Synthèse des observations
Les faits saillants des deux dernières semaines
Tomate
Le blanc (oïdium) et la gale (syn. cladosporiose) sont en forte augmentation dans 60 à 70 % des serres dépistées, respectivement. Augmentation de l’aleurode du tabac sur un site, qui a mené à la formation de fumagine sur les feuilles de tomate. Les pucerons, le tétranyque à deux points et le sphinx de la tomate sont contrôlés et en diminution.
Concombre
Le puceron du melon et la punaise Microtechnites bractatus sont en augmentation dans 20 à 30 % des serres observées. Les populations de thrips et de tétranyques, bien qu’en général abondantes, restent contrôlées par les auxiliaires de lutte. La moisissure olive est bien présente dans 50 % des serres, et le blanc est en hausse.
Poivron
Le puceron vert du pêcher, le puceron rose du tabac et le puceron du melon sont bien présents dans 11 à 44 % des serres de poivron, mais contrôlés par les auxiliaires de lutte. On note toutefois l’apparition du puceron de la pomme de terre dans deux serres du réseau. La punaise terne et la punaise Microtechnites bractatus, bien qu’en de faibles quantités dénombrées, sont en hausse. Le tétranyque à deux points est en forte hausse dans une serre du réseau. La sclérotiniose est observée, pour la première fois de l’été, dans deux serres de poivron du réseau.
Aubergine
Les pucerons (vert du pêcher, rose du tabac et de la pomme de terre) sont bien présents dans les serres, mais contrôlés. Le doryphore de la pomme de terre a été observé dans une serre, en faible abondance. La punaise Microtechnites bractatus et la punaise terne sont aussi présentes en faible abondance. La fusariose vasculaire (Fusarium oxysporum f. sp. lycopersici) a été observée pour la première fois, cet été, dans une serre du réseau.
Laitue
Un faible nombre de pucerons de la pomme de terre, de thrips ainsi que la punaise Microtechnites bractatus ont été observés dans 50 % des serres de laitue dépistées.
Céleri
De jeunes stades du papillon du céleri (Papilio polyxenes) ont été observés dans une serre du réseau, mais sont contrôlés (par récolte manuelle).
Haricot
Des chrysomèles rayées du concombre causent des dommages importants dans une serre du réseau.
Basilic
La punaise Microtechnites bractatus cause des dommages importants dans une serre du réseau.
PUCERON DE LA POMME DE TERRE
Le puceron de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae) présente une forme allongée avec une ligne foncée au milieu de l’abdomen. Il peut être vert clair, rose ou rouge. Ses cultures préférées en serre sont la tomate, l’aubergine, le poivron, la laitue et le haricot. Puisque ce puceron est plus gros que la plupart des autres espèces, il est recommandé d’utiliser le parasitoïde Aphidius ervi. Des prédateurs, tels que les chrysopes, syrphes, coccinelles ou la cécidomyie du puceron (Aphidoletes aphidymiza) sont efficaces pour lutter contre ce ravageur. Dans la laitue, le cycle court de production (6-7 semaines du semis à la récolte) limite l’établissement des auxiliaires. L’utilisation de savons (ex. : SAFER, KOPA, NEUDOSAN, OPAL, TROUNCE) ou d’huiles minérales (ex. : SUFFOIL-X) est à préconiser dans cette culture, ou bien lorsque les populations sont très importantes et hors contrôle dans les autres cultures. Les applications devraient se faire avant d’introduire les auxiliaires de lutte.
Pour plus d'information
- Comment différencier les principaux pucerons en serres maraîchères et utiliser le bon parasitoïde
- Pucerons de la laitue en serre
- Charte des auxiliaires de lutte - Pucerons
Cette punaise miride est de plus en plus présente dans les serres au Québec. Depuis le début de l’été, elle a été observée dans le concombre, l’aubergine, le poivron, la laitue, le basilic et le radis. On peut la retrouver dans le haricot et la tomate, ainsi que plusieurs autres cultures de plein champ (luzerne, avoine, blé). Avec son corps noir et ses pattes sauteuses, l’adulte peut facilement être confondu avec des altises, tandis que les jeunes larves ressemblent à la punaise terne au stade nymphe. Cette espèce a un potentiel de cinq générations par année en plein champ, et va hiberner au stade « œuf » dans les tissus des plantes. Cet insecte piqueur-suceur s’alimente de la sève des feuilles et des tiges des plantes, qui présentent alors des zones de petits points blancs à argentés, ces derniers peuvant être confondus avec des dégâts de thrips, de tétranyques ou de cicadelles. Les dommages sont rarement assez élevés pour causer des dommages économiques. Toutefois, le nombre de générations et le potentiel d’hibernation de cette punaise dans les serres québécoises étant inconnus, un contrôle des punaises serait à préconiser lorsque la population a été importante au cours de la saison, afin d’éviter une réinfestation tôt la saison suivante. Un savon ou une huile agira rapidement par contact, particulièrement sur les jeunes larves moins mobiles. En traitement conventionnel, le BELEAF 50SG (flonicamide) et le RIMON 10 EC (novaluron) sont homologués pour une intervention sur punaises.
Pour plus d'information
- Fiche IRIIS Microtechnites bractatus
- Avertissement No 10, 3 août 2020 - RAP Cultures maraîchères en serre
La moisissure olive (syn. cladosporiose) chez la tomate est causée par un champignon spécifique à la tomate (Fulva fulva). Cette maladie est considérée mineure en serre. Toutefois, l’utilisation de variétés non résistantes, les conditions climatiques humides et les contrastes climatiques jour/nuit importants dans nos régions favorisent l’apparition et la propagation de cette maladie. Elle est observée de plus en plus dans les serres maraîchères au Québec. La gestion de la ventilation et du chauffage lors de l’apparition de la maladie est primordiale pour limiter la propagation de la maladie. Le retrait des résidus infectés ainsi que la désinfection des structures et du matériel des serres à la fin de la saison sont importants afin d’éviter le retour de la maladie l’année suivante. Choisissez un cultivar résistant lorsque l’infection a été importante. Le seul produit homologué pour lutter contre la moisissure olive dans la tomate est le OXIDATE 2.0. Le traitement peut être répété aux 5 à 7 jours, pour un maximum de 8 utilisations. Il est important d’appliquer le produit avant 9 h le matin, car la propagation des spores se produit habituellement le matin, entre 10 h et 12 h.
Pour plus d'information
Pour le choix des auxiliaires
- Charte de décision pour auxiliaires biologiques
- Compatibilité des pesticides avec la lutte biologique en serre
Pesticides homologués en serre
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |