CÉRÉALES D’AUTOMNE : utiles pour lutter contre les mauvaises herbes et les autres ennemis des grandes cultures. VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS dans le maïs : pourquoi et comment évaluer les larves et les dommages. JAUNISSEMENT DU SOYA en fin de saison : normal ou pas? Dépistage de l’ÉRIOCHLOÉ VELUE.
ET LES AUTRES ENNEMIS DES GRANDES CULTURES
Les céréales d’automne semées après la récolte de la culture d’été affectent le développement végétatif des mauvaises herbes, que ce soit à l’automne de la même année ou au printemps suivant. Il y a donc une diminution de l’utilisation d’herbicides sur la ferme et, de fait, une diminution des risques associés au développement de la résistance aux herbicides. Les céréales d’automne permettent aussi de briser le cycle de vie de certains ravageurs. Cette stratégie de lutte contre certaines mauvaises herbes et certains ravageurs comporte également de nombreux autres bénéfices, dont l’augmentation des rendements des cultures suivantes et l’amélioration de la structure du sol. Ainsi, étant donné les conditions climatiques de 2019, qui ont été peu propices à la culture des plantes fourragères, et le manque de foin que connaissent plusieurs éleveurs, le recours à la culture des céréales d’automne pour alimenter les animaux pourrait être une stratégie à considérer. D'autant que les céréales d’automne peuvent notamment être ensilées (un texte sur l’utilisation du triticale d’automne comme source de fourrage a été publié récemment par le Bulletin des agriculteurs).
Le principal défi lié à ce type de culture est la survie à l’hiver. De plus, il faut considérer le risque de moisissures nivéales, maladies occasionnées par des champignons qui s’attaquent aux céréales lorsque le couvert de neige fond trop lentement au printemps. Les progrès en matière de développement de cultivars adaptés à nos conditions et une meilleure connaissance des pratiques culturales augmentent les chances de réussite. D'ailleurs, un nouveau programme d’assurance contre la mortalité hivernale est offert par La Financière agricole du Québec. La date limite d’inscription est le 15 septembre prochain. Le sous-volet 3.3 du programme Prime-Vert peut également apporter une aide financière aux producteurs qui veulent semer des céréales d’automne, mais qui n’en ont jamais cultivé.
Pour en savoir davantage, référez-vous au billet de blogue Céréales d’automne : un investissement payant ! et à la fiche technique Pensez aux céréales d’automne. Les deux textes mettent en lumière les avantages qu’apportent ces cultures : le premier aborde en particulier l’aspect financier, et le second, les aspects techniques.
C’est la période de l’année où il est possible d’observer la présence de larves de ver-gris occidental du haricot (VGOH) et de dommages (trous) sur les épis. Les larves peuvent être présentes à l’intérieur de ces derniers, et leur taille peut varier selon la région et les dates d’observation des premières masses d’œufs. Un traitement insecticide n’est plus envisageable à ce stade de développement et serait inefficace, puisque les larves se situent dans les épis.
L’intérêt principal de vérifier la présence des larves de VGOH réside surtout dans le fait de pouvoir associer d'éventuels dommages à cette espèce. En effet, les larves de VGOH pourraient être confondues avec celles du ver de l’épi du maïs, de la légionnaire d’automne ou de la pyrale du maïs. De plus, les dommages qu'occasionnent toutes ces espèces sont similaires.
Puisque les dommages peuvent être répartis de façon inégale dans un champ, il est recommandé d'observer les larves et les dommages sur 10 plants consécutifs, sur un même rang, et à 10 endroits (soit 100 observés plants par champ). Aux fins de l'observation, chaque épi doit être épluché complètement. Ainsi, pour chaque épi, notez les ravageurs présents (VGOH, ver de l’épi, légionnaire d’automne et/ou pyrale), puis évaluez et notez le pourcentage de la surface de l'épi qui est mangée ainsi que la présence de moisissures.
Pour en savoir plus sur cette évaluation de fin de saison, veuillez vous référer à la courte vidéo ci-dessous et à la fiche technique sur le ver-gris occidental des haricots dans le maïs, dans laquelle vous trouverez, notamment, des astuces pour différencier les larves pouvant, actuellement, être observées sur les épis de maïs.
En fin de saison, la culture du soya passe du vert au jaune, et les plants perdent leurs feuilles : ils sont en sénescence. L’apparition de tâches foliaires est souvent observée en même temps que le jaunissement.
Certains champs ont déjà commencé à jaunir. La chaleur et le manque de pluie ont pu accélérer la maturité de ces champs. Ces prochains jours, plusieurs champs de la province devraient également montrer des signes de jaunissement normal.
À ce moment-ci de l’année, il est également possible que le jaunissement des plants soit causé par un problème phytosanitaire. Si le jaunissement et l’apparition de taches s’observent sur les premières feuilles du bas, avec une progression vers le haut, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. De plus, si les premières feuilles de soya qui jaunissent sont celles du haut, il est probable qu’un phénomène autre que la sénescence soit en cause, comme une carence en potassium ou une maladie.
Pour en savoir davantage sur ces différents problèmes, référez-vous à la fiche technique Jaunissement du soya en fin de saison: sénescence normale ou problème phytosanitaire?
C’EST LE TEMPS DE DÉPISTER L'ÉRIOCHLOÉ VELUE : UNE MAUVAISE HERBE À DÉCLARATION OBLIGATOIRE
La période la plus propice pour effectuer le dépistage de l’ériochloé velue se situe entre la mi-août et la fin de septembre. Cette plante est facilement reconnaissable par ses inflorescences dont les branches latérales, toutes étalées sur le même plan, font penser à celles du pied-de-coq. Les feuilles, très velues, sont pourvues de poils sur leurs deux faces, ce qui leur confère un toucher velouté.
Sur le terrain, il faut surveiller particulièrement les entrées et les bordures des champs, car ces zones sont souvent moins bien couvertes par les pulvérisations d'herbicides, et moins bien travaillées lors des opérations de sarclage.
L’ériochloé velue est problématique, puisque les graines de cette espèce germent tout au long de la saison. Par ailleurs, l'encadrement agronomique des producteurs aux prises avec cette mauvaise herbe permet de la contrôler efficacement et d'empêcher sa dissémination à l'intérieur et à l'extérieur de la ferme. Ainsi, l’implication des producteurs et de leurs conseillers est essentielle pour contrer cette mauvaise herbe.
Une espèce à déclaration obligatoire
L’ériochloé velue est réglementée en vertu de la Loi sur la protection des végétaux ainsi que la Loi sur les semences. Elle est interdite dans tout lot de semences ou de grains vendu ou importé au Canada. Sa présence au champ doit obligatoirement être déclarée à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les mesures réglementaires à l’égard des parcelles infestées par l’ériochloé velue ayant cependant été suspendues par l’ACIA jusqu’à nouvel ordre, aucune restriction ne sera appliquée à la ferme. La déclaration permet toutefois un suivi de la progression de la dispersion de la mauvaise herbe.
Pour plus de photos et de détails sur les méthodes de lutte, veuillez vous référer à la fiche sur l’ériochloé velue, élaborée par le CÉROM en 2013, et à l’avertissement No 46 du 25 août 2017.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et au sujet des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter.