Sommaire météo. Les stades de développement du cultivar Patriot. Les traitements préventifs contre l'anthracnose sont terminés dans la plupart des régions. Aucune capture de mouche du bleuet ou de drosophile à ailes tachetées. Arrivée du scarabée du rosier. Captures d'insectes mineurs tels le petit carpocapse et la pyrale des atocas.
SOMMAIRE MÉTÉO
Enfin, des précipitations dignes de ce nom! Pour la majorité des régions, ce sont entre 10 mm et 35 mm de pluie qui ont arrosé les bleuetières durant la fête de la Saint-Jean-Baptiste! Un très beau cadeau dans les circonstances! Le mercure a dépassé ou frôlé les 35 °C au cours de la dernière semaine. Les conséquences de toute cette chaleur sont rapportées par plusieurs conseillers : brûlures sur jeune feuillage et avortement de jeunes fruits qui ont cessé leur croissance. Heureusement, ces dommages demeurent généralement mineurs. Actuellement, en moyenne et selon les régions, le développement des bleuetiers est en avance d'une journée sur la normale, et de près de huit jours sur l'année dernière (selon l’accumulation de degrés-jours Tbase 5 °C). Évidemment, c'est une moyenne et la situation dans votre région peut différer. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le
sommaire agrométéorologique de la dernière semaine.
STADES DE DÉVELOPPEMENT (CULTIVAR PATRIOT)
Fruits verts
Photo : Violaine Joly-Séguin, agronome
Montérégie, 23 juin 2020
Régions |
Bourgeons à feuilles |
Bourgeons à fruits |
Montérégie |
Point noir |
Fruit vert
(green fruit) |
Laurentides et Lanaudière |
Point noir |
Fruit vert
(green fruit) |
Estrie, Centre-du-Québec et Mauricie |
Point noir |
Fruit vert « grosseur petit pois »
(green fruit) |
Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale |
Point noir |
Fruit vert « grosseur petit pois »
(green fruit) |
Bas-Saint-Laurent |
Expansion des pousses |
Nouaison
(early green fruit) |
Note : Le tableau ci-dessus indique les stades atteints dans certaines bleuetières pour le cultivar Patriot. Selon votre emplacement, les stades atteints par vos bleuetiers peuvent différer et être plus ou moins avancés.
ANTHRACNOSE
Pour plusieurs régions, la période sensible (floraison à fruit vert « grosseur d'un petit pois ») est passée ou en voie de l'être. À ce moment, les infections (germination des spores) nécessitent 12 heures de mouillure consécutives entre 15 et 27 °C pour survenir. Les conditions de mouillure n'ayant pas été au rendez-vous récemment, plusieurs producteurs ont choisi de limiter les pulvérisations de fongicides. L'autre moment critique durant lequel la maladie se propage davantage est la récolte (fruits mûrs). Pour en savoir davantage, consultez le
bulletin d’information N° 9 du 1
er juin 2016.
Symptômes d'anthracnose sur fruit mûr
Photo : Christian Lacroix, agronome
MOUCHE DU BLEUET
Aucune capture n'est rapportée sur les pièges installés (Montérégie uniquement). L'insecte émerge généralement entre la fin juin et la mi-juillet dans les bleuetières du Québec. Pour en savoir plus sur cet insecte, vous pouvez consulter la fiche technique
Mouche du bleuet.
DROSOPHILE À AILES TACHETÉES
Aucune capture n'est rapportée sur les pièges installés (Laurentides et Capitale-Nationale). Les bleuets ne sont pas à risque tant que le mûrissement n'a pas débuté. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique
La drosophile à ailes tachetées dans les petits fruits.
SCARABÉE DU ROSIER
L'insecte a été observé pour la première fois cette saison en Montérégie et dans les Laurentides. Quelques fruits verts sont grignotés par endroits, mais les dommages demeurent négligeables pour l'instant. À noter que l'insecte grignote les fruits verts autant que le feuillage. Dans certains cas, les dommages peuvent être très importants. Pour en savoir davantage, consultez le
bulletin d’information N° 10 du 13 juin 2014.
Photo : Violaine Joly-Séguin, agronome
Montérégie, 27 juin 2019
PETIT CARPOCAPSE, NOCTUELLE DU CERISIER ET PYRALE DES ATOCAS
Quelques collaborateurs (Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale) mentionnent avoir atteint le pic de capture du petit carpocapse et de la noctuelle des cerisiers cette semaine. Dans le même secteur, des captures de pyrales des atocas sont aussi rapportées pour une deuxième semaine consécutive. Les larves de ces insectes peuvent être retrouvées dans les fruits verts.
Les dommages sont dans la très grande majorité des cas négligeables ou tolérables, mais dans de rares cas, des interventions sont envisageables. Voici un rappel du meilleur moment d'intervention avec des insecticides :
Ravageur |
Matériel de piégeage |
Pose des pièges |
Période d’intervention approximative |
Charançon de la prune |
Piège pyramide + cône de capture + attractant + phéromone |
Débourrement |
Selon seuil d’intervention |
Pyrale des atocas |
Piège delta I + phéromone + plaquette collante |
Boutons serrés |
Dès l'observation des oeufs ou quelques jours après le pic de capture (souvent au début juillet) si les oeufs ne sont pas trouvés. Effectuer 2 traitements espacés de 7 jours ou 3 traitements espacés de 5 jours si l'historique de dommages est important. Recommencer un traitement s'il est délavé par la pluie avant les 5-7 jours estimés pour la durée d'efficacité du produit. |
Petit carpocapse de la pomme |
Piège multipher III + phéromone + bandelette insecticide |
Boutons serrés |
Pic de capture de la 1re génération d'adultes (nouaison à début fruit vert) |
Noctuelle du cerisier |
Même phéromone et même matériel que pour le petit carpocapse de la pomme. Cet insecte est génétiquement et visuellement très semblable au petit carpocapse de la pomme. L’observation à la loupe binoculaire est nécessaire pour différencier les deux insectes qui sont souvent présents simultanément dans le piège. |
Boutons serrés |
Pic de capture des adultes (nouaison à début fruits verts) |
En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :
- Ne pas appliquer de pesticides sans les EPI appropriés. Assurez-vous de porter les protections prescrites sur l’étiquette.
- Si possible, retardez les applications jusqu’à l’obtention des bons EPI.
- Utilisez des produits à moindre risque pour la santé (consultez SAgE pesticides) pour connaître les IRS des produits) ou pensez aux solutions de rechange.
- Utilisez, s’il y a lieu, des pesticides qui pourraient être appliqués avec des EPI actuellement disponibles ou réutilisables, comme des gants lavables et réutilisables.
Advenant un manque dans l’approvisionnement des EPI, veuillez contacter votre fédération régionale de l’UPA pour les informer de la situation. Des démarches sont en cours pour assurer la disponibilité des équipements. |
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Christian Lacroix, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Bleuet en corymbe ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.