Météo : canicule en début de période et pluie parfois forte le 23 juin. Début des récoltes dans le sud du Québec. Cladosporiose sur fruit vert. Moisissure grise à surveiller. Premières captures de drosophiles à ailes tachetées en Montérégie, en Estrie, en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale. Arrivée des scarabées japonais en framboisière. Cicadelles et anneleurs en augmentation.
MÉTÉO EN BREF
La canicule s'est poursuivie en début de période, avec des températures très élevées les 19 et 20 juin. Certains collaborateurs nous rapportent d'ailleurs des symptômes liés au manque d'eau et à la chaleur excessive sur le feuillage dans des framboisières non irriguées (brunissement et enroulement à partir du bout de la feuille). Le mercure a ensuite baissé à partir de vendredi. Entre 20 et 80 mm de pluie ont été reçus selon les régions et ceux-ci ont été concentrés majoritairement le 23 juin. On rapporte des dommages aux fruits mûrs causés par la pluie forte en Montérégie. La saison 2024 conserve son avance sur les saisons précédentes et les récoltes ont débuté dans les variétés hâtives ('Prélude', 'Madawaska') ainsi que dans la 'Killarney' dans les régions plus au sud. Le détail de la météo de la dernière semaine se trouve dans le
sommaire agrométéorologique du 19 au 25 juin 2024.
Symptômes de chaleur excessive et de manque d'eau sur feuillage (à gauche) et dommages de pluie forte sur fruit mûr (à droite)
Photos : Xavier Villeneuve-Desjardins, agr. (CETAB) et Catherine Thireau, agr. (Services agronomiques CatherineThireau)
STADES DE DÉVELOPPEMENT
Régions |
'Killarney'
(été) |
'Pathfinder'
(automne) |
'Tulameen'
(longues cannes hors-sol sous abris) |
Stades |
Hauteur des nouveaux drageons |
Hauteur des nouveaux drageons |
Stades1 |
Montérégie
|
Début fruit rouge à début récolte |
80 à 90 cm |
85 cm
(Fruit vert à début fruit rouge) |
1re plantation :
Floraison à fruit vert |
Laurentides
et Lanaudière
|
Fruit rouge
(variété 'Prelude') |
100 cm |
100 cm
(Début fruit rouge) |
1re plantation :
Début récolte
2e plantation :
Boutons verts dégagés |
Estrie, Centre-du-Québec
et Mauricie
|
Fruit vert à début fruit rouge |
30 à 100 cm |
80 cm
(Début floraison à fruit vert) |
1re plantation :
Récolte
(sous grands tunnels) |
Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale
|
Fruit vert |
50 à 90 cm |
50 à 80 cm
(Boutons verts dégagés à début floraison) |
1re plantation :
Floraison à fruit vert
2e plantation :
Pointe verte à boutons verts serrés
3e plantation :
Pointe verte |
Bas-Saint-Laurent et Saguenay–Lac-Saint-Jean
|
Fruit vert
(variété 'Nova') |
70 cm |
70 cm
(Début floraison) |
1re plantation :
Boutons verts dégagés |
1 . En production hors-sol, les cannes entreposées peuvent être mises en culture à différents moments pour répartir la production dans la saison. Selon la régie du producteur, il peut y avoir d'une à trois plantations entre la fin avril et la mi-juin. Les dates choisies ainsi que le type d'abri utilisé expliquent les différences observées entre les stades.
ND : non disponible
Stade de développement de la variété 'Nova' en Montérégie (à gauche) et de la variété 'Pathfinder' dans les Laurentides (à droite), 25 juin 2024
Photos : Jean-Philippe Gagné, agr. (Dura-club) et Équipe Profiteausol
CLADOSPORIOSE
On nous rapporte un début de symptômes de cladosporiose sur fruit vert en Estrie et dans les Laurentides. On rappelle que le champignon Cladosporium cause un brunissement et dessèchement des parties reproductives ou le pourrissement des fruits en mûrissement. Toutes les parties reproductives (des boutons floraux jusqu’aux fruits en mûrissement) sont sensibles à ce champignon et comme la moisissure grise, celui-ci peut également causer le développement de moisissures sur les fruits en postrécolte. La stratégie de lutte contre la cladosporiose est essentiellement préventive. Une fois les symptômes présents, le champignon est trop bien installé pour que n'importe quel fongicide arrive à l'éradiquer complètement. Il n’y a actuellement pas de fongicide spécifiquement homologué contre la cladosporiose, mais les fongicides préventifs utilisés pour protéger les plants de la moisissure grise sont généralement efficaces pour cette maladie. Il est recommandé de consulter un conseiller s'il y a des problématiques avec cette maladie.
Pour plus d’information sur ce champignon, vous pouvez consulter la fiche IRIIS phytoprotection
Cladosporiose et le rapport d’un projet réalisé chez un producteur :
Comparaison des niveaux de contrôle obtenus contre Cladosporium sur les framboises par des biofongicides vs les fongicides conventionnels de la régie du producteur.
Cladosporiose sur fruit vert, 24 juin 2024
Photo : Claudel Fournier, agr.
AUTRES MALADIES
Avec la pluie de la fin de semaine dernière, les traitements préventifs se poursuivent pour protégér les plants contre la
moisissure grise. En production biologique, des traitements préventifs avec
Bacillus subtilis sont en cours pour protéger les fleurs. De la
brûlure des dards dans le bas des tiges annuelles et sur les feuilles est rapportée encore cette semaine par les collaborateurs. Il y a plusieurs mentions d'
anthracnose sur tiges et sur feuilles, de même qu'une première mention sur fruits rouges en Montérégie. La
rouille est toujours présente dans le bas des plants en pépinière hors-sol et sur des variétés sensibles en champ. Il y a une première mention de rouille sur fruits dans la variété 'Festival' en Estrie cette semaine. La
tache septorienne demeure assez stable.
DROSOPHILE À AILES TACHETÉES
Les pièges sont maintenant majoritairement installés et des captures ont été faites cette semaine en Montérégie-Est et Ouest, en Estrie, dans les Laurentides, dans Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale. Aucun dommage n'est rapporté dans les fruits pour le moment. Pour les stratégies de dépistage et d'intervention, consultez la fiche technique
La drosophile à ailes tachetées dans les petits fruits.
SCARABÉE JAPONAIS
Le
scarabée japonais a fait son apparition dans les framboisières cette semaine, ce qui est un peu plus tôt qu'à l'habitude. On rapporte sa présence en Montérégie, en Estrie, dans les Laurentides et en Mauricie. On rappelle que le framboisier est un hôte favori du scarabée japonais et une fois installé dans le champ, il est difficile à déloger. Il se nourrit des feuilles en ne laissant que les nervures, ce qui donne un aspect de squelette à la feuille. Il peut également s'attaquer aux boutons floraux, aux fleurs et aux fruits. Pour en savoir plus sur ce ravageur et sur les moyens de lutte, consultez la fiche technique
Scarabée japonais dans les petits fruits.
Scarabée japonais sur un plant de framboisier, 25 juin 2024
Photo : Audrey Savard, agr. (Club Lavi-Eau-Champ)
AUTRES RAVAGEURS
La pression des
tétranyques est très variable selon les sites, de faible et stable à élevée. Des traitements ont dû être faits ou sont prévus pour les sites en augmentation. Les dégâts d'
anneleur du framboisier sont en augmentation dans toutes les régions, mais les dommages demeurent encore modérés. Les adultes et les nymphes de
cicadelle sont également en augmentation et des dommages sont observés en pépinière hors-sol et sur de jeunes tiges annuelles en champ. Des larves et des adultes de
punaise terne et de
puceron sont toujours présents, mais seulement quelques sites ont nécessité un traitement. Le
scarabée du rosier est généralement sous contrôle.
PRÉDATEURS
On nous rapporte la présence de plusieurs prédateurs cette semaine, dont des acariens prédateurs, des coccinelles et la punaise
Orius insidiosus. Cette petite punaise de 3 mm est deux fois plus petite qu'une punaise terne. Elle se nourrit de petits insectes comme des punaises ternes, des pucerons et des acariens, mais elle a une forte préférence pour les thrips.
La punaise prédatrice Orius insidiosus
Photo : Joseph Moisan-De Serre (MAPAQ)
PRODUITS PHYTOSANITAIRES
Pour plus d'information sur les différents produits phytosanitaires, vous pouvez consulter :
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Stéphanie Patenaude, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Framboise ou le secrétariat du RAP. Édition : Mathieu Côté, agronome et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.