Ajouté à Mes favoris.

Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire
Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

S'informer

Le savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

Chargement en cours

Filtrer la recherche 
  • Sujet(s) :
  • Production(s) :
Format
Type de contenu
Date de début
Date de fin
Régions

Grandes cultures, Avertissement No 19, 2 août 2024

Puceron du soya : dépistage dans les champs avec fortes populations qui n'ont pas atteint le stade R5. Pourriture à sclérotes dans le soya : stade critique généralement dépassé, évaluation nécessaire dans les champs semés tardivement. Insectes défoliateurs dans le soya. VGOH : Poursuite du dépistage des masses d'oeufs dans le maïs. Pollinisation du maïs : insectes dans les soies à surveiller. Coloration anormale de la luzerne : causes possibles. Dépistage des mauvaises herbes et détection de résistances.


PUCERON DU SOYA : POURSUIVEZ LE DÉPISTAGE DES CHAMPS AVEC DE FORTES POPULATIONS DE PUCERONS QUI N'ONT PAS ENCORE ATTEINT LE STADE R5
S. Mathieu1, S. Boquel2, V. Samson1, M.-E. Cuerrier1, J. Saguez2, B. Duval1 et J. Breault1
1.  Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
 
Cette semaine, les populations du puceron du soya étaient en augmentation dans 62 % des sites dépistés et le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant a été atteint dans 38 % des champs. Heureusement, de fortes pluies sont tombées, ce qui peut aider à réduire la progression des populations du puceron. De plus, le soya croît rapidement en raison des conditions météorologiques favorables, le rendant moins vulnérable aux attaques de pucerons. Les ennemis naturels sont encore bien présents et aident également au contrôle du puceron. Pour voir l’évolution des populations par site, consultez le tableau ici.
 
Tableau 1 : Sommaire des populations du puceron du soya par région pour 64 sites du réseau de surveillance pour la semaine débutant le 29 juillet
Image Agri-Réseau


Pour les champs qui atteignent le seuil d’alerte (250 pucerons/plant) et qui sont encore à un stade sensible (R1 à R4), il est recommandé d’augmenter la fréquence des dépistages aux 3 à 7 jours pour évaluer l’évolution des populations des pucerons et des ennemis naturels, le stade de croissance du soya ainsi que le stress causé aux plants. Si les populations de pucerons augmentent d’au moins 35 % lors de ces dépistages, il est possible de considérer un traitement insecticide foliaire.  Pour plus d’information, consultez la Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya.

Estimer la rentabilité des traitements insecticides
Les pertes de rendement de soya peuvent être estimées en utilisant le nombre de pucerons-jours-cumulatifs (PJC) selon la relation suivante :

Pertes de rendement (%) = PJC x 6,88/10 000 (Ragsdale et coll., 2007).


Cette formule considère que les pertes de rendement dépendent des populations de pucerons mais également de la durée d’exposition des plants de soya aux infestations. Une perte de rendement de 6,88 % est estimée pour chaque 10 000 PJC pour du soya aux stades R1 à R5.


Tableau 2 : Exemple de pertes de rendement estimées en fonction du nombre de pucerons-jours-cumulatifs (PJC)

Semaine Date du dépistage Nombre de jours entre les dépistages Moyenne de pucerons par plant Pucerons-jours cumulatifs(1) Perte de rendement estimée
1 8 juillet 0 0,00 0 0,00 %
2 15 juillet 7 6,70 27 0,0 %
3 22 juillet 7 165 707 0,5 %
4 29 juillet 7 679 3 918 2,7 %
(1) Exemple pour déterminer le nombre de pucerons-jours-cumulatifs au 15 juillet (27 PJC) : Déterminer la densité de pucerons par jour pour la période située entre le 15 juillet et le dernier dépistage antérieur à cette date (8 juillet) : (6,70 - 0) / 7 = 0,95 pucerons/jour. Pour calculer le nombre de PJC pour la période de 7 jours entre les dépistages : Jour 1 : 0 + 0,95 = 0,95 pucerons-jour (PJ); Jour 2 : 0,95 + 0,95 = 1,914 PJ; Jour 3 : 1,914 + 0,95 = 2,86 PJ et ainsi de suite jusqu'au Jour 7.  Ensuite, additionner le nombre de pucerons-jour de chacun des jours (0 + 0,95 + 1,914 + 2,86 + (...) sur la période de 7 jours, ce qui donne 27 PJC.


En plus de la perte de rendement estimée, les pertes dues à l’écrasement des plants de soya par le passage du pulvérisateur, la largeur de la rampe, le stade du soya, le rendement espéré, le prix de vente du soya, etc. doivent aussi être considérés dans le calcul de rentabilité.

 
Tableau 3 : Pourcentages estimés de pertes de rendement du soya causées par le passage d'un pulvérisateur en fonction des stades de croissance du soya, de l'écartement des rangs et de la largeur
de la rampe
Image Agri-Réseau

La méthode d’analyse pour estimer les pertes de rendement à l’aide des pucerons-jours cumulatifs est expliquée dans cette annexe.
 


POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA : ÉVALUATION CHAMP PAR CHAMP NÉCESSAIRE POUR LES CHAMPS SEMÉS TARDIVEMENT
T. Copley1 et M.-E. Cuerrier2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)


Le stade critique d’infection (R1 à R3) est dépassé dans la majorité des champs de soya, les rendant à très faible risque d’infection par la pourriture à sclérotes. Par contre, certains champs semés tardivement sont encore en floraison. Dans ces cas, le niveau de risque d’infection doit être évalué champ par champ si le soya n’a pas encore atteint le stade R4 (remplissage des gousses) et si le champ présente des facteurs de risque (historique d’infestation, variété sensible, etc.). Si les 5 premiers cm de sol restent humides et que les rangs sont fermés à plus de 50 % depuis au moins une semaine, le risque est plus élevé. En effet, des rangs fermés empêchent le soleil et le vent d’assécher la surface du sol, ce qui a pour effet de favoriser la germination des sclérotes et l’émergence des apothécies. Pour en savoir plus sur les stades phénologiques du soya, veuillez consulter le document Stades phénologiques du soya.

 
Risque élevé, si stade R4 pas atteint
Centre-du-Québec Saint-Christophe-D'Arthabaska
Victoriaville
Chaudière-Appalaches Beauceville
East Broughton
Saint-Éphrem-de-Beauce
Estrie Lawrenceville
Saint-Georges-de-Windsor
Lanaudière Saint-Michel-des-Saints
Laurentides Brownsburg-Chatham
Ferme-Neuve
Mirabel
Mont-Tremblant
Papineau-Labelle
Montérégie-Est Farnham
Frelighsburg
Mont-Saint-Hilaire
Montérégie-Ouest Mont-Saint-Grégoire
Outaouais Saint-André-Avellin
 
Risque modéré, si stade R4 pas atteint
Capitale-Nationale Cap-Tourmente
Estrie Lac-Brome
Laurentides Arundel
Mont-Laurier
Oka
Mauricie Saint-Barnabé
Sainte-Geneviève-de-Batiscan
Montérégie-Est Dunham
Saint-Bruno-de-Montarville
Outaouais La Pêche
Masson
Val-des-Monts


Rappelons que les modèles prévisionnels* pour la pourriture à sclérotes chez le soya utilisent uniquement des facteurs météorologiques pour prédire la présence d’apothécies. De plus, les prédictions sont valables pour cinq jours. Les conditions météorologiques peuvent changer, créant des fluctuations de risques. Comme le stade critique du soya est dépassé dans la majorité des régions le rendant maintenant moins sensible à l’infection par la pourriture à sclérotes, ceci est le dernier avertissement de la série pour cette maladie.
 
*L'information tirée des modèles prévisionnels ne prend pas en compte le stade de développement de la culture. Il appartient au producteur ou au conseiller d'évaluer si la culture est à un stade propice pour l'infection, soit entre les stades R1 et R3. L’utilisation d’un modèle pour la prévision des risques de l’infection d’un champ est un outil d’aide à la décision, mais ne peut se substituer au jugement du producteur ou du conseiller. Le RAP Grandes cultures et le CÉROM ne peuvent être tenus responsables de tout dommage de quelque nature que ce soit.
 
Image Agri-Réseau

Apothécies de Sclerotinia sclerotiorum qui ont germé à partir d’un sclérote
Photo : Tanya Copley (CÉROM)

 

INSECTES DÉFOLIATEURS DANS LE SOYA : FAUT-IL S'INQUIÉTER?
J. Saguez1, B. Duval2, V. Samson2 et M.-E. Cuerrier2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Au cours de la dernière semaine, des insectes défoliateurs s’alimentant sur les feuilles du soya ont été observés. Ces ravageurs secondaires incluent le scarabée japonais et les criquets (voir photos ci-dessous). On constate souvent la présence de ces insectes en foyers à ce moment-ci de l’année. Ils s’alimentent du feuillage du soya, mais peuvent aussi être observés dans d’autres cultures. Selon le moment de la saison, d’autres ravageurs pourront être observés, comme la chrysomèle du haricot, l’altise à tête rouge, les chenilles de belle dame ou le méloé cendré. Comme ces insectes s’alimentent du feuillage, les dommages peuvent être impressionnants visuellement. Toutefois, ils sont souvent très localisés et les dommages d’importance économique sont rares.
 
Image Agri-Réseau

Scarabées japonais et leurs dommages sur le soya

Source : J. Saguez (CÉROM)

 
Image Agri-Réseau

Criquet

Source : J. Saguez (CÉROM)


Afin de savoir s’il y a un risque de perte de rendement, évaluez le pourcentage de défoliation du soya. Le soya peut tolérer jusqu’à 30 % de défoliation aux stades végétatifs, sans pertes de rendement, et jusqu’à 15 % de défoliation entre les stades début floraison (R1) et remplissage des gousses (R4). En général, en Amérique du Nord, une intervention n’est suggérée que si ces seuils sont dépassés.

Il est possible d’évaluer le pourcentage de défoliation visuellement. Vous pouvez vous entraîner en utilisant l’outil Crop Scouting Training (en anglais). Il est aussi possible, à partir de photos de feuilles trifoliées, de mesurer le taux de défoliation en utilisant les applications numériques BioLeaf (pour Android) et LeafByte (pour Apple).

Si une intervention phytosanitaire devait être envisagée, il faudrait considérer la présence d’insectes bénéfiques dans la culture (ex. : coccinelles, syrphes, cécidomyies) qui permettent aussi de contrôler les populations de pucerons du soya. Les scarabées japonais peuvent aussi être parasités; le parasitoïde assure un bon contrôle des spécimens affectés sans autre intervention nécessaire.
 
Image Agri-Réseau

Scarabée japonais parasité
Les oeufs d'une mouche parasitoïde (en blanc) sont pondus sur le thorax de l'insecte. Le scarabée parasité tombe au sol quelques jours plus tard et meurt

Source J. Saguez (CÉROM)


Consultez le site Web SAgE pesticides pour connaître les produits homologués au Québec et les risques (IRS et IRE) qui y sont reliés. Pour en savoir plus sur les défoliateurs du soya, consultez le bulletin d'information Défoliation du soya par divers ravageurs : méloé cendré, criquets, scarabée japonais, altises, limaces, etc.

Si vous observez des cas de défoliation majeure, communiquez avec votre conseiller en grandes cultures du MAPAQ et la coordonnatrice du RAP Grandes cultures (rapcerom@cerom.qc.ca).
 

VGOH : POURSUIVEZ LE DÉPISTAGE DES MASSES D'OEUFS DANS LE MAÏS
J. Saguez1, V. Samson2, G. Régimbald2, B. Duval2 et M.-E. Cuerrier2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Cette semaine encore, les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) ont continué d’augmenter dans toutes les régions du Québec. Cela signifie que la ponte pourrait se poursuivre dans des champs présentant des facteurs de risque (ex. : sol sableux ou loam sableux, maïs se situant près du stade de la floraison, champs de maïs présentant une croissance inégale). Le dépistage des masses d’œufs est donc toujours recommandé dans ces champs.

Des masses d’œufs ont été observées dans 40 % des champs dépistés par le RAP Grandes cultures (15 champs parmi 37). Des masses d’œufs ont été observées dans les régions suivantes : Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laurentides, Montérégie et Outaouais. Quatre sites situés dans les Laurentides et en Outaouais dépassent le seuil d’intervention de 5 % de plants avec des masses d’œufs.

Tous les œufs d’une même masse sont pondus en même temps et devraient se développer à la même vitesse. Au cours des quelques jours de leur développement, les masses d’œufs changent de couleur, passant du blanc au rosé, puis au mauve juste avant l’éclosion. Lors du dépistage des masses d’œufs, portez une attention particulière à l’état des masses d’œufs. Cela peut donner une indication sur le développement des larves à l’intérieur des œufs et aussi de déterminer s’il y a du parasitisme ou si les œufs sont viables. L’utilisation d’une loupe ou de la fonction « loupe » de votre téléphone cellulaire peut permettre de mieux observer les masses d’œufs.

Voici quelques exemples de ce qui peut être observé (photos prises avec un téléphone cellulaire, zoom X 5).
 
Image Agri-Réseau

Masse d'oeufs blanche, fraîchement pondue. Quelques oeufs présentent une déformation. Ils peuvent être stériles et ne produiront pas de larves ou peuvent avoir été victimes de prédation (ex. : les punaises peuvent aspirer le contenu des oeufs)

Source : J. Saguez (CÉROM)

Image Agri-Réseau

Les oeufs prennent une coloration rose ou mauve en fonction du développement des larves à l'intérieur de ceux-ci. La coquille des oeufs est transparente et le corps des larves, enroulées sur elle-même, se colore progressivement. On peut voir les motifs du corps par transparence

Source : J. Saguez (CÉROM)

 
Image Agri-Réseau

Juste après l'éclosion, les jeunes larves s'alimentent de la coquille des oeufs qui ne sont presque plus visibles par la suite

Source : J. Saguez (CÉROM)

Image Agri-Réseau

Oeufs parasités par des trichogrammes. Les trichogrammes sont des microguêpes se développant dans les oeufs de papillons. Ils se nourrissent du contenu de l'oeuf. Cela permet de contrôler le ver-gris occidental des haricots. Les oeufs parasités sont noirs et lorsque les trichogrammes en sortent, il y a un trou d'émergence dans la coquille

Source : J. Saguez (CÉROM)


Certaines masses d’œufs peuvent être de différentes couleurs. Ces masses d’œufs peuvent présenter une ou plusieurs problématiques.
 
Image Agri-Réseau

Photo et montage :  J. Saguez (CÉROM)


Les masses d’œufs et les jeunes larves du VGOH peuvent être attaquées par plusieurs prédateurs. Il est donc important d’évaluer si les ennemis naturels sont présents et actifs avant de prévoir une intervention phytosanitaire. Aux États-Unis, lorsque les ennemis naturels sont présents, le seuil d’intervention est de 8 % des plants portant des masses d’œufs.

Voici des exemples d'ennemis naturels :

Image Agri-Réseau

Quelques ennemis naturels du VGOH


Pour en savoir plus sur le dépistage du VGOH et les stratégies d’intervention :  

POLLINISATION DU MAÏS : SURVEILLEZ LES INSECTES QUI S'ALIMENTENT SUR LES SOIES
B. Duval1, J. Saguez2 et M.-E. Cuerrier1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

Des chrysomèles des racines du maïs, des altises à tête rouge et des scarabées japonais sont observés dans différentes cultures, dont le maïs de grandes cultures.
 
Image Agri-Réseau

Chrysomèles des racines du maïs s'alimentant sur les soies

Source J. Saguez (CÉROM)

 
Image Agri-Réseau

Scarabée japonais sur une feuille de maïs

Source J. Saguez (CÉROM)

 

Image Agri-Réseau

Altise à tête rouge

Source J. Saguez (CÉROM)

Image Agri-Réseau

Altises à tête rouge dans les soies de maïs

Source : B. Duval, agr. (MAPAQ)


Les soies du maïs font partie de leur alimentation et cela peut nuire à la pollinisation dans certains cas plutôt rares. Le rendement du maïs-grain peut être affecté si les trois conditions suivantes sont réunies au moment du dépistage :
 
  1. Moins de la moitié des épis sont pollinisés. Pour déterminer si la pollinisation du maïs est complétée, récoltez quelques épis bien répartis dans le champ. À l’aide d’un couteau, coupez la base de l’épi, incisez les spathes (les feuilles entourant l’épi) dans le sens de la longueur, détachez délicatement les spathes de l’épi et secouez légèrement l’épi. Si les soies sont toujours attachées à l’épi, cela indique que la pollinisation n’a pas eu lieu. Si les soies sont brunes et/ou qu’elles se détachent de l’épi, cela indique que la pollinisation est terminée. Vous pouvez consulter une vidéo (en anglais) réalisée par l’Université de Purdue, qui démontre cette méthode (ear shake test). Pour plus d’information sur la pollinisation, consultez l’avertissement N° 35 du 27 juillet 2016.
  2. La portion de soies sortant de l’épi mesure moins de 1,3 cm (0,5 po).
  3. Les ravageurs sont présents et s’alimentent sur les soies :
  • Altise à tête rouge : pas de seuil économique d’intervention disponible.
  • Chrysomèles des racines du maïs : l’Université de l’Iowa utilise un seuil de cinq individus ou plus par plant.
  • Scarabée japonais : certains États américains utilisent un seuil de trois adultes et plus par épi.

Il est rare qu’un traitement insecticide soit justifié pour protéger les soies du maïs. Advenant que ce soit le cas, peu d’insecticides sont homologués au Québec pour lutter contre ces insectes dans le maïs : un seul insecticide foliaire est homologué contre les altises et aucun insecticide foliaire n’est homologué pour les deux autres insectes.
 

COLORATION ANORMALE DE LA LUZERNE, À QUOI L'ATTRIBUER?
G. Régimbald1, N. Hallé2, A. Dionne3, V. Samson1, D. Abdi4 et J. Saguez4
1. Agronome (MAPAQ); 2. Technicienne (MAPAQ); 3. Phytopathologiste (LEDP-MAPAQ); 4. Chercheur (CÉROM)

Plusieurs cas de coloration suspecte sont actuellement rapportés dans les champs de luzerne. Les cicadelles peuvent être l’une des causes. En effet, les cicadelles de la pomme de terre sont encore présentes et peuvent causer une coloration jaune à pourpre en forme de V à la pointe des feuilles lorsque la pression est élevée. Le bout des feuilles affectées peut aussi sécher. Cependant, les dépistages de cette année démontrent des populations relativement faibles dans plusieurs régions et la fauche suffit à la contrôler dans la plupart des cas.
 
Image Agri-Réseau

Dommages de la cicadelle de la pomme de terre sur un plant de luzerne

Source : N. Hallé (MAPAQ)


Certaines décolorations pourraient être attribuées à une carence en éléments minéraux, tel que le bore (consultez la fiche Comment fertiliser et détecter les carences dans nos luzernières).
 
Image Agri-Réseau

Symptômes de carence en bore

Source : N. Hallé (MAPAQ)


Dans d’autres cas, il peut s’agir de maladies foliaires. À cette période-ci de l’année, elles commencent à paraître davantage selon les régions et le stade de la culture. Les plus courantes sont la tache de poivre, la tache commune et la tige noire (voir photos ci-dessous).
 
Image Agri-Réseau

Tache de poivre. Petites taches noires et/ou brunes avec un centre plus pâle, entourées d'un halo jaune clair. À un stade avancé, la feuille commencera à flétrir et devenir presque transparente

Source : N. Hallé (MAPAQ)

 
Image Agri-Réseau

Tache commune. Petites lésions aux marges irrégulières de couleur brune, présentant un minuscule point brun surélevé en son centre. Les feuilles affectées jaunissent et tombent

Source : N. Hallé (MAPAQ) et LEDP (en bas à droite)

 
Image Agri-Réseau

Tige noire. Lésions irrégulières de brun à pourpre foncé qui se développent sur les tiges, les bourgeons des collets et les feuilles. Sur les tiges et pétioles, les taches confluent souvent pour former de grandes lésions noires qui peuvent ceinturer la tige. Les feuilles finiront par jaunir et tomber

Source : N. Hallé (MAPAQ) (photos du haut) et LEDP (photos du bas)


Il est à noter que souvent, plus d’une maladie peuvent être présentes simultanément, ce qui rend le diagnostic et leur identification plus complexes. N’hésitez pas à recourir aux services du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ pour documenter la situation.
 

DÉPISTAGE DES MAUVAISES HERBES ET DÉTECTION DE RÉSISTANCES
Publication originale 2022 : S. Mathieu1, B. Duval1 et S. Flores-Mejia2
Révision 2024 : M.-E. Cuerrier1, B. Duval1, V. Samson1 et A. Picard3
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM); 3. Agronome-malherbologiste (LEDP-MAPAQ)

Le mois d’août est une bonne période pour observer la présence de mauvaises herbes qui ont échappé au contrôle des herbicides appliqués plus tôt en saison. À ce temps-ci de l’année, les mauvaises herbes non contrôlées dépassent généralement la canopée et sont ainsi plus facilement détectables. Au Québec, plusieurs espèces de mauvaises herbes ont déjà été confirmées résistantes à certains herbicides, dont la petite herbe à poux, l’amarante tuberculée, la morelle noire de l’Est, la moutarde des oiseaux, la vergerette du Canada, la folle avoine, l’amarante à racine rouge, le chénopode blanc, la sétaire verte (voir photos ci-dessous), etc. Consultez le Portrait de la résistance des mauvaises herbes au Québec (2011-2023) 
 
Établir un diagnostic de résistance des mauvaises herbes
Lors du dépistage, identifiez les mauvaises herbes non réprimées et notez leur emplacement, leur densité et leur stade de développement (cette vidéo vous permettra de reconnaître les signes de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides et d’en faire une bonne évaluation). Ces observations vous permettront de mieux comprendre les raisons du mauvais contrôle. Attention! Une mauvaise herbe non contrôlée n’est pas nécessairement résistante à l’herbicide utilisé. Les éléments suivants renforcent l’hypothèse de la résistance aux herbicides :
 
  • Une seule espèce de mauvaise herbe a survécu au traitement;
  • Le patron de distribution de la mauvaise herbe au champ est aléatoire;
  • Dans cette population de mauvaises herbes, le niveau de dommages dus à l’herbicide varie d’une plante à l’autre;
  • Le même problème a été observé au cours des dernières années dans un même champ, lorsque des herbicides du même groupe ont été utilisés;
  • Des herbicides du même groupe ont été utilisés à répétition, année après année, dans ce champ.

Si tel est le cas, le diagnostic de résistance des mauvaises herbes permettra d’ajuster la stratégie de désherbage pour les années à venir, et évitera des applications inefficaces d'herbicides et des pertes potentielles de rendement.

Si vous soupçonnez un problème de résistance aux herbicides, des tests de détection de la résistance sont offerts pour certaines espèces par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP). Consultez la trousse Résistance des mauvaises herbes pour découvrir la liste des tests disponibles, les méthodes pour échantillonner les mauvaises herbes et plus encore.

Pour éviter de sélectionner des mauvaises herbes résistantes aux herbicides, il est important de bien connaître la biologie des mauvaises herbes, de dépister régulièrement les champs, tout au long de la saison, d’utiliser différentes méthodes de contrôle, de faire des rotations incluant des cultures à cycles long et court, et de varier les modes d’action des herbicides utilisés. Pour comprendre la biologie de quelques mauvaises herbes fréquemment confirmées résistantes à des herbicides et établir une stratégie de lutte contre celles-ci, consultez les fiches techniques sur l’amarante tuberculée, la folle avoine, la morelle noire de l’Est et la petite herbe à poux.

Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le personnel du LEDP du MAPAQ au 418 643-5027, poste 2718, ou à phytolab@mapaq.gouv.qc.ca. De plus, pour la saison de culture 2024, le LEDP poursuit son offre d'aide à l'identification de mauvaises herbes par l'envoi d'images par courriel à l’adresse courriel suivante : mauvaiseherbe@mapaq.gouv.qc.ca.

Poursuite du Plan de lutte contre l’amarante tuberculée
Le Plan d’intervention phytosanitaire pour lutter contre l’amarante tuberculée (Plan) se poursuit jusqu’en décembre 2024. Une entreprise qui découvre de l’amarante tuberculée en 2024 est ainsi invitée à s’inscrire au Plan afin de bénéficier de l’aide financière disponible pour maitriser cette espèce. De même, une entreprise qui souhaite poursuivre la lutte à l’amarante tuberculée peut se réinscrire en 2024 si elle n’a pas déjà utilisé l’entièreté de son aide financière disponible.

Pour plus d’information, vous pouvez vous rendre au amarantetuberculee.ca.

Gratuité pour les amarantes
Les tests pour l’identification et la détection de la résistance aux herbicides pour les amarantes sont offerts gratuitement par le LEDP en 2024.
 
Image Agri-Réseau

A) Morelle noire de l'Est. B) Petite herbe à poux. C) Amarante tuberculée dépassant le soya

Source : A et B : LEDP et C : S. Mathieu, agr. (MAPAQ)

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.


Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 02 août 2024
Infolettre Grandes cultures

M'abonner à l'infolettre

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.