La camerise : des budgets pour une culture nordique prometteuse

Dès son implantation au Québec en 2007, la camerise a attiré l’attention grâce à ses nombreuses vertus. Riche en vitamines A et C, en fibres et en antioxydants, la camerise est reconnue pour ses bienfaits nutritifs. Ce fruit contient aussi d’importantes quantités de potassium, de calcium, de phosphore, de magnésium et d'autres minéraux essentiels. Toutefois, son goût sucré-amer associé au cassis, au bleuet et à la framboise restreint son intérêt pour le marché frais. C’est pourquoi les producteurs de camerises ne cessent d’innover afin de faire connaître leurs précieuses baies. Du gin, du vin, des confitures, du chutney, de la gelée et du sirop ne sont que quelques exemples des produits transformés disponibles sur le marché. En 2016, la moitié des récoltes québécoises a été exportée à travers les provinces canadiennes et même en Asie. Au Québec, environ 25 % des fruits ont été vendus frais par vente directe à la ferme ou au marché public. Le reste de la récolte a été écoulée pour la transformation, soit : 20 % pour la production de yogourts, 15 % pour les confitures et tartinades, 15 % pour les boissons (jus, bière ou spiritueux), 10 % dans le réseau de l’hôtellerie, de la restauration et des marchés institutionnels privé et public et pour finir, 5 % en fruit séchés ou autres fins (voir figure 1).
 
D’autres parts, le camérisier est populaire en raison de sa résistance aux conditions nordiques du Québec. En plus de bien tolérer le froid, cet arbuste est tenace face aux attaques d’insectes et de maladies. C’est pour ces raisons que l'équipe des Références économiques au CRAAQ a produit deux budgets sur la production de camerises en 2019, et les a mis à jour récemment. L’un des budgets inclut la récolte faite manuellement et l’autre, la récolte mécanisée.

Comme tous les autres budgets des Références économiques, ceux-ci présentent les résultats probables d'un modèle d'entreprise dans le contexte des prix qui prévalaient au moment de sa rédaction. Le modèle retenu pour ces budgets est celui d'une entreprise qui obtient une bonne efficacité technique et économique de production. Les différentes opérations sont réparties sur 20 années de production. L'aménagement du terrain peut s'étendre de quelques semaines à deux ans. Dans ces budgets, il a été considéré que cette étape dure une année, suivie d'une autre pendant laquelle les camérisiers sont plantés. Les deux années suivantes permettent une croissance végétative. C’est pourquoi la première récolte s'effectue donc à l'an 5 et celle-ci est toujours faite de façon non mécanisée (figure 2).
 
Le rendement des camérisiers connaît beaucoup de variabilité. Pour les deux budgets, les variétés comme Berry blue et Indigo gem ont été retenues. L'utilisation d'autres cultivars pourrait avoir un impact positif ou négatif sur les rendements et la rentabilité de l'entreprise. Les plants sont irrigués et fertigués avec un système d'irrigation goutte à goutte. Les camerises sont récoltées six à huit semaines après la floraison. La récolte est faite en début d’été. Cette hâtivité du fruit offre plusieurs avantages : elle permet d’éviter des maladies, la période de gel ou l’éclosion d’insectes nuisibles. D’un point de vue économique, ceci donne aussi la possibilité à l’entreprise de répartir adéquatement sa charge de travail et ses revenus.

Les différents feuillets mentionnés précédemment sont offerts sur le site du CRAAQ. Vous y trouverez les deux budgets des Références économiques, Camerise - récolte mécanisée et Camerise - récolte manuelle. De plus, vous pouvez y découvrir la fiche synthèse - Camerise.

Sources :
http://www.camerisequebec.com/la-camerise.php
https://camerise.co/la-camerise/
https://camerises.ca/culture/
https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Regions/Capitale-Nationale/Camerises.pdf

Ce texte a été publié originalement dans le magazine le Bulletin des agriculteurs en septembre 2022.

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