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Cultures maraîchères en serre, Avertissement No 4, 5 mai 2020

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cultures maraîchères en serre
État de la situation. Dans le poivron, on observe actuellement une hausse des cas de puceron vert du pêcher. L’usage de plantes réservoirs d’orge ou de blé pourrait vous aider à maintenir les populations d’Aphidius à moindres coûts.
 
 
PUCERON VERT DU PÊCHER
PUCERON DU TABAC

Comme d’habitude, les populations de puceron vert du pêcher (Myzus persicae var. persicae) sont en augmentation à cette période-ci de l’année. Mais on remarque aussi de plus en plus de cas de puceron du tabac (Myzus persicae var. nicotinae), une espèce en tout point semblable au puceron vert du pêcher, bien qu’il semble s’en distinguer par sa coloration rougeâtre dominante et sa tendance à s’agglomérer à l’apex des plants, d’où un contrôle biologique plus difficile qui requiert l'usage de prédateurs plus voraces.
 
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Liette Lambert, agr. (MAPAQ)

 
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Liette Lambert, agr. (MAPAQ)


Lutte biologique
La lutte biologique est un incontournable dans le poivron, puisque les fleurs, riches en pollen, permettent d’alimenter de nombreux auxiliaires, et ce, même en l’absence de proies.
 
Aphidius
Que ce soit en prévention ou pour repérer les foyers naissants, le parasitoïde Aphidius colemani reste le favori, suivi d’Aphidius matricariae. Vous pouvez les introduire sur une base régulière ou utiliser une technique encore peu populaire au Québec, mais qui a gagné beaucoup d'adeptes ailleurs depuis de nombreuses années, particulièrement dans le poivron : l'usage de plantes réservoirs de céréales, aussi appelées plantes banques ou plantes relais. Celles-ci se chargeront naturellement de vous fournir des Aphidius en tout temps, pourvu que ce soit bien géré. Pour avoir des jeunes plants appréciés des pucerons, il est inutile d'ajouter des plantes réservoirs si vous ne les renouvelez pas de temps en temps. 

Plantes réservoirs de céréales 
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Liette Lambert, agr. (MAPAQ)

Les plantes réservoirs d’orge préinoculées de pucerons des céréales (Rhopalosiphum padi) sont en vente chez Anatis Bioprotection pour aussi peu qu’une vingtaine de dollars. Vous pouvez en commander régulièrement pour ajouter, dans vos serres, quelques plants qui serviront de lieu de reproduction à Aphidius. On peut en mettre au moins un par serre individuelle ou 5 par hectare.  

Vous pouvez aussi en faire l'élevage vous-même à partir de jeunes plants préinoculés. Il vous suffit de semer l’orge ou le blé dans un endroit clos (photos) pour éviter toute contamination avec d’autres auxiliaires, et d’inoculer par la suite les pucerons sur ces jeunes pousses tendres de céréales, et ainsi renouveler à moindre coût votre matériel de base en serre.

Sachez également que les pucerons des céréales ne s’attaquent pas aux plantes maraîchères comme le poivron, la tomate, le concombre ou autres dicotylédones, puisqu’elles colonisent uniquement les monocotylédones que sont les graminées comme les céréales.

Comme n’importe quelle autre technique, il faut prendre le temps de remplacer les plantes réservoirs vieillissantes, à défaut de quoi Aphidius n’y trouvera plus son compte. L’idée est d’avoir des populations de parasitoïdes actives en tout temps pour veiller sur les foyers d’éclosions de pucerons.

C'est le temps, depuis avril, d’utiliser les plantes réservoirs, puisqu’en été, il y a trop d’hyperparasitisme qui tue les Aphidius dans les pucerons momifiés et qui rend le contrôle biologique inefficace.

 
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Plantes réservoirs de blé

Collaborateur anonyme du RAP

 

Image Agri-RéseauLes prédateurs comme les coccinelles se régalent de tous les pucerons,
y compris ceux de vos plantes réservoirs.

Collaborateur anonyme du RAP

Sachez aussi que les pucerons, quels qu’ils soient, attirent n’importe quel autre prédateur de pucerons.

Que ce soit des coccinelles, des mouches cécidomyies Aphidoletes, des chrysopes ou des syrphes (nouveauté chez Anatis Bioprotection), ils auront tôt fait de repérer les pucerons des plantes réservoirs, ce qui risque d’invalider cette pratique. Vous pourrez alors dire adieu à vos pucerons des céréales et, par le fait même, aux Aphidius issus de la plante réservoir.

Cependant, ces prédateurs de pucerons deviendront des alliés précieux si les populations explosent pendant que les Aphidius poursuivront leur quête des pucerons sur le poivron.

La biodiversité est sans contredit la meilleure option pour y arriver. 


Lutte chimique
Bioproduits incompatibles avec les auxiliaires, mais peu ou pas résiduels, et pour applications sur foyers surtout :
Note : BIOCERES  et TROUNCE sont les seuls permis en agriculture biologique.

Traitements chimiques et compatibilité avec les auxiliaires :
  • BELEAF 50SG (flonicamide) : compatible avec tous.
  • KONTOS (spirotétramate) : compatible avec les Aphidius, les coccinelles et les chrysopes, mais incompatible avec les acariens prédateurs.
  • ENDEAVOR 50WG (pymétrozine) : compatible avec les Aphidius (larves dans les momies de pucerons), les coccinelles, les chrysopes, Orius et les acariens prédateurs (mis à part P. persimilis, sauf si appliqué dans l’irrigation).
  • ALTUS (flupyradifurone) : compatible uniquement avec Aphidius.

Pour plus d’information
 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.



Cet avertissement a été rédigé par Liette Lambert, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) :
Date de publication : 04 mai 2020

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