncées (plutôt légères dimanche et/ou mercredi surtout).

 
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE

Les collaborateurs rapportent la poursuite ou même une accélération de la sénescence ou du dépérissement de plants dans plusieurs régions. Cependant, des parcelles montrent encore du beau feuillage pour certains cultivars et/ou pour de semis plus tardifs, dont 'Caribou', 'Nonpareil', 'Reveille' et 'Highland' (voir photo). Les impacts de la tempête Debby du 9 août dernier sur la culture sont encore en évaluation selon des collaborateurs pour les secteurs plus touchés (sud et centre de la province). On rapporte des cas d’asphyxie racinaire et de pourriture de plantons qui obligent l’abandon de certaines sections de champs qui tardent à bien se drainer. Le grossissement des tubercules, plutôt ralenti par le temps chaud de la semaine dernière, a progressé en cours de période (temps plus humide et frais), mais moins que prévu par endroits. Du calibre est donc encore à aller chercher dans des parcelles de certaines régions, parfois en présence d’une famille élevée de tubercules. Dans des sols plus longuement saturés en eau, des lentilles de tubercules demeurent ouvertes et parfois hypertrophiées (voir photo). Un défanage est en cours pour une récolte visant l’entreposage, pour certains cultivars, dans certains secteurs du sud de la province (ex. : Lanaudière). La pratique de l’irrigation est encore nécessaire, si cela est possible, dans des secteurs plus à l’est. Les récoltes de primeurs se poursuivent au gré de la météo et de la condition des sols.
 
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Exemple de lenticelles élargies sur un tubercule de pomme de terre
Photo : Isabelle Nadeau (Les maraichers Brunelle inc.), 22 août 2024


  
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Exemple de deux cultivars montrant un impact différent des facteurs météo adverses
À gauche, 'Goldrush', à droite, 'Reveille'.
Photo : Jean-François Chabot, agr. (Patasol inc.), 21 août 2024

 
  
MALADIES

Un 2e cas de mildiou de la pomme de terre a été observé dans une parcelle en pomme de terre, dans la Capitale-Nationale, le 20 août dernier. C’est à la même date que la saison dernière pour cette région. Ce cas a été bien géré (défanage de la parcelle, choix de fongicides en conséquence, suivi serré des parcelles voisines, etc.). Il se rajoute à celui mentionné la semaine dernière en Montérégie (alerte N° 1 ). Aucun autre cas n’a été rapporté ou confirmé ailleurs en province.

Pour les mesures à prendre en présence de mildiou, la section « Maladies » de l’avertissement N° 15 peut être consultée. Avec le temps frais, humide et pluvieux depuis le dimanche 18 août, et ce en plusieurs endroits, la vigilance s’impose. Les risques de développement et de sporulation du champignon demeurent élevés dans plusieurs régions de la province (selon le modèle prévisionnel MILÉOS). L’usage de produits fongicides à action pénétrante peut s’avérer plus que nécessaire présentement.

Il demeure important de poursuivre un dépistage serré de tous les champs par des visites régulières afin d’y détecter toute tache suspecte, et ce jusqu’au défanage complet. La détection du mildiou peut s’avérer plus difficile par moments, car plusieurs taches diverses sont présentes sur le feuillage. En cas de doute, un échantillon peut être envoyé pour identification au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du Québec (LEDP), ou demander une assistance de la part de votre conseiller agricole ou encore de l'avertisseur du RAP Pomme de terre.

Une attention particulière doit être portée pour les allées de passage du pulvérisateur, surtout en présence d’eau stagnante, de même que pour les passages des roues du pivot dans une parcelle. Les champs plus verts mais aussi les zones plus en santé d’une parcelle en dépérissement demeurent plus à risque. Pour en savoir plus sur le mildiou, consultez la fiche Le mildiou, une maladie à surveiller.

Dans la prévention du mildiou, une bonne couverture du feuillage demeure un élément-clé. En présence de mildiou éparpillé dans une parcelle, un défanage complet de la parcelle est l’option à privilégier. Même dans des parcelles sans présence de mildiou et dans un secteur où la maladie est présente, si le rendement est déjà satisfaisant, le défanage préventif est une option pour réduire les risques de pertes en entreposage.

Selon le site Web USA Blight (PlantAid), de nouveaux cas ont été rapportés en cours de période dans les États américains suivants : New York, Pennsylvanie, Tennessee. Cela se rajoute donc aux autres cas de mildiou déclarés précédemment soit dans le nord du Maine ainsi que les États du Michigan, de New York et de Washington, en plus de ceux déjà connus au Canada (Ontario).
 
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Cas de mildiou observé en 2024
Les symptômes sont frais, sans sporulation blanche sous les taches lors de la visite au champ.


Concernant les autres maladies d’intérêt, voici quelques observations rapportées par des collaborateurs :
  • Brûlure hâtive (tache alternarienne) : hausse d’activité surtout dans les parcelles en sénescence, contribuant parfois à accélérer le dépérissement des plants. La pression demeure variable selon la parcelle et le cultivar, parfois élevée malgré l’application de produits plus spécifiques à la maladie en cours de saison. Une intervention dans des champs à maturation plus tardive relève du cas par cas. 
  • Flétrissure verticillienne et dartrose : hausse graduelle avec une présence de symptômes dans plusieurs parcelles en province, parfois en combinaison. C’est le bon moment pour prendre en note les parcelles touchées par ces maladies afin de sélectionner des cultivars plus tolérants à implanter pour les prochaines saisons dans les champs plus à risque et/ou en y ajustant la régie de culture.
  • Jambe noire et virus : moins de progression et peu de nouvelle activité observée.
  • Gale commune : présence toujours rapportée lors de la récolte mais aussi lors de la prise de rendements, avec de la variabilité selon la parcelle et le cultivar. Plus que prévu par endroits.
  • Moisissure grise (Botrytis) et moisissure blanche (pourriture sclérotique) : poursuite de la hausse des infections par endroits, à la suite du temps propice.  
  • Pourritures diverses de tubercules : présence à la hausse ou qui débute selon la parcelle dans des sections qui ont été ou qui sont encore saturées en eau. On rapporte de la pourriture molle bactérienne et de la pourriture aqueuse ou pythienne.
 
 
INSECTES ET ACARIENS

La saison avance rapidement et le temps frais de la dernière période a ralenti l’activité des insectes. Normalement, on devrait continuer à protéger les plants, au besoin selon les données du dépistage, jusqu'à 10-14 jours de la date de défanage prévue. Si les plants ont beaucoup dépéri, ce qui est le cas en plusieurs endroits, une intervention est rarement justifiée contre des insectes à ce stade-ci de la saison. Cependant, quelques-uns peuvent encore mériter plus d’attention.

Doryphore de la pomme de terre : baisse graduelle et parfois marquée de son activité, mais des larves peuvent être encore actives très localement, pour des parcelles à vocation tardive, ce qui pourrait nécessiter un contrôle.

Pucerons : hausse de leur activité rapportée par des collaborateurs de certaines régions, mais avec de la variabilité selon la parcelle. Encore une fois, une intervention pourrait être nécessaire dans certaines parcelles plus tardives, afin de maintenir un feuillage le plus en santé possible. Parfois, dans un champ en sénescence, les pucerons peuvent se concentrer plus dans les zones de plants plus verts, ce qui peut contribuer à accélérer un dépérissement de l’ensemble de la parcelle.

Cicadelle de la pomme de terre (CPT) : les collaborateurs rapportent en général peu d’activité présentement de ce bioagresseur qui a été très actif cette année, avec des captures sous les 10 individus/piège/semaine, là où il y a encore du piégeage. Des collaborateurs de plusieurs régions rapportent plus de symptômes foliaires associés à leur activité que la normale, en lien avec les hautes températures qui ont amplifié les dommages.

Concernant d’autres ravageurs suivis en cours de saison, on peut mentionner :
  • Des adultes de l’altise à tête rouge parfois actifs en bordures de quelques parcelles, ne causant que des dommages cosmétiques.
  • Quelques observations de larves et dommages de la pyrale du maïs, mais rien d’inquiétant (ex. : Bas-Saint-Laurent).
  • Aucune capture du psylle de la pomme de terre (agent responsable du Zebra Chip) depuis le début de la saison dans le cadre des activités de piégeage réalisé en province et sous la supervision du MAPAQ. Un autre suivi de ce ravageur en temps réel, qui est historiquement plus problématique dans l’ouest de l’Amérique du Nord, est disponible en cliquant ici (en anglais).

  
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. 


 
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Pomme de terre
Date de publication : 23 août 2024

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