Chrysomèle du haricot : surveiller les gousses. Ver-gris occidental du haricot : captures de papillons en baisse. Chrysomèle des racines du maïs : éliminer le maïs spontané dans les champs de soya. Malherbologie : échantillonnage des mauvaises herbes soupçonnées résistantes. Maladies dans le soya : envisager un suivi prochainement.
Plusieurs populations de chrysomèles du haricot ont été observées dans des champs à St-Denis-sur-Richelieu (Montérégie). L’insecte a également été observé dans une moindre mesure dans d’autres sites à travers la province. Les adultes de la chrysomèle du haricot s’alimentent sur le feuillage des plants de soya et peuvent également s’attaquer aux gousses pendant leur remplissage. L’insecte peut être observé dans les champs, jusqu’à la sénescence des plants. Les chrysomèles du haricot pourraient indirectement affecter la qualité des grains lors de la récolte (ex : apparition de tache) et affecter les rendements.
Le dépistage doit être réalisé à 10 stations bien réparties dans le champ. L’évaluation de la défoliation se fait sur 5 plants par station, et celle des dommages aux gousses se fait sur 2 plants par station. Pour déterminer le pourcentage de gousses endommagées, on doit compter le nombre de gousses totales sur les plants v/s le nombre de gousses présentant des dommages.
Bien qu’il n’existe pas de tels seuils d’intervention au Québec, le site internet de l'Université Purdue propose un tableau d’intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives (collectées en effectuant du filet fauchoir) dans le champ, et de la maturité des plants.
Afin de ne pas surestimer le pourcentage de défoliation, vous pouvez vous référer au Guide sur les stades de croissance du soya ainsi qu’au bulletin d'information N° 10 du 8 juillet 2016 pour en savoir davantage sur la méthode à utiliser.
Les captures de papillons du ver-gris occidental du haricot (VGOH) pour cette semaine indiquent que les populations commencent à diminuer. Le pic de captures a probablement été atteint la semaine dernière. Le maximum des captures observées cette semaine est de 353 papillons à Tingwick (Centre-du-Québec), comparativement à 867 papillons capturés dans un seul piège à Shawville, la semaine précédente. On dénombre encore 31 sites/119 dans lesquels le nombre de captures dépasse 100 papillons capturés. Cliquez ici pour accéder à toutes les données des captures. En revanche, très peu de masses d’œufs ont été observées dans la dernière semaine; et celles qui ont été observées l’ont surtout été dans quelques champs de maïs sucré, dont la sortie des panicules s’étend sur plusieurs semaines. Des masses d’œufs pourraient donc encore être pondues dans ces champs.
Malgré le faible nombre de masses d’œufs observées cette année, des larves (environ 1,5 cm de long) ont toutefois été observées, cette semaine, dans des soies. Dans un tel cas, il est cependant trop tard pour intervenir.
Entre la fin août et la mi-septembre, il sera possible de commencer le dépistage des larves matures et d’évaluer les dommages liés à cet insecte. Advenant la présence de maladies sur les épis telles que la fusariose, des précautions liées à la récolte et à l’entreposage du grain devraient être envisagées.
Pour plus d’informations, consultez la fiche technique Ver-gris occidental des haricots dans le maïs (grain et ensilage).
Une mauvaise herbe non réprimée n’est pas nécessairement résistante à l’herbicide utilisé. Toutefois, certains éléments renforcent l’hypothèse de la résistance aux herbicides : une seule espèce de mauvaise herbe a survécu au traitement, la mauvaise herbe est distribuée aléatoirement dans le champ, le niveau de dommage dû à l’herbicide varie d’une plante à l’autre, etc. Consultez la trousse « Résistance des mauvaises herbes pour 2019 » pour en avoir plus des détails.
Si vous soupçonnez être en présence de mauvaises herbes résistantes, des tests de détection de la résistance sont disponibles gratuitement. À partir de maintenant, tous les échantillons doivent être envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection, incluant ceux pour le test classique. Cliquez ici pour connaître la procédure simplifiée pour l’envoi de l’échantillon.
Premièrement, des tests moléculaires de détection de la résistance de mauvaises herbes sont disponibles pour certaines combinaisons de mauvaises herbes et de groupes d’herbicides (cliquez ici pour la liste de tests moléculaires disponibles). Un échantillon de dix feuilles provenant de dix plants différents est nécessaire pour ces tests.
Deuxièmement, si le test moléculaire n’est pas disponible pour l’espèce de mauvaise herbe et le groupe d’herbicides que vous visez, un test classique peut être effectué. Pour le test classique, il est nécessaire d’avoir des graines matures issues des plantes soupçonnées d’être résistantes aux herbicides (cliquez ici pour la méthode d’échantillonnage des graines). La date limite pour la réception des échantillons pour le test classique est le 29 novembre 2019. Il n’y a toutefois pas de date limite pour les tests moléculaires.
Comme les graines de plusieurs mauvaises herbes deviendront matures bientôt et que les plants seront ensuite en sénescence, il est recommandé d’envoyer des feuilles et des graines pour les tests moléculaires. En effet, ces tests vérifient la présence de certaines mutations, mais d’autres mutations sont parfois possibles. Dans le cas d’un test moléculaire négatif, un test classique pourra alors être effectué sur votre échantillon
Il est aussi important de prendre des mesures pour éviter que les graines matures des mauvaises herbes tombent au sol et augmentent ainsi la banque de semences du sol. Pour plus d’information sur les différentes mesures de prévention et de gestion de la résistance, nous vous invitons à consulter la fiche technique produite à cet effet.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection.
Pour le moment, peu de maladies sont observées dans les champs de soya. Faisons d’abord le point sur la pourriture à sclérotes. En Montérégie et au Centre-du-Québec, on ne rapporte que des signes de pourriture à sclérotes sur quelques plants isolés. Les conditions dans ces régions ont été plutôt sèches et peu favorables au développement d’apothécies portant les spores infectieuses.
Les suivis menés sur 20 sites dans les principales régions productrices de soya ont montré la quasi-absence d’apothécies pendant les périodes de la floraison du soya, à l’exception d’un cas dans les Laurentides. Le soya est actuellement aux stades R5-R6, ayant dépassé les stades d’infection (R1 à R3). Bien qu’il soit encore un peu tôt pour constater l’étendue réelle de la situation, nous pouvons nous attendre à l’absence ou à de faibles niveaux d’infection de cette maladie.
D’autres maladies peuvent affecter le feuillage du soya en fin de saison, telles que la graisse bactérienne à halo (Pseudomonas syringae pv. glycinea), le mildiou (Peronospora manshurica) et la tache brune (Septoria glycines). Ces maladies ne causent pas de pertes de rendement, mais la graisse bactérienne et le mildiou peuvent affecter la qualité du grain. D’autres maladies, comme l’oïdium (blanc) et les cercosporoses, peuvent apparaître tard en saison, mais elles sont peu fréquentes.
Nous vous invitons donc à surveiller vos champs et les prochains avertissements pour être informé de l’évolution de la situation.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.