Premiers symptômes de brûlure bactérienne du lilas. Prévention de la brûlure bactérienne des rosacées. Aureobasidium dans les hémérocalles.
PREMIERS SYMPTÔMES DE BRÛLURE BACTÉRIENNE DU LILAS
Lilas atteint de la brûlure bactérienne du lilas
Photo: IQDHO
Cette semaine, on nous a rapporté un premier cas de lilas (Syringa sp.) présentant des symptômes de Pseudomonas syringae pv. syringae au Centre-du-Québec.
La température fraîche et pluvieuse de la semaine dernière pourrait avoir favorisé la maladie dans certaines régions.
Les symptômes de maladie apparaissent généralement au mois de mai : les jeunes tiges prennent la forme d’une crosse noircie. Il est recommandé de couper les branches atteintes par temps sec, au moins 15 cm sous la lésion et de brûler les débris.
Pour prévenir l’apparition de la maladie, il faut éviter tout bris mécanique qui permet aux bactéries d’entrer et manipuler les plants le moins possible. De plus, des études ont démontré que cultiver les lilas sous abris garde les plants sains, sans nécessiter de fongicides, en les protégeant de la pluie.
À cette période de l’année, l’application de fongicides n’est pas efficace. L’application d’un fongicide homologué peut être utile en prévention à l’automne avant de mettre les protections hivernales, et tôt au printemps au moment du retrait de ces couvertures.
PRÉVENTION DE LA BRÛLURE BACTÉRIENNE DES ROSACÉES
Jeunes pommiers atteints par la brûlure bactérienne des rosacées
Photo: IQDHO
Le temps sera bientôt propice aux infections à la brûlure bactérienne des rosacées (Erwinia amylovora). En verger, les pommiers ont atteint le stade « bouton rose » en Montérégie et en Estrie. Selon un modèle prévisionnel, la pleine floraison est attendue entre le 15 mai (Montérégie) et le 22 mai (Québec). Toutefois, en pépinière, la floraison peut être étalée sur plusieurs semaines, compte tenu de diverses composantes comme la diversité de cultivars, des dates de plantation et de la culture en sol ou en contenant, par exemple.
Le principal mode d’infection de la brûlure bactérienne des rosacées est le transport de la bactérie Erwinia amylovora sur les fleurs par les insectes pollinisateurs. La bactérie se multiplie plus rapidement par temps chaud et humide.
D’autre part, pour qu’il y ait infection, de l’eau doit être présente sur la fleur. Même s’il ne pleut pas, l’irrigation par aspersion, une pulvérisation foliaire ou la rosée peuvent suffire à déclencher une infection. Il faut donc éviter de mouiller la canopée sensible pendant la floraison.
Fleur de pommier (Malus sp.)
Photo: IQDHO
Différents fongicides, dont des biopesticides, auront un effet contre la bactérie et sont homologués pour lutter contre la brûlure bactérienne au stade « floraison ». Il est essentiel de bien lire le mode d’emploi pour obtenir une efficacité optimale de ces produits. Les traitements ne protègent que les fleurs ouvertes au moment de l’application.
Méthode prometteuse
Des producteurs en pépinière ornementale ont testé avec succès l’emploi de filets pour empêcher les pollinisateurs de contaminer les fleurs d’arbres fruitiers avec Erwinia lors de la floraison. Cette technique, ainsi que plusieurs bonnes pratiques, sont décrites dans cette vidéo réalisée par l’IQDHO : La brûlure bactérienne des rosacées dans la production en pépinière ornementale.
Fiche de l’IQDHO et Québec Vert La brûlure bactérienne des rosacées
AUREOBASIDIUM SUR LES HÉMÉROCALLES
Symptômes d'Aureobasidium microstictum sur un plant d'hémérocalle
Photo: IQDHO
Des taches foliaires, causées par Aureobasidium microstictum, ont été dépistées dans des hémérocalles (Hemerocallis sp.) cette semaine. La maladie a été observée au Centre-du-Québec sur des plants cultivés en serre et en contenants à l’extérieur. Selon nos collaborateurs, pour l’instant, le problème semble limité.
Des taches vert foncé, d’apparence humide, se développent le long de la nervure principale de la feuille. Les taches jaunissent puis deviennent brunes et sèches.
Aucun fongicide n’est homologué contre Aureobasidium dans les hémérocalles. Il faut donc appliquer des méthodes préventives pour limiter la contamination.
- Entretenir les plants lorsque le feuillage est sec.
- Retirer le vieux feuillage de l’année précédente qui peut porter des sclérotes qui survivent à l’hiver.
- Couper les feuilles affectées. Désinfecter les outils entre chaque coupe.
- Ne pas travailler dans d’autres lots d’hémérocalles après avoir manipulé des plants affectés.
- Réduire au minimum les éclaboussures lors de l’irrigation, puisqu’elles répandent la maladie.
Fiche technique
Tache foliaire de l’hémérocalle
Fiche de l’IQDHO et Québec Vert
Taches foliaires de l’hémérocalle
POUR PLUS D’INFORMATION
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marie-Édith Tousignant, agr. et Nicolas Authier, agr. (IQDHO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Pépinières ornementales ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.