Chrysomèle du haricot : toujours peu de dommages aux gousses et baisse des populations. Cécidomyie orangée du blé : présente, mais peu de dommages aux grains.
LA CHRYSOMÈLE DU HARICOT : TOUJOURS PEU DE DOMMAGES AUX GOUSSES ET BAISSE DES POPULATIONS
S. Boquel 1, M. Neau 2, Y. Faucher 3 et V. Samson 3
1. Chercheur (CÉROM) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 3. Agronomes (MAPAQ)
Parmi les treize champs suivis en Lanaudière (2) et en Montérégie (11) par le RAP Grandes cultures, une baisse des populations de chrysomèles du haricot a été observée dans la plupart de ces champs. Les champs situés en Montérégie-Ouest étaient ceux qui, à la mi-août, présentaient une abondance élevée de chrysomèles du haricot (de 5 à 16 chrysomèles par coup de filet fauchoir). Malgré cette présence élevée, la défoliation et les dommages aux gousses sont restés faibles, à l’exception d’un site à Saint-Urbain-Premier où environ 8 % des gousses étaient endommagées. Le suivi des champs est donc toujours recommandé, notamment dans ceux où les populations de chrysomèles du haricot étaient élevées.
En cas d’atteinte d'un des seuils d’intervention (disponibles dans l’
avertissement N° 16 du 29 juillet 2022), un traitement foliaire peut être appliqué si les chrysomèles sont toujours présentes et actives. Une fois que les gousses ont jauni, elles deviennent peu attrayantes et sont donc moins susceptibles d'être endommagées par les chrysomèles. Une intervention à ce stade ne serait pas justifiée puisque les plants seront délaissés et les chrysomèles seront également moins présentes.
À noter que la rentabilité d’une intervention phytosanitaire contre la chrysomèle du haricot n’est pas encore démontrée au Québec. Une étude portant sur le sujet a débuté cette année au Centre de recherche sur les grains (CÉROM).
Gousse légèrement grignotée par la chrysomèle du haricot
Photo : S. Boquel (CÉROM)
LA CÉCIDOMYIE ORANGÉE DU BLÉ EST PRÉSENTE, MAIS CAUSE PEU DE DOMMAGES AUX GRAINS
M. Neau 1, J. Saguez 2, S. Boquel 2, H. Brassard 3, B. Duval 3, Y. Dion 3 et S. Brousseau-Trudel 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Chercheurs (CÉROM) 3. Agronomes (MAPAQ)
La cécidomyie orangée du blé (COB) est une petite mouche qui pond ses œufs sur les épis de blé. Les larves de COB se nourrissent des grains, ce qui peut causer des pertes de rendement et de qualité importantes dans le blé.
Chaque année, le RAP Grandes cultures collecte des épis de blé au stade pâteux-mou dans différentes régions et décortique ces épis pour chercher les larves de COB, déterminer les taux d’infestation et évaluer les dommages aux grains. En 2022, la COB était présente dans 80 % des 36 champs de blé. Ce ravageur a plus souvent été observé dans le blé de printemps (90 % des 21 champs) que dans le blé d’automne (67 % des 15 champs).
Il n’existe aucun seuil de dommage économique pour le Québec. À titre d’information, dans l’Ouest canadien, il est établi que le blé de grade N° 1 peut tolérer jusqu’à 6 % de grains infestés (grains avec présence d’au moins une larve) avant qu’un déclassement n’ait lieu. Pour les autres grades, le seuil toléré est de 10 % de grains infestés.
Deux champs de blé de printemps ont dépassé le seuil de 10 % de grains infestés par la COB, atteignant 20 et 25 % dans les Laurentides et en Chaudière-Appalaches respectivement. Pour la grande majorité des champs, la proportion de grains endommagés est inférieure à celle de grains infestés. Cela s’explique probablement par le fait que les larves étaient trop petites (de 1 à 1,5 mm) pour causer des dommages visibles sur les grains à ce stade de la culture. Les données du RAP confirment que le niveau d’infestation des grains ne permet pas toujours de prévoir l’ampleur des dommages. Les champs ou secteurs ayant un historique d’infestation devraient toutefois être suivis de façon plus serrée.
Deux larves de cécidomyie orangée du blé sur un grain de blé
Photo : N. Harvey (MAPAQ)
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |