Avez-vous un gros compte de banque… affectif?
Aujourd’hui, tout professionnel vous dira qu’au-delà des chiffres, il y a la dimension humaine pour qu’une entreprise familiale réussisse. On me demande souvent : qu’est-ce qui détermine le succès d’une intervention?
Je ne prétends certainement pas avoir « LA » recette, mais il y a toutefois des éléments qui sont des indicateurs de succès, tout autant que des prédicateurs d’échec.
Que ce soit pour une situation de crise, des difficultés passagères ou parce que l’on veut améliorer ses habiletés de travail en équipe, plusieurs facteurs peuvent prédire un déroulement positif.
Parmi ceux-ci, plusieurs appartiennent bien entendu à l’intervenant, dont son expertise, son professionnalisme et son expérience. Il y a aussi la situation elle-même, la nature des problèmes, leur chronicité, l’intensité et la complexité du tableau, voire plusieurs problèmes collatéraux.
Mais au-delà de tout cela? Au fil du temps, j’ai constaté que malgré les difficultés vécues, ce que j’appelle le compte de banque affectif (CBA), influence les chances de succès tant du point de vue du couple, de la famille que d’une entreprise.
Mais de quoi est constitué ce compte de banque affectif?
- Le respect : peut-on se chicaner, avoir un différent, mais sans s’attaquer personnellement? « Cela me dérange quand tu arrives une demi-heure plus tard à la traite » contre « Tu es irresponsable, on ne peut jamais se fier à toi ».
- La confiance : lorsque l’autre avoue qu’il a fait telle ou telle chose, ou qu’il est désolé, on le croit contre « Il dit cela, mais je ne crois pas en sa sincérité ».
- Le plaisir et l’humour : on arrive à se taquiner, à rire des travers de l’autre, mais sans méchanceté ni sarcasme. On rit ensemble, on est content de se voir le matin.
- On dépose dans le compte : à l’occasion, on reconnaît les bons coups et les qualités de l’autre.
- La considération : on est à l’écoute des besoins des autres et on désire sincèrement y répondre. On veut que l’autre puisse aussi être heureux dans l’entreprise.
- L’empathie : on est capable de se mettre dans la peau de l’autre, on est touché par ce qu’il vit.
- Accepter de perdre un peu pour gagner davantage : on accepte de faire des compromis, de donner à notre tour tout en percevant que nous sommes encore plus gagnants d’être ensemble.
- Acceptation de la nature humaine : on reconnaît que l’on est faillible, tout comme l’autre, et on ne demande pas la perfection. On développe une tolérance pour les petites gaffes de l’autre.
Tout au long d’une association, il y aura des gestes et des paroles qui parfois viendront débiter notre CBA et parfois l’augmenter. Le quotidien d’associés ressemble étrangement à une vie de couple. Les habiletés que l’on doit posséder pour que celle-ci se déroule harmonieusement sont étrangement semblables.
Un bon compte de banque affectif ou émotionnel servira aussi à « passer au travers » lors de difficultés, de périodes creuses. Avec un compte dans « le rouge », de simples difficultés de la vie viendront au contraire à bout d’une relation. Comme en affaires, à force de continuer de dépenser sur la marge de crédit, la faillite nous guette.
Êtes-vous affectivement riche ou sur le bord du gouffre? Comme pour l’argent, il ne faut pas attendre d’être riche pour faire des dépôts. C’est en faisant des dépôts que l’on s’enrichit.
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