Le bleuet nain, un secteur en croissance

Un bref portrait

Le bleuet nain fait partie des quelques productions fruitières dont les superficies ont augmenté au cours des dernières années. C’est au Québec que l’on retrouve le plus grand nombre d’hectares de bleuets sauvages, soit 37 254 hectares sur les 65 316 hectares cultivés au Canada. La production est concentrée au Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec près de 30 000 hectares. Cela représente 80 % de la superficie totale québécoise en production. La Côte-Nord vient au second rang avec 5000 hectares en production (Figure 1).
 
Mise en marché
Les producteurs québécois ont mis en marché 44 120 tonnes métriques de bleuets nains sauvages en 2020. Le petit fruit est commercialisé à l’état congelé dans une proportion de 95 % et est destiné en majeure partie à l’exportation (90 % de la production).  La valeur des exportations totalise 92 millions $. Les principaux pays importateurs de bleuets nains sauvages sont les États-Unis, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et le Japon. Le reste de la récolte est écoulé en produits frais par divers canaux de vente.

Budget d'entreprise et données économiques
Afin de guider les producteurs et les conseillers dans la planification des investissements et l’évaluation de la rentabilité des exploitations, l’équipe des Références économiques a mis à jour le budget Bleuet nain semi-cultivé. Celui-ci présente les résultats probables d'une entreprise de 40 ha (100 acres), la superficie d’entreprise la plus commune selon les collaborateurs impliqués dans la réalisation du budget. Selon le modèle d’entreprise retenu, le producteur a de l'expérience dans l'exploitation d'une bleuetière et obtient une bonne efficacité technique et économique. Basé sur 11 années, le budget débute par l’aménagement du terrain la première année. Globalement, l’année 1 est consacrée au fauchage/broyage forestier et au ramassage de débris, ainsi qu’à l’implantation des arbustes fruitiers. La seconde année est destinée au développement des plants. Cette année de croissance végétative sert à préparer les plants à la production de fruits l’année suivante. Après l'aménagement du terrain, le lot est divisé en 2 parcelles de manière à obtenir une récolte sur la moitié de la superficie à chaque année (système de production semi-intensif). En d’autres mots, une rotation de 2 ans est pratiquée, c'est-à-dire une année de développement des plants et une année de récolte sur la moitié de la superficie de la bleuetière. Le budget est fait sur 11 années, dont 9 années de récolte, et les résultats (les produits moins les coûts) sont présentés pour chaque année de récolte.

En raison de la petite taille du fruit et des grandes superficies en production, le bleuet nain est récolté à l’aide d'une récolteuse mécanique. Les frais associés aux récoltes représentent environ 25 % des charges totales d’une exploitation. Les fertilisants et pesticides représentent aussi une dépense importante dans ce type de culture, qui tend à augmenter en raison des hausses de prix (figure 2). 
 
L’équipe des Références économiques remercie ses partenaires et collaborateurs qui ont participé à l’élaboration de ce budget :
Valérie Grenier, agronome (GMA, Saguenay-Lac-Saint-Jean), Marie-Ève Moreau, agronome (Club Conseil Bleuet), Pierre-Olivier Martel, agronome, Pascal Lavaute, agronome, et Andrée Tremblay, technicienne agricole (MAPAQ - Centre de services d'Alma)
 
Le budget Bleuet nain semi-cultivé est offert sur le site du CRAAQ.

Références :
Guide de production du bleuet sauvage, Syndicat des Producteurs de Bleuets du Québec 
Culture du bleuet, Gouvernement du Québec 
Monographie du Bleuet, Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation 
Aperçu statistique de l’industrie fruitière du Canada 2020, Agriculture et Agroalimentaire Canada 

Ce texte a été publié originalement dans le magazine le Bulletin des agriculteurs en juin 2022.

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