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Grandes cultures, Avertissement No 20, 9 août 2024


Jaunissement du soya en fin de saison et diagnostic des maladies. Puceron du soya : populations stables ou en baisse dans la majorité des champs. Chrysomèles des racines du maïs : surveillance des champs en maïs continu. Faibles populations de chrysomèles du haricot dans le soya. VGOH : pic de captures de papillon atteint, dépistage des masses d'oeufs et larves encore à prévoir.
 

JAUNISSEMENT DU SOYA EN FIN DE SAISON ET DIAGNOSTIC DES MALADIES
B. Duval1 et J. Breault1
1. Agronome (MAPAQ)

Certains champs de soya commencent à jaunir à cette période de l’année. Dans certains cas, on peut se demander si ce jaunissement est normal (sénescence des plants de soya) ou bien si d’autres facteurs sont en cause. Par exemple, les symptômes de certaines maladies foliaires qui ont généralement un faible impact sur le rendement, comme la tache brune, le mildiou et la brûlure bactérienne, peuvent être observées à cette période de l’année. Des symptômes du syndrome de la mort subite et du nématode à kyste du soya peuvent aussi être observés. Il est utile de bien diagnostiquer ces problèmes phytosanitaires afin de planifier les mesures à prendre pour les prochaines saisons de culture. En cas de doute, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller(ère) agricole et/ou envoyer des plants au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ.

Pour plus d’information :
   
 
PUCERON DU SOYA : DANS LA MAJORITÉ DES CHAMPS, LES POPULATIONS SE STABILISENT OU SONT EN DIMINUTION
S. Mathieu1, M.- É. Cuerrier1, B. Duval1, J. Saguez2 et J. Breault1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
 
Parmi les 67 champs de soya dépistés cette semaine par le RAP Grandes cultures, les populations du puceron du soya se sont stabilisées ou ont diminué dans environ 72 % des champs, alors que 28 % des champs ont vu une augmentation des populations. Ces hausses ont eu lieu principalement dans certains champs situés en Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides. La grande majorité des champs dépistés cette semaine au Québec a atteint le stade R5, stade à partir duquel le soya n’est généralement plus à risque. Les ennemis naturels sont encore présents et contribuent au contrôle du puceron. Pour voir l’évolution des populations de pucerons du soya par site, consultez le tableau.
 
Sommaire des populations de pucerons du soya par région pour 67 sites du réseau de surveillance
Image Agri-Réseau

 

Pour les champs qui n’ont pas encore atteint le stade R5, poursuivez le dépistage en vous référant à la Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya. À partir du stade R5, les risques de pertes de rendements associés au puceron du soya diminuent et un traitement phytosanitaire a peu de chances d’être rentable.

Pour plus d’information sur l’impact du puceron sur le rendement du soya, consultez l’avertissement N° 19 du 2 août 2024.

 
CHRYSOMÈLES DES RACINES DU MAÏS : SURVEILLEZ LES CHAMPS EN MAÏS CONTINU
J. Saguez1, J. Breault2 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Les adultes de la chrysomèle des racines du maïs ont maintenant émergé et il est possible de les voir s’alimenter sur différentes parties des plants de maïs (feuilles, panicules, soies). Ces dommages sur les parties aériennes des plants de maïs sont souvent sans conséquence, mais cela peut signifier que les larves ont pu faire des dommages aux racines plus tôt dans la saison.
 
Image Agri-Réseau

Chrysomèles des racines du maïs s'alimentant sur différentes parties aériennes des plants de maïs

Photo : J. Saguez (CÉROM)


Au cours des dernières semaines, quelques cas d’infestations ont été rapportés en Montérégie-Est, dans les secteurs de Saint-Hyacinthe et de La Présentation, dans du maïs continu. La culture de maïs continu permet le maintien des populations de chrysomèles si le maïs n’est pas un hybride doté d’une technologie Bt qui contrôle les chrysomèles (voir la liste des technologies qui fournissent une protection contre cet insecte). En effet, les larves de chrysomèles ont besoin des racines de maïs pour se développer. Si les champs sont infestés, il est aussi possible de voir des plants qui poussent en forme de col d’oie.

La présence de chrysomèles et de dommages pourrait entraîner des pertes de rendement. Le dépistage et la surveillance des champs est donc suggérée, prioritairement dans les champs en maïs continu, d’autant plus qu’au cours des dernières années, des cas de résistance aux technologies Bt ont été observés aux États-Unis et en Ontario. Si vous observez des populations importantes de chrysomèles des racines du maïs ou des dommages dans vos champs, contactez votre agronome et la coordonnatrice du RAP Grandes cultures (rapcerom@cerom.qc.ca). Le CÉROM est à la recherche de spécimens dans le cadre d'un projet sur la résistance de la chrysomèle au Bt.

Pour plus d’information :
 


CHRYSOMÈLE DU HARICOT DANS LE SOYA : LES POPULATIONS SONT FAIBLES
S. Boquel1, J. Saguez1 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Une faible présence de chrysomèles du haricot adultes provenant de la génération issue des œufs pondus de la mi-juin à la fin juin est observée dans certains champs de soya. Au cours des prochaines semaines, les adultes vont se nourrir du feuillage et des gousses. Pour les quelques sites dépistés cette semaine dans le cadre du RAP Grandes cultures et situés en Montérégie, les résultats de dépistage montrent que les populations de chrysomèles (0,1 à 0,5 individus par coup de filet) sont très faibles pour le moment. De plus, aucune gousse endommagée n’a été observée dans ces champs. Le suivi des populations et des dommages est recommandé dans les champs de soya ayant un historique de présence de chrysomèle du haricot.
 
Image Agri-Réseau

Chrysomèles du haricot adultes

LEDP (MAPAQ)


Bien que la chrysomèle du haricot cause de la défoliation, la principale problématique est liée aux dommages aux gousses, ce qui peut altérer la qualité des grains. Durant les stades R5 à R7 (R5 étant le stade le plus vulnérable), les chrysomèles du haricot peuvent grignoter la surface des gousses pour ne laisser qu’une fine membrane blanche recouvrant les grains. Ces grignotements peuvent infliger des dommages directs aux grains ou encore les exposer à l’humidité, ce qui peut occasionner le flétrissement des grains et l’apparition de taches ou de moisissure (voir photos ci-dessous). Ces blessures sont aussi des portes d’entrée possibles pour des maladies.
 
Image Agri-Réseau

Dommages aux gousses (à gauche) et baisse de la qualité du grain (à droite) causés par la chrysomèle du haricot

Sébastien Boquel (CÉROM)


L’évaluation des dommages aux gousses et du nombre de gousses coupées se fait sur 2 à 4 plants à 5 stations réparties de manière aléatoire dans le champ pour un total de 10 à 20 plants. Le pourcentage moyen de gousses endommagées est déterminé en calculant le ratio du nombre de gousses coupées et/ou présentant des dommages par rapport au nombre de gousses totales sur les plants.

Au Québec, aucun seuil économique d’intervention n’a été validé. L'Université Purdue propose un tableau d’intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives dans le champ et de la maturité des plants.

Seuils d'intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives dans le champ et de la maturité des gousses entre R5 et R7
Image Agri-Réseau

 

Pour en savoir plus sur la chrysomèle du haricot et le dépistage de ce ravageur, consultez la fiche technique La chrysomèle du haricot dans le soya et la vidéo La chrysomèle du haricot : biologie, dépistage et stratégies d’intervention (6 minutes).
 

VGOH : ENCORE DU DÉPISTAGE À PRÉVOIR...
J. Saguez1, B. Duval2 et A. Akpakouma2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Les captures de papillons du ver gris occidental du haricot (VGOH) suivies par le RAP grandes cultures ont diminué au cours de la dernière semaine. Le pic de captures a donc été atteint et les captures devraient diminuer dans les semaines à venir. Poursuivez le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves dans les champs à risque, puisque les papillons sont toujours actifs.

Lors du dépistage, portez attention à l’ensemble du plant, car des masses d’œufs pourraient être pondues plus près des épis. Plusieurs masses d’œufs ont déjà éclos au cours des dernières semaines. Les larves se déplacent sur les plants. On peut les trouver sur les feuilles ou à la jonction des feuilles et des tiges. Pour les hybrides plus tardifs, si les épis ne sont pas encore sortis, vérifiez au niveau de la panicule. Les jeunes larves peuvent s’y réfugier pour aller se nourrir du pollen. Si les épis sont sortis, il est possible de voir les jeunes larves au niveau des soies. Certaines larves peuvent aussi avoir commencé à entrer dans les épis.
 
Image Agri-Réseau

Jeunes larves de VGOH au niveau de la panicule

Photo : Marie-Ève Lavoie (Profiteausol)

Image Agri-Réseau

Jeune larve de VGOH au niveau des soies

Photo : Priscila Petrauska (CAE de l'Estrie)


Si les champs atteignent le seuil d’intervention de 5 % des plants infestés (par des masses d’œufs ou par des jeunes larves), le recours à un pesticide pourrait être envisagé. Consultez la liste des produits disponibles sur SAgE Pesticides. Le moment d’application du pesticide est important, car il faut s’assurer que l’insecticide contrôle le plus grand nombre de larves. Comme les pontes sont effectuées sur plusieurs semaines et que les larves se déplacent rapidement vers l’intérieur des épis, il est fort probable que le pesticide ne permette pas de contrôler tous les individus. Il faut donc cibler le moment du traitement pour atteindre le plus de jeunes larves possible. Avant d’appliquer un pesticide, il faut aussi tenir compte de plusieurs autres facteurs, notamment la présence des ennemis naturels, l’impact du passage de la machinerie dans le champ et la rentabilité du traitement.

L’atteinte du seuil d’intervention pourrait également permettre de considérer le recours à l’utilisation d’hybrides Bt Viptera (Vip3A) l’an prochain.

Pour en savoir davantage sur le dépistage du VGOH et les stratégies d’intervention :
 
  
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 09 août 2024
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