Pyrale univoltine : les captures de papillons sont presque nulles. Présence de larves et/ou de dommages de pyrale dans certains champs. Pyrale bivoltine (2e génération) : les captures de papillons débutent timidement ou se poursuivent dans certaines régions. Stratégie d’intervention avec les trichogrammes. Dates de dépistage au champ et dates prévisionnelles de traitements insecticides pour certaines régions. Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie : léger devancement des dates de dépistage et de traitements. Ver de l’épi : aucune capture de papillons cette semaine. Importance du piégeage à la ferme. Légionnaire d’automne : les captures de papillons se poursuivent et quelques larves ont été observées au champ. Importance du dépistage au champ. Ver-gris occidental des haricots : les captures de papillons sont en augmentation dans plusieurs régions. Des masses d’œufs ont été observées dans du maïs de grandes cultures, dans certaines régions. Soyez vigilants. Chrysomèles, pucerons et rouille : surveillez les champs à risque.
PYRALE UNIVOLTINE
Les captures de papillons de la pyrale univoltine sont en diminution. Au cours de la dernière semaine, seules quelques captures (3 papillons en tout) ont été effectuées dans un site en Mauricie et un site en Estrie. Du dépistage a été effectué au cours de la dernière semaine dans des champs situés dans les régions suivantes : Basses-Laurentides, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches et Montérégie. Une présence de larves et/ou de dommages (à divers degrés) a été notée dans certains champs parmi ces régions.
Consultez le tableau synthèse ci-dessous pour voir le portrait de l’activité de la pyrale du maïs selon les régions. Quant aux régions pour lesquelles les dates de traitements contre la pyrale univoltine sont passées, maintenez la surveillance des champs menacés (dépistage au champ) pour déceler la présence de nouvelles larves et intervenir au besoin.
Rappelons qu’à cette période de l’été, un traitement contre la pyrale assure la protection des champs qui seront récoltés à l’intérieur d’une période d’environ deux semaines après la pulvérisation.
Les larves de pyrale du maïs terminent leur développement à l’intérieur des tiges de maïs. Il est donc fortement recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus de maïs sucré rapidement après la récolte. Cela diminue considérablement le nombre de larves qui réussiront à survivre.
PYRALE BIVOLTINE (2E GÉNÉRATION)
Les captures de papillons de la pyrale bivoltine (2e génération) débutent timidement au Centre-du-Québec et dans Lanaudière, alors qu’elles se poursuivent en Montérégie. Du dépistage effectué en Montérégie a révélé la présence de masses d’œufs dans certains champs. Ces observations devancent légèrement la date de prévision de ponte pour les Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et la Montérégie. Ainsi, les premières larves pourraient être observées à partir du 10 août au lieu du 12 août. Voir ci-dessous les dates de dépistage et de traitements révisées.
Selon les données de piégeage et le cumul des degrés-jours de croissance, nous prévoyons que les premières pontes devraient débuter vers le 14 août dans les municipalités hâtives des régions suivantes : Centre-du-Québec, Estrie, Mauricie et Outaouais. Ainsi, les premières larves pourraient être observées vers le 19 août dans ces régions. Les prochains avertissements feront état de la situation pour les autres régions.
Dépistage au champ
À partir de la date indiquée pour l’apparition des premières larves, visitez les champs menacés à intervalles réguliers. À cette période, les premières masses d’œufs seront écloses et les jeunes larves de pyrale bivoltine (2e génération) auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules. À partir de la date indiquée pour l’apparition des masses d’œufs, il est possible de visiter les champs pour déterminer le taux de parasitisme par les trichogrammes, s’il y a lieu. Pour tous les détails sur la méthode de dépistage de la pyrale du maïs, consultez le bulletin complet sur ce sujet en cliquant ici.
Traitements insecticides
Le RAP émet des recommandations de traitements à l’échelle régionale, sans tenir compte des particularités propres à chaque localité (ex. : microclimat, historique d’infestation, etc.). Le dépistage champ par champ devrait être privilégié, car il permet de mieux cibler les dates de traitements et même parfois de réduire le nombre de traitements. Il permet d’évaluer l’état d'infestation d'un champ en particulier et de déterminer si un traitement insecticide contre la pyrale du maïs est justifié. Les dates indiquées dans le tableau ci-dessous peuvent varier de quelques jours, selon les observations effectuées par les collaborateurs du RAP. Les prochains avertissements vous informeront des changements, s’il y a lieu.
Trichogrammes
L’introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. En effet, les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4 à 6 feuilles. Les trichogrammes doivent être actifs dès la date de début de ponte dans les champs qui auront atteint le stade 4 à 6 feuilles. Vous pourrez mesurer le taux de parasitisme en observant les masses d’œufs sous les feuilles des plants de maïs. Les masses d’œufs complètement noircies sont parasitées par les trichogrammes. Pour plus d’information sur les trichogrammes, cliquez ici.
VER DE L’ÉPI
Au cours de la dernière semaine, aucun papillon du ver de l’épi n’a été capturé. Maintenez la surveillance de ce ravageur à l’aide de pièges à phéromones. Les champs de maïs sucré sont à risque lorsque les épis ont des soies fraîches. Les papillons femelles sont attirés par les soies fraîches, où ils pondent leurs œufs. À partir de la date de capture de papillons, la période de ponte de ce ravageur dure environ 10 jours. Les champs à risque sont donc 1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi et 2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les plus récentes captures de papillons à la ferme. Pour tous les détails sur le piégeage, les méthodes de lutte, etc., consultez le bulletin d’information Le ver de l’épi du maïs : identification, biologie et stratégie d’intervention.
LÉGIONNAIRE D’AUTOMNE
Les captures de papillons de la légionnaire d’automne se poursuivent faiblement. Des papillons ont été capturés dans des sites de piégeage situés dans les régions suivantes : Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière, Laurentides, Montérégie et Saguenay–Lac-Saint-Jean. Quelques larves ont été observées au champ, notamment dans la région de la Capitale-Nationale et de la Montérégie. Les papillons de légionnaire d’automne arrivent du sud des États-Unis par les vents et il est impossible de déterminer où ils se poseront. On ne peut savoir, avec certitude, qu'il y a présence de la légionnaire d’automne dans un champ qu’à l’aide de pièges à phéromone, ou encore, en dépistant les dommages dans le champ alors que les larves sont toujours présentes sur le feuillage.
Il est recommandé de dépister régulièrement vos champs de maïs sucré tardif afin de vérifier la présence de dommages et de larves sur le feuillage. Il est important d’intervenir à ce moment, puisque les jeunes larves sont encore sur le feuillage, et donc vulnérables aux insecticides. Plus tard, les larves se retrouvent dans les épis où elles se nourrissent des grains en formation et où elles sont difficiles, voire impossibles à contrôler. Si un traitement est effectué, il est recommandé d’utiliser un insecticide homologué à la fois contre la légionnaire d’automne et contre la pyrale du maïs.
Pour plus de renseignements, consultez le bulletin d’information Légionnaire d’automne dans le maïs sucré : biologie, surveillance, dépistage et stratégies d’intervention.
Le RAP Grandes cultures effectue la surveillance du ver-gris occidental des haricots (VGOH) à l’aide de pièges à phéromone. Les captures de papillons du VGOH sont en forte augmentation. Des captures ont été effectuées notamment dans les régions suivantes : Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière, Laurentides, Mauricie, Montérégie et Outaouais. Les captures les plus importantes sont dans les régions de Lanaudière, des Laurentides, de la Montérégie-Ouest et de l’Outaouais.
Quelques dépistages au champ ont été effectués récemment dans du maïs de grandes cultures en Montérégie-Ouest et dans la région de l’Outaouais. Dans certains champs dépistés, il y avait une présence significative de masses d’œufs du VGOH.
Les premiers cas de dommages au maïs sucré ont été rapportés en 2016, à quelques endroits isolés en Montérégie. Nous vous recommandons de dépister les champs à risque pour la présence de masses d’œufs lors de vos dépistages au champ dans les prochaines semaines, dans toutes les régions mais particulièrement dans Lanaudière, les Laurentides, la Montérégie et l’Outaouais. Les champs les plus à risque pour la ponte des œufs de VGOH sont ceux situés en sols sableux et dont les panicules (croix) sont sur le point de sortir ou sont fraîchement sorties.
Lors du dépistage des masses d’œufs, concentrez-vous sur les 3-4 feuilles du haut, car les œufs sont généralement déposés sur ces feuilles. De plus, la ponte a lieu habituellement sur la face supérieure (le dessus) des feuilles. Un peu avant l’éclosion, la couleur des œufs passe du blanc au mauve. Voir photos ci-dessous. Le dépistage des jeunes larves du VGOH est plus difficile, car elles ressemblent beaucoup aux jeunes larves d’autres espèces (ex. : pyrale du maïs et ver de l’épi). N’hésitez pas à faire appel aux services du Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour faire confirmer vos identifications.
Selon les informations disponibles, la fenêtre d’intervention contre le VGOH est très restreinte. On doit traiter avant que les larves ne se logent dans les soies. Lorsque les œufs éclosent, les larves prennent 1 à 2 jours avant de trouver les croix où elles se nourrissent pendant 3 à 4 jours, puis elles prennent 1 à 2 jours pour se rendre aux soies. On peut prévoir l’éclosion des œufs par leur couleur : lorsqu’ils deviennent mauves, l’éclosion se produira dans les 48 heures.
Pour plus d’information sur le VGOH dans le maïs sucré (identification de l’insecte, dépistage, etc.), consultez la fiche du MAAARO « Ver-gris occidental du haricot ». Pour l’information à jour sur les captures de papillons du VGOH, consultez les récents communiqués du RAP Grandes cultures en cliquant ici.
Figure 1. A : Masse d’œufs de ver-gris occidental des haricots sur la face supérieure d’une feuille de maïs, visible à contre-jour. B : Masse d’œufs fraîche. C : Masse d’œufs peu avant l’éclosion. (Photos : François Meloche) |
CHRYSOMÈLE, PUCERONS ET ROUILLE
Des adultes de la chrysomèle des racines du maïs sont observés localement dans certains champs. À cette période de l’été, ces insectes peuvent migrer des champs de maïs-grain, où les soies sont moins attirantes, vers des champs de maïs sucré aux soies plus fraîches. En se nourrissant des soies des épis de maïs, les adultes de la chrysomèle peuvent nuire à la pollinisation. Ils peuvent parfois se nourrir de grains et endommager le bout des épis. Pour plus d’information sur la chrysomèle des racines du maïs et les moyens de lutte, consultez le bulletin d’information La chrysomèle des racines du maïs dans le maïs sucré : identification, biologie et stratégies d’intervention.
Si vous observez des plants de maïs en forme de « cols d’oie », cela peut avoir été causé par des larves de chrysomèle des racines du maïs qui se sont nourries des racines, ce qui fait verser les plants plus tard en saison. À cette période de l’été, les chrysomèles sont arrivées au stade adulte et aucune intervention ne peut être faite au niveau des racines. Il est important d’effectuer une rotation des cultures pour éviter que le problème ne revienne l’année prochaine (les adultes de chrysomèles pourraient pondre à nouveau dans le champ de maïs et, l’été prochain, les larves s’alimenteront des racines de maïs dans ce champ si aucune rotation n’est faite). Précisons que les « cols d’oie » peuvent être causés par d’autres facteurs. Pour plus d’information, consultez le bulletin d’information Plants de maïs en forme de « cols d’oie » : causes possibles.
Certains collaborateurs ont noté la présence de pucerons à de faibles niveaux, notamment dans la Capitale-Nationale, la Chaudière-Appalaches et la Montérégie. Maintenez la surveillance des pucerons lors de vos dépistages au champ. Pour plus de renseignements, consultez le bulletin d’information Les pucerons dans le maïs sucré.
Dans certains champs, on rapporte la présence de rouille sur le feuillage de certains cultivars de maïs sucré, mais les niveaux d’infestation sont trop faibles pour justifier une intervention. Le premier moyen de défense contre la rouille est la résistance ou la tolérance variétale. Pour les autres cultivars, il peut parfois être nécessaire d’intervenir avec un fongicide pour protéger le maïs sucré tardif. Surveillez les champs qui ne sont pas encore au stade « croix » et consultez votre conseiller avant toute intervention. Il n’existe pas de seuil d’intervention au Québec. Ailleurs, les seuils d’intervention pour la rouille dans le maïs sucré sont mal définis. Dans l’État de New York et en Ontario, on propose de faire un traitement lorsqu’on trouve plus de 6 pustules par feuille avant l’apparition des soies. Chose certaine, pour une grande efficacité, les traitements faits à un stade de croissance précoce du maïs sont à privilégier. Seuls les traitements réalisés avant la croix seraient utiles.
À consulter
Bulletin d’information La chrysomèle des racines du maïs dans le maïs sucré : identification, biologie et stratégies d’intervention
Vidéo Le piégeage d’insectes dans le maïs sucré (pyrale du maïs, ver de l’épi, légionnaire d’automne)
Bulletin d’information Pyrale du maïs dans le maïs sucré : biologie, surveillance, dépistage et stratégies d’intervention
Bulletin d’information Le ver de l’épi du maïs : identification, biologie et stratégie d’intervention
Bulletin d’information Les pucerons dans le maïs sucré
Bulletin d’information Légionnaire d’automne dans le maïs sucré : biologie, surveillance, dépistage et stratégies d’intervention
Bulletin d’information Insecticides et fongicides homologués dans la culture du maïs sucré en 2017
Collaboration : Bonduelle Canada, Isabelle Fréchette et RAP Grandes cultures.
Cet avertissement a été rédigé par Brigitte Duval, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.