La culture du haricot offre plusieurs avantages, mais elle présente aussi des défis à prendre en compte, notamment la gestion des mauvaises herbes.
Le haricot sec peut être cultivé dans toutes les régions où l’on cultive le soya. En raison de sa hâtiveté, il peut également l’être dans les régions situées à l’ouest de la Capitale-Nationale et dans certains secteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent.
Ainsi, l’entreprise qui désire diversifier ses grandes cultures et qui ne cultive pas de soya (saison de croissance un peu trop courte ou raisons phytosanitaires) peut intégrer le haricot à sa production. La diversification des cultures permet de briser le cycle de certains ennemis des cultures, d’optimiser la gestion des pesticides et de réduire les risques de résistance.
Un autre avantage important de la culture du haricot sec est sa récolte plus hâtive que celle du soya. Cette précocité se répercute sur toute la rotation, car elle permet le semis de céréales d’automne ou de cultures de couverture dans des conditions qui favoriseront tant leur survie à l’hiver que leur rendement grainier. Les céréales d’automne étant généralement plus productives et lucratives que les céréales de printemps, c’est tout le système qui peut devenir plus rentable.
Pour obtenir de bons résultats, il est primordial de choisir un cultivar à haut rendement, résistant aux maladies et adapté aux conditions agroclimatiques de sa région. Ce choix doit aussi reposer sur l’équipement de récolte disponible. En effet, si la moissonneuse-batteuse conventionnelle convient bien pour les haricots à petits grains, elle nécessitera des modifications pour la récolte de grains plus gros comme ceux des haricots canneberges ou rognons rouges, par exemple.
Compte tenu de son système racinaire peu développé et de son feuillage qui couvre partiellement les entre-rangs, le haricot sec est peu compétitif vis-à-vis des mauvaises herbes. Le contrôle de ces dernières est donc essentiel puisqu’en absence d’interventions, les pertes de rendement de la culture peuvent atteindre plus de 50 %.
La période critique au cours de laquelle la culture de haricots doit être exempte de mauvaises herbes correspond environ à la période de 3 à 6 semaines après le semis. La stratégie de désherbage retenue doit garantir l’absence de compétition pendant cette période.
En conduite agronomique conventionnelle, l’application d’herbicides radiculaires en présemis ou en prélevée constitue de bonnes options. Si un dépistage réalisé dans les 10 à 14 jours suivants le justifie, un herbicide de postlevée devra ensuite être appliqué avant que les mauvaises herbes n’atteignent le nombre de feuilles ou la taille maximale indiqués sur l’étiquette et avant l’apparition des fleurs sur les plants de haricots.
En conduite biologique, le désherbage mécanique est fondamental. Un travail superficiel du sol visant à faire un faux semis peut précéder le semis du haricot. Un passage de herse étrille en prélevée de la culture est essentiel pour éliminer les mauvaises herbes les plus précoces avant les passages subséquents d’autres outils de contrôle mécanique qui ne seront possibles qu’au déploiement à l’extérieur du sol des cotylédons du haricot.
Pour en savoir davantage sur la phytoprotection du haricot, les pratiques culturales, la récolte et les résultats économiques potentiels de cette production, consulter le guide de production Haricots secs disponible sur le site de CRAAQ.
Ce texte a été publié originalement dans le magazine Grains en janvier 2024.
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Diversifier ses cultures avec le haricot sec?
Publié le 07 juin 2024