Des pourritures de fruits causées par Phytophthora capsici sont rapportées dans le concombre et la courge en Montérégie. Le blanc et les autres maladies foliaires ont peu progressé cette semaine. Recommandations de traitement contre le mildiou du concombre pour les secteurs les plus à risque. Les acariens sont à surveiller.
Des températures dans l’ensemble très chaudes et humides ont prévalu pour la période du 8 au 14 juillet, sauf pour les deux derniers jours au cours desquels elles étaient davantage dans les normales de saison. Du côté des précipitations, des orages et des averses sont tombés un peu partout dans la dernière moitié de la période, mais les quantités d’eau reçues ont été très variables. Certains secteurs auraient pris plus d’eau alors que d’autres en ont eu trop d’un coup!
Les cucurbitacées se développent généralement bien, mais on rapporte des pourritures de fruits dans le concombre et les courges, et encore des cas de mauvaises pollinisations principalement dans la courgette et le concombre.
Le sommaire agrométéorologique pour les cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
On rapporte la présence modérée de la tache angulaire cette semaine dans presque toutes les régions, dans le concombre, la courgette, la citrouille, les courges d’hiver et le melon. La tache septorienne rapportée la semaine dernière dans la citrouille, en Chaudière-Appalaches et dans la région de Québec, est stable. Quelques foyers avec une faible présence de la tache alternarienne sont rapportés dans le melon et le concombre en Montérégie et dans la région de Québec.
Le blanc est encore peu présent dans l'ensemble des cucurbitacées, sauf dans quelques champs de courgette et de concombre. Consulter l'avertissement Nº 7 du 8 juillet dernier pour connaître la stratégie de lutte contre cette maladie.
Vous pouvez consulter le bulletin d’information N° 1 du 1er mai 2020 pour voir tous les fongicides homologués pour les diverses maladies foliaires en production biologique et conventionnelle.
On rapporte la présence d’altises dans quelques champs de concombre et de melon en Montérégie. Le stade de la culture ainsi que l’abondance et la répartition de l’insecte dans le champ sont des facteurs à considérer qui peuvent à l’occasion justifier un traitement qui visera également les chrysomèles rayées du concombre.
Le nombre de foyers de tétranyques à deux points est en augmentation dans quelques sites. On en rapporte dans les concombres et les cantaloups, en Montérégie, en Chaudière-Appalaches et dans la région de Québec. Dans certains cas, des traitements ont été nécessaires.
Les captures du papillon du perceur de la courge (Melittia cucurbitae) se poursuivent au sein du réseau de surveillance de ce nouvel insecte. Le piégeage nous informe des secteurs où l’insecte est présent et nous donne un aperçu de son abondance. Plus tard en saison, nous serons à l’affut des dommages qui peuvent survenir sur les plants ou sur les fruits.
Le temps chaud et des orages violents sont propices à l’apparition de foyers de Phytophthora capsici. Des plants et des fruits atteints de la maladie ont d’ailleurs été dépistés cette semaine dans du concombre et des courges en Montérégie.
Bien que très difficile à contrôler, l’application de fongicides AVANT l’apparition de la maladie dans les champs à risque qui ont un historique de maladie peut aider à freiner le développement de l'agent pathogène. Les fongicides suivants ont démontré une capacité à freiner le développement de la maladie, lorsqu'appliqués préventivement : ORONDIS ULTRA, ZAMPRO, PRESIDIO et REVUS.
Pour l'instant, on ne signale pas de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) au Québec. Par contre, il est présent en Ontario depuis une dizaine de jours.
Pour la Montérégie et Lanaudière, on prévoit des probabilités d’averses pour vendredi, dimanche, lundi et mardi prochains. Compte tenu des conditions favorables au développement de la maladie, nous recommandons des pulvérisations préventives de fongicides pour les champs de concombre de transformation, de concombre frais du sud du Québec et dans les autres champs qui ont des antécédents de mildiou. Faites vos pulvérisations avant la pluie. À moins qu’il ne tombe plus de 25 mm d’eau dans le cas des fongicides à large spectre, les pulvérisations vont offrir une protection d’environ 7 jours.
Fongicides (matière active et nom commercial) | Groupe de résistance | Taux d'application | Délai d'attente avant la récolte (jour) | Nombre maximum de traitements | Note |
Fongicides à large spectre à utiliser en prévention, quand la maladie n’est pas encore signalée au Québec | |||||
Chlorothalonile BRAVO ZN |
M | 4,8 L/ha (1,9 L/acre) |
2 | 2 | Utiliser dans au moins 500 L d'eau/ha |
Mancozèbe DITHANE RAINSHIELD |
M | 1,1-3,25 kg/ha (0,4-1,3 kg/acre) |
14 | - | |
PENNCOZEB 75DF RAINCOAT | |||||
MANZATE DISPERSS | 2,25-3,25 kg/ha (0,9-1,3 kg/acre) |
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Fongicides à utiliser lorsque la maladie est présente dans le champ ou lorsque le risque d'infection est grand* | |||||
Mandipropamide + Oxathiapiproline ORONDIS ULTRA |
40 + 49 | 400-600 ml/ha (162-243 ml/acre) |
0 | 4 | Appliquer dans au moins 100 L d’eau/ha. |
Cyazofamide TORRENT 400SC |
21 | 150-200 ml/ha (61-81 ml/acre) + SNI ou surfactant organosilicié (150 ml/ha ou 61 ml/acre) |
1 | 6 | Appliquer dans 200 à 600 L d’eau/ha. |
Amétoctradine + diméthomorphe ZAMPRO |
40 + 45 | 0,8-1,0 L/ha (0,3-0,4 L/acre) |
1 | 3 | Appliquer dans au moins 200 L d’eau/ha. L’ajout d’un adjuvant de dispersion/pénétration est recommandé. |
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.