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Vigne, Avertissement No 8, 16 juin 2023

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Vigne
Floraison des variétés hâtives sur les sites les plus chauds. Insectes : plusieurs insectes présents, mais pas tous méchants! Maladies : la floraison est une période critique pour plusieurs maladies. Carence en Mg, N et Mn déjà visibles.
    
 
DÉVELOPPEMENT PHÉNOLOGIQUE
 
Sur les sites les plus chauds de la Montérégie, la floraison (EL19 à 21) est débutée pour plusieurs cépages hâtifs dont ‘Frontenac’, ‘Marquette’ et ‘Maréchal Foch’. Pour le raisin de table, le cépage ‘Somerset’ a également atteint le stade floraison en Montérégie-Est, Montérégie-Ouest et en Estrie.

Consultez Agrométéo Québec pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrement hâtif et semi-tardif ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne. L'information est mise à jour régulièrement dès le début du débourrement. Le document suivi annuel des degrés-jours est maintenant disponible ainsi que le comparatif 2015-2023.
 
Image Agri-RéseauSituation au 14 juin 2023

Agrométéo

Image Agri-RéseauSituation au 14 juin 2023

Agrométéo

 
 
INSECTES et ACARIENS
 
Stratégie GIEC 
Plusieurs insectes sont présents dans les vignobles, mais ils ne sont pas tous nuisibles! Certains sont même utiles puisqu'ils agissent comme prédateurs naturels des insectes nuisibles. Avant d'intervenir, assurez-vous d'identifier l'espèce présente.

Il est important de justifier chaque intervention afin de préserver l’équilibre entre les ravageurs et les insectes utiles. Des traitements de bordures ou localisés sont possibles dans certains cas. Discutez-en avec votre conseiller afin de déterminer quelle sera la meilleure stratégie à adopter.

Résumé des observations de la dernière semaine :
  • Altise de la vigne : Centre-du-Québec, Estrie et Montérégie-Est.
  • Calepitrimerus vitis (acarien causant l'acariose de la vigne) : Centre-du-Québec et Montérégie-Est.
  • Ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose) : Capitale-Nationale, Centre-du-Québec,  Estrie, Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.
  • Ptérophore de la vigne (Pterophorus periscelidactylus) : Capitale-Nationale, Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest. Ces petites chenilles vertes grignotent les jeunes feuilles et parfois les inflorescences. Pour plus d'information, consultez l'avertissement N° 5 du 24 mai 2023. 
  • Phylloxéra : Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière, Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest. Pour plus d'information, consultez l'avertissement N° 4 du 17 mai 2023.
  • Cécidomyie : Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.
  • Cicadelle de la pomme de terre : Capitale-Nationale.
  • Complexe des cicadelles : Chaudière-Appalaches, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest. Un essai réalisé en Colombie-Britannique sur deux cépages et deux sites a démontré que le retrait des feuilles en dessous des grappes peut réduire jusqu'à 70 % la présence des larves de cicadelles. Pour plus d'information sur ce ravageur, consultez la fiche Management of grape leafhoppers disponible en anglais sur Agri-Réseau ou ce résumé, en français :
Plusieurs espèces de cicadelles passent l’hiver à l’état adulte. Au printemps, les adultes commencent à s'alimenter, et ce, sur une vaste gamme de végétaux. Vers la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, ils vont entamer une migration vers les plants de vigne qui sont à proximité. Les femelles déposent leurs œufs sur la face inférieure des feuilles. Les larves sont présentes de la mi-juin à la fin août, et même jusqu’au mois d’octobre, pour les générations suivantes. Il est préférable d’intervenir sur la première génération (juin).

Pièges collants au débourrement des vignes
Certains vignerons installent des pièges collants jaunes dès le débourrement des vignes pour capturer des adultes. Cette pratique est surtout utilisée par les vignerons en régie biologique, sur de petites superficies ou dans le pourtour des parcelles. Son impact est limité et l’installation des pièges, le retrait et le recyclage sont exigeants en temps.

Effeuillage des vignes à partir de la fin de la floraison
Dans des essais réalisés en Colombie-Britannique dans deux vignobles et sur deux cépages, le retrait des feuilles en dessous des grappes a permis de réduire jusqu'à 70 % les larves de cicadelles. Dans les vignobles aux prises avec des infestations, ces feuilles sont décolorées et présentent des symptômes caractéristiques le long des nervures. La période optimale pour réaliser l’effeuillage est à la fin de la floraison des vignes lorsqu’au moins 10 à 15 % d’œufs de cicadelles sont éclos et que les nymphes ne peuvent pas voler. On peut voir les œufs et les nymphes sur la face inférieure des feuilles. L’article ne précise pas comment gérer les feuilles retirées, mais on peut supposer qu’il est préférable d’en disposer à l’extérieur du vignoble afin de se débarrasser des larves de cicadelles et des œufs de la première génération.
 
Certains fongicides ont un effet sur les cicadelles
Les recherches ont également démontré que certains fongicides à base de strobilurine, appliqués pour le contrôle des maladies dans les vignobles conventionnels, pouvaient réduire jusqu'à 95 % le nombre de nymphes de cicadelles. L'HUILE DE PULVÉRISATION 13E, homologuée en production biologique pour lutter contre le blanc et les ériophyides, a également démontré une efficacité pour réduire les populations de cicadelles. Dans les vignobles où les cicadelles et le blanc sont problématiques, les traitements à l'huile appliqués à partir de la nouaison (lorsqu’au moins 5 à 10 % d’œufs de cicadelles sont éclos) pourraient être une bonne stratégie pour prévenir le blanc et réduire les populations de cicadelles. Pour optimiser le traitement, il faut s'assurer d'une bonne couverture du feuillage incluant le dessous des feuilles. Il est cependant important de rappeler qu’il ne faut pas utiliser du cuivre et de l’huile conjointement lorsque des fruits sont présents. Ne pas utiliser l’huile dans les 14 jours avant ou après un traitement avec un fongicide à base de captane ou de soufre.

Traitements insecticides qui visent les nymphes (qui ne peuvent pas voler)
Qu’ils soient biologiques ou conventionnels, les insecticides homologués pour lutter contre les cicadelles ont des effets négatifs sur la faune auxiliaire. C’est pourquoi ils doivent être utilisés en dernier recours afin d’éviter de causer un déséquilibre qui pourrait favoriser les pucerons et les cochenilles. Les applications doivent viser les stades sensibles, soit les nymphes, puisque celles-ci ne peuvent pas voler.
  • Scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus) : Laurentides et Montérégie-Est. Lorsqu'il est présent en grand nombre, cet insecte peut faire des dommages importants en se nourrissant des inflorescences. Une technique de dépistage est très bien décrite dans ce bulletin d'information.  Pour les producteurs en régie biologique, pour lesquels aucun produit n'est homologué pour lutter contre les scarabées, il est possible d'installer des filets anti-insectes.
  • Tordeuse de la vigne : Bas-Saint-Laurent, Estrie et Montérégie-Ouest. La tordeuse de la vigne est à surveiller sur les grappes, dès la fin de la floraison et en début nouaison. Les femelles pondent leurs œufs pendant quelques semaines, dès que les inflorescences sont visibles. Les larves tissent des toiles autour des bourgeons, des fleurs et des fruits nouvellement formés lorsqu’elles se nourrissent. Ce sont les larves de 2e génération qui font le plus de dommages lorsqu’elles percent les fruits et créent une porte d’entrée pour la pourriture grise. Les cépages aux grappes compactes (ex. : ‘Seyval’ et ‘Chardonnay’) sont plus à risque. Selon le modèle prévisionnel intégré dans CIPRA, plus de 50 % des œufs de la 1re génération seraient déjà pondus en Montérégie. Ouvrez l'œil lors de votre dépistage et recherchez la présence de soies (glomérules) dans les grappes. Les traitements contre cet insecte sont rarement requis au Québec. Lorsqu’ils s’avèrent nécessaires, ils doivent être faits à partir de la ponte des œufs jusqu'à l’émergence des larves, mais avant que celles-ci ne pénètrent dans les fruits, où elles sont protégées des insecticides. Consultez votre agronome afin de vous aider dans votre stratégie.
  • Charançon anneleur de la vigne : Montérégie. La femelle de cet insecte perce deux séries de trous dans les tiges de vigne, ce qui forme deux anneaux caractéristiques encerclant la tige. Les oeufs pondus dans l'anneau supérieur éclosent environ 10 jours après la ponte et les larves se nourrissent de l'intérieur de la tige. Celle-ci finit par se briser ou dépérit, puis tombe au sol. Il n'y a pas de produit homologué contre cet insecte dont les dommages sont considérés comme secondaires.
Image Agri-Réseau

Dégât du charançon anneleur

Charles-Étienne Vien

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Dégât du charançon anneleur

Evelyne Barriault, agr. (MAPAQ)

 
 
MALADIES
 
Les collaborateurs du sous-réseau ont observé quelques symptômes d'excoriose, de pourriture noire ainsi que de Phoma. Toutefois, avec le temps sec que nous avons connu en début de saison dans la plupart des régions, la présence des maladies est plutôt faible pour l'instant. La pluie tombée récemment et celle à venir augmentent cependant les risques.

De plus, la floraison est une période critique pour la lutte contre plusieurs maladies.  Les traitements fongicides de protection sont souvent nécessaires durant la floraison pour protéger la récolte contre la majorité des maladies (anthracnose, mildiou, blanc, pourriture noire et pourriture grise).

Si vous avez un historique de dommages ou des cépages sensibles aux différentes maladies, il est préférable d’intervenir en prévention, avant l’apparition des symptômes mais seulement lorsque des conditions sont propices au développement de ces maladies (voir le tableau suivant). 
 
Stades critiques et conditions propices pour le développement de certaines maladies
Les stades critiques sont du « débourrement » jusqu’à la « nouaison » (EL03 à EL27). Pour les cépages sensibles ou les parcelles avec un historique de mildiou, les traitements devraient être faits en prévention avant le développement de la maladie ou lorsque des conditions favorables sont prévues (température entre 18 et 25 °C, pluie). Les champignons qui causent le mildiou ont le potentiel de produire plusieurs cycles d’infection-sporulation. La stratégie de lutte optimale vise donc à bien maîtriser les infections primaires du printemps, à partir du débourrement des vignes, de façon à éviter la propagation de la maladie et, ensuite, à réduire les traitements après la nouaison.
Les stades à risque vont de « première feuille déployée » (EL07) à « véraison » (EL35). Les traitements contre l'anthracnose peuvent être faits avant la pluie sur les cépages sensibles et/ou les parcelles dans lesquelles la maladie était présente durant les 2-3 dernières années. Toutes les opérations qui contribuent à réduire l'humidité dans la parcelle aident à diminuer la pression de la maladie (drainage, taille, relevage, ébourgeonnage, épamprage, désherbage, etc.).
Les stades critiques vont de « pointe verte » (EL05) au stade « 2 à 3 feuilles étalées » (E0L9). Lors de conditions humides et pluvieuses, les spores sont éjectées des pycnides présents sur les bois et dispersées sur de courtes distances par la pluie et les éclaboussures d’eau. Au Québec, les cépages ‘De Chaunac’ et ‘Ste-Croix’ sont très sensibles à sensibles, alors que ‘Baco Noir’, ‘Maréchal Foch’, ‘Seyval blanc’ et ‘Vandal-Cliche’ sont moyennement sensibles.
Le cycle du blanc suit un modèle qui varie en fonction des degrés-jours en base 6 (DJ6) accumulés depuis le stade « pointe verte » (EL05). Ce modèle peut être utilisé afin de déterminer le meilleur moment pour commencer les traitements en fonction de la sensibilité des différents cépages à la maladie. Il donne un bon aperçu de ce qui s’en vient, mais comme les données météorologiques proviennent de stations situées plus ou moins en régions viticoles, le dépistage demeure votre meilleur outil pour cibler le meilleur moment d’intervention.

Les traitements contre le blanc peuvent être faits en prévention dès les premiers signes de la maladie, en pré et postfloraison. La maladie peut toucher toutes les parties des plants : feuilles, tiges, vrilles et fruits. Les premiers symptômes pourraient être visibles dès la floraison, principalement dans les secteurs ombragés du vignoble et sur les cépages très sensibles à la maladie
 
Il est à noter que plusieurs produits appliqués en protection et homologués contre d’autres maladies ont aussi des effets sur le blanc. Cet élément est à considérer dans le choix de produit. De plus, si des symptômes de la maladie sont visibles, il est préférable d’alterner les groupes de résistance des fongicides afin de diminuer les risques de développement de résistance du champignon.
 
Plusieurs références sont disponibles au sujet de la sensibilité des cépages aux diverses maladies, dont le blanc :
Les baies peuvent être infectées à la floraison et demeurer sans symptômes jusqu’au stade « véraison (EL35) ». Dans les cépages dont les grappes sont très compactes et serrées, les risques de cette maladie sont plus importants si la saison est chaude et pluvieuse. La présence de dommages mécaniques ou causés par des insectes, tels que la tordeuse de la vigne, augmente également les risques. Un traitement au stade fermeture de la grappe est recommandé sur les cépages sensibles (‘Seyval’, ‘Chardonnay’, ‘Pinot’, etc.). Attention, ce champignon peut rapidement développer de la résistance aux fongicides systémiques. Mieux vaut alterner les produits. Un traitement au stade « fermeture de la grappe » est recommandé sur les cépages sensibles (‘Seyval’, ‘Chardonnay’, ‘Pinot’, etc.). Pour plus de détails, relisez l'avertissement du 25 juin 2021.
Les stades critiques vont de « pointe verte » (EL05) à « véraison » (EL35). La vigne est particulièrement sensible au printemps lorsqu'elle est en croissance rapide. Cette maladie affecte les organes en développement (feuilles, vrilles, baies, etc.). Les baies deviennent graduellement résistantes, de 3 à 5 semaines après la floraison. S'il y a un historique de pourriture noire et que de la pluie est prévue, commencez la protection dès le stade « pointe verte » (EL05). Sur les cépages moins sensibles, les traitements effectués contre le mildiou et le blanc contrôlent la pourriture noire.
Aucun pesticide n’est efficace en champ, car cette maladie est causée par une bactérie (Agrobacterium vitis) qui « circule » dans la sève de la plante. La bactérie entre dans la plante à la suite de blessures causées par les travaux mécaniques ou de blessures attribuables au gel. L’infection est donc systémique. De bonnes mesures de prévention phytosanitaires du vignoble sont alors importantes si vous avez des plants infectés.
Pour plus d'information, vous pouvez consulter la fiche technique Tumeur du collet.
 
Les fongicides à base de cuivre de même que PRISTINE sont efficaces contre plusieurs maladies.
 
Modèle prévisionnel pour la surveillance du blanc 
Selon les prévisions, quelques régions (identifiées en gras) atteindront l'accumulation des 400DJ6 au cours des prochains jours. À 400 DJ6, le risque de développement de la maladie est encore considéré comme faible, mais ajustez la protection de vos vignes selon votre historique de maladie et la sensibilité des cépages présents dans votre vignoble. À ce niveau de risque, le dépistage est de mise si aucun traitement préventif n'a été fait. S'il y a apparition des premiers symptômes de blanc (décolorations jaunes sur les feuilles, suivies de taches blanc grisâtre poudreuses très fines) sur les cépages moyennement sensibles ('Seyval', 'Vandal-Cliche' et 'De Chaunac') et très sensibles ('Chancelor', 'Chardonnay', 'Riesling' et 'Geisenhein 318'), les traitements fongicides doivent commencer. Les stades à risque vont de « 4 à 5 feuilles déployées » (EL12) jusqu’à « véraison » (EL35).
 
Accumulation de degrés-jours (DJ) en base 6 des régions viticoles du Québec depuis le stade pointe verte (EL05)
Région Date pointe verte (EL05) DJ accumulés au 13 juin Atteinte des 400 DJ prévue le :
Abitibi 17 mai 243 ND
Bas-Saint-Laurent 28 mai 124 ND
Capitale-Nationale 21 mai 202 ND
Centre-du-Québec 14 mai 272 24 juin
Chaudière-Appalaches 21 mai 202 ND
Estrie 11 mai 257 25 juin
Gaspésie 29 mai 100 ND
Lanaudière 16 mai 248 26 juin
Laurentides 11 mai 317 20 juin
Mauricie 17 mai 246 26 juin
Montérégie-Est (Missisquoi) 6 mai 330 19 juin
Montérégie-Est (Rougemont) 7 mai 350 17 juin
Montérégie-Ouest (Franklin) 8 mai 342 18 juin
Montérégie-Ouest (Mont-Saint-Grégoire) 6 mai 366 16 juin
Outaouais 11 mai 294 22 juin
Saguenay–Lac-Saint-Jean 27 mai 166 ND
ND : non disponible
 

BIOPESTICIDES
 
Stratégie GIEC
Les biopesticides ne sont pas réservés aux producteurs sous régie biologique. Ils peuvent être inclus dans le coffre à outil des vignerons qui travaillent en GIEC!
 
Revoir l'avertissement N° 7  du 8 juin dernier pour un rappel sur l'efficacité des biopesticides pour lutter contre les principales maladies de la vigne.

 
FERTILISATION, CARENCES et ANALYSES FOLIAIRES
 
Les collaborateurs du sous-réseau Vigne ont observé des symptômes de carence en certains éléments, dont l’azote, le manganèse et le magnésium. Lorsque les symptômes apparaissent avant la floraison, il s'agit d'une carence importante qui risque d'avoir un impact sur la qualité de la récolte et le rendement. 

La période qui entoure la floraison est une période critique pour la nutrition des vignes. Le bore et le magnésium sont des éléments particulièrement importants qui peuvent nécessiter des applications d’engrais foliaires dans plusieurs situations. C’est aussi le dernier moment pour appliquer de l’azote sur le feuillage, si vous observez un manque de vigueur ou une coloration jaunâtre. Le cépage ‘Seyval blanc’ est particulièrement exigeant en azote au début de la saison. 

L'analyse foliaire effectuée durant la floraison est un excellent moyen pour détecter les carences en éléments nutritifs. Vous pouvez ensuite consulter votre conseiller viticole pour savoir comment les interpréter et corriger la situation au besoin. Pour savoir comment prélever vos échantillons et les envoyer au laboratoire d'analyse, vous pouvez consulter le bulletin d'information L'ABC des analyses foliaires et l’avertissement N° 4 du 13 juin 2019. Pensez à prendre des analyses foliaires si vous avez des soupçons ou, tout simplement, pour confirmer que votre programme de fertilisation est bien adapté. 
 
Image Agri-Réseau

Carence en magnésium (Mg)

Evelyne Barriault, agr. (MAPAQ)



Magnésium (Mg)
Avec le développement accéléré de la végétation, surveillez les symptômes associés à la carence en magnésium. Cette carence se manifeste par un rougissement sur les cépages rouges et par un jaunissement entre les nervures des feuilles, sur les cépages blancs. Les surfaces atteintes se nécrosent par la suite. La carence en magnésium peut réduire la qualité des fruits, mais elle n'affecte pas toujours le rendement. Lorsque les symptômes apparaissent avant la floraison, on peut soupçonner une carence sévère qui pourrait engendrer des baisses de rendement.

Les symptômes apparaissent d'abord sur les feuilles les plus âgées et s'étendent vers le sommet des rameaux. Le cépage ‘Frontenac’ est particulièrement sensible à cette carence. Lorsque des symptômes sont observés, des applications foliaires devraient rapidement être faites afin de corriger ce problème pour la saison en cours. Il serait bon aussi de faire des applications de magnésium au sol afin de corriger les carences à long terme.
 

Manganèse (Mn)
Vers le stade de la floraison, les vieilles feuilles pâlissent, se décolorent entre les nervures, ce qui donne à la feuille un aspect de marbrures fines.

Dans les cas graves, les feuilles jaunissent complètement; des nécroses apparaissent et s'étendent.

La carence en manganèse apparaît généralement dans les sols alacalins (pH suppérieur à 7), en période de sécheresse, et/ou en conditions froides et humides. Les effets de la carence en manganèse peuvent être de la coulure et/ou du  millerandage, de petites grappes et des difficultés de maturation.
 
Image Agri-Réseau

Carence en manganèse (Mn)

LEDP


Pour y remédier, il est recommandé de faire quelques apports à la floraison. À noter que l’apport au sol serait peu ou pas efficace. La carence en manganèse peut être confirmée par une analyse des pétioles.


Azote (N)
Les symptômes d’une carence en azote peuvent être difficiles à identifier, car ils touchent généralement une parcelle entière. Parmi les symptômes observables figurent une réduction de la vigueur, de jeunes feuilles qui demeurent petites et pâlissent, et une chute prématurée des feuilles. 

Si cette carence persiste, une fertilisation azotée au sol avant la floraison est recommandée. Il est aussi possible d'intervenir ponctuellement par des apports d'azote foliaires peuvent être faits. La carence en azote peut aussi être confirmée par une analyse des pétioles.


Bore (B)
Le bore favorise la fécondation des fleurs et la nouaison. Une bonne fertilisation en bore réduit les risques de coulure et de millerandage. Étant donné que le bore est peu mobile dans les plantes, on recommande généralement de 2 à 3 applications foliaires avant la nouaison.
 
 
RELEVAGE ET ÉPAMPRAGE DES VIGNES
 
Stratégie GIEC
En plus d'avoir un impact positif sur la qualité des fruits, l'épamprage et le relevage hâtif des vignes permettent une meilleure aération (séchage plus rapide après la pluie) et une meilleure pénétration des traitements phytosanitaires.
 
Lors de l'épamprage, il est recommandé de conserver 10 à 20 rameaux par mètre linéaire. 
 
Image Agri-Réseau

Vigne avant épamprage (46 rameaux par mètre linéaire)

Évelyne Barriault, agr. (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Vigne après épamprage (20 rameaux par mètre linéaire)

Évelyne Barriault, agr. (MAPAQ)

 
 
POUR PLUS D'INFORMATION
 

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 


 
Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron et Evelyne Barriault, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Vigne ou le secrétariat du RAP. Édition : Elisabeth Fortier, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Vigne
Date de publication : 16 juin 2023
Infolettre Vigne et vin

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