CONDITIONS CLIMATIQUES
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
Le dépistage mené par des collaborateurs mentionne une activité récurrente du doryphore, principalement dans des champs du sud et du centre de la province. Quelques foyers de larves et aussi d’adultes ont nécessité une attention spéciale.
Selon les données du Réseau provincial de piégeage du MAPAQ, les captures de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) ont continué à régresser en cours de période, mais elles demeurent encore significatives par endroits. Cette diminution des captures peut s’expliquer par une baisse naturelle des populations, des plants de pommes de terre moins attractifs et un contrôle phytosanitaire mené par des producteurs. Les symptômes foliaires reliés à l’activité des CPT sont de plus en plus visibles dans des champs qui ont hébergé de plus fortes populations plus tôt en saison, avec une nécrose jaunâtre à brunâtre prononcée de la bordure du feuillage. N’oubliez pas : ce sont surtout les nymphes qui peuvent causer des dommages à la culture; il est donc important d'être à l'affût de leur présence dans les champs, en complément du piégeage réalisé.
D’autres foyers importants de pucerons causant la mort des plants (photo 2) ont été rapportés, cette semaine, principalement dans les régions de la Gaspésie et de la Capitale-Nationale. Des interventions ont été nécessaires par endroits, alors que la présence de prédateurs naturels (ex. : coccinelles) ne semblait pas suffisante. Même constat du côté des tétranyques : de nouveaux foyers ont été observés (ex. : Capitale-Nationale, Montérégie), leur présence provoquant une sénescence prématurée du feuillage des plants, et le tout débutant dans les bordures de la parcelle. La chaleur accentue leur activité.
La présence de l’altise à tête rouge et de la punaise terne est rapportée dans plusieurs régions, mais cela ne menace pas la culture. Finalement, des adultes du scarabée japonais sont présents localement en Mauricie, ce qui représente une mention particulière dans la pomme de terre (photo 3). Un suivi est en cours de ce côté.
MALADIES
Aucun symptôme ou cas de mildiou de la pomme de terre n’a été observé au Québec, depuis le début de la saison. Selon les précipitations reçues en cours de période, les risques de développement de la maladie varient en province. Une protection fongicide régulière devrait être maintenue jusqu'au défanage complet, et ce, partout en province, en particulier où l’on retrouve des plants plus verts. Selon le site du USA BLIGHT, il n’y a eu aucun nouveau cas rapporté depuis le 17 juillet. Au Canada, le seul cas répertorié et confirmé de mildiou en 2020 provient de la Colombie-Britannique. Aux États-Unis, en plus des cas mentionnés par le site USA BLIGHT, la présence du mildiou a été signalée dans l’état du Wisconsin et aussi dans celui de Washington.
La brûlure hâtive (ou tache alternarienne) poursuit son évolution partout, mais de manière différente selon la région, étant nettement plus active dans celles plus au sud (photo 4). Des échantillons envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ ont confirmé la présence d’Alternaria solani (soit l’agent pathogène qui cause la maladie) dans des champs de Lanaudière et de la Capitale-Nationale. Il n'est pas toujours facile de différencier cette maladie des nécroses foliaires qui sont plutôt liées à un dépérissement des plants. La poursuite ou la justification des interventions fongicides spécifiques contre cette maladie, en cette période-ci, relèvent davantage du cas par cas.
Plus de cas de dartrose ont été rapportés en cours de période, en lien avec des plants plus sénescents et à la suite des récentes précipitations. La présence de la maladie contribue à accélérer le dépérissement de plants par endroits, notamment pour le cultivar Goldrush. On rappelle qu’aucune intervention fongicide en champ n'est efficace contre cette maladie, en cette période-ci de la saison.
Par ailleurs, des collaborateurs ont observé une hausse des symptômes liés à l’activité du flétrissement verticillien (ou verticilliose). Cela contribue à une sénescence prématurée dans des champs, conduisant à une baisse de rendement. Des échantillons de plants envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ ont permis de confirmer la présence du flétrissement verticillien et de la dartrose simultanément.
La moisissure grise et la pourriture sclérotique ont également connu une hausse d'activité par endroits, en cours de dernière période, dans des champs plus végétatifs ou à la suite du tassement des plants dans les allées. Les symptômes observés sont toutefois légers.
Du côté de la jambe noire, on ne rapporte pas d’évolution de la maladie, mais des symptômes sont maintenant plus visibles en raison de la sénescence ou du tassement des plants dans les parcelles.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |