Bien que la consommation d’insectes soit largement répandue et existe depuis longtemps, les savoirfaire pour transitionner la production d’insectes vers l’élevage de masse sont encore embryonnaires. Il reste encore beaucoup de travail à effectuer pour maximiser les différents paramètres à prendre en considération. Comme pour tout élevage, l’agriculteur doit faire face à des choix s’il veut pouvoir marier le rendement, la productivité, l’impact et le bien-être de l’élevage. Comme recommandé par la FAO dans son rapport sur les insectes comestibles, les producteurs doivent développer des savoir-faire adaptés à leur situation et à leur environnement. Les éleveurs doivent ainsi relever différents défis quant à la régularité et la qualité de l’approvisionnement des intrants, tout en contrôlant l’importation de possibles parasites. Les différentes configurations quant à l’environnement des insectes doivent être faites en fonction des stratégies agricoles mises en place. En l’absence de modèle sur l’élevage optimal, les éleveurs d’insectes doivent avoir la latitude d’innover et d’apprendre de leurs erreurs plus que tout autre secteur agricole. Fort de six années d’expérience dans l’élevage de ténébrions molitors et de grillons domestiques, nous tenons à profiter du symposium comme une plate forme intéressante pour parler des erreurs commises et comment ces expériences nous ont amenés à acquérir le savoirfaire nécessaire à rendre notre entreprise viable. Après une discussion sur les paramètres d’élevages, en pesant le pour et le contre des différents choix, cette conférence propose de partager les avancées que permet une approche flexible. En tant que directeur de la production, je mets une emphase primordiale sur la créativité et l’innovation en misant sur la flexibilité et l’acquisition continue et incrémentale du savoir-faire dans la production.

Conférence présentée lors du symposium de la 146^ième réunion annuelle de la Société d'entomologie du Québec, qui a eu lieu les 28 et 29 novembre 2019 à Drummondville et dont le thème était « Les entotechnologies émergentes: les insectes au service de l'humain ».