REPRISE DE LA CROISSANCE DE L'AMARANTE TUBERCULÉE APRÈS LA RÉCOLTE D'UNE CÉRÉALE DANS CHAUDIÈRE-APPALACHES
1 La saison de croissance se définit par la période durant laquelle les conditions météorologiques sont propices à la croissance des végétaux.
Véronique Samson (MAPAQ)
Historique
À l’été 2020, une population d’amarante tuberculée a été découverte dans un champ de soya de la MCR de Lotbinière de la région de la Chaudière-Appalaches. Cette population présente de la résistance aux herbicides des groupes 2, 9 et 14. Des tests classiques devront être faits pour déterminer la résistance aux herbicides des groupes 5 et 27. En 2020, avec l’aide du Plan d’intervention sanitaire pour lutter contre l’amarante tuberculée, le principal moyen de lutte utilisé a été l’arrachage des plants trouvés. Pour plus d’information : Amarante tuberculée : un premier cas en Chaudière-Appalaches.
Au printemps 2021, toujours dans le même champ, quelques plants d’AT ont été observés et ces derniers ont été arrachés. Par la suite, de l‘avoine a été semée dans ce champ et un traitement comprenant des herbicides des groupes 4 et 6 a été utilisé afin de maîtriser les mauvaises herbes. Aucun plant d’AT n’a été observé durant la croissance de la céréale. À la suite de la récolte, une application de glyphosate a été faite afin de maîtriser les mauvaises herbes persistantes. Six semaines après la récolte, des plants adultes d’AT ont été observés et arrachés afin d’éviter la production de graines et l’enrichissement de la banque de graines.
Recommandations
La céréale demeure un excellent moyen pour maîtriser les populations d’amarante tuberculée au courant de l’été. Cependant, comme l’AT a la capacité de germer en continu tout au long de la saison de croissance et de produire rapidement des graines, un sol laissé à nu suivant la récolte représente une condition propice pour sa croissance à l’automne. Il est donc recommandé de poursuivre les dépistages de ces champs, même après la récolte, afin de s’assurer qu’aucun plant d’amarante tuberculée ne reprend sa croissance. La tolérance zéro concernant la production de graines de cette adventice est de mise.
Idéalement, puisque l’amarante tuberculée tolère mal l’ombrage, semer une culture qui couvrira le sol après la récolte (ex. : engrais vert) représente un très bon moyen pour nuire à la croissance de l’AT.
Si vous soupçonnez la présence de populations d’amarante tuberculée, n’hésitez pas à envoyer un échantillon de feuilles au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ afin de confirmer l’identification et de procéder aux tests de détermination de la résistance. De plus, il est recommandé de s’inscrire au Plan de lutte contre l’amarante tuberculée au lien suivant : amarantetuberculee.ca afin de pouvoir bénéficier d’une aide financière pour l’établissement d’une stratégie de lutte contre l’AT adaptée à votre entreprise et le dépistage de vos champs.
- Fiche technique Amarante tuberculée
- Fiche technique Différenciation entre les espèces d'amarantes
- IRIIS phytoprotection Amarante tuberculée
- La biosécurité dans le secteur des grains
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |