Voici ce que contient la publication :
- Taux du marché, dans les études sur les coûts de productions du CECPA;
- Méthode de calcul par coût de production, pour le locataire;
- Méthode de calcul par coût de propriété, pour le locateur;
- Quelques variables à prendre en compte lors de négociations.
Pour vous en donner un aperçu, nous vous proposons d’analyser les facteurs qui influencent la fixation du taux de location. Cela nous amènera à envisager les questions suivantes : quelles sont les tendances influençant la fixation du prix de location? Qui, du locataire ou du locateur, en bénéficiera le plus ?
Le contexte économique agricole évolue rapidement : accroissement du coût des intrants, aléas dus aux changements climatiques, difficulté de recruter la main-d’œuvre. Tous ces facteurs mettent une pression à la hausse sur les coûts de production. Parallèlement, le coût d’accès à la terre et les taux de financement augmentent aussi, ce qui amène une inflation du coût de possession de la terre agricole. Dans un tel contexte, on comprend que la fenêtre de négociation du taux de location entre producteur et propriétaire se resserre.
La figure 1 représente « l'espace » de négociation du taux de location de la terre. À l’extrémité gauche se trouve le propriétaire foncier. Pour cet exemple, le coût minimum de possession qu'il assume est fixé à 122 $/ha. Il permet de couvrir les dépenses liées au taux d’intérêt en vigueur, à l’entretien et à la taxe foncière en fonction de la valeur de la terre.
L’extrémité droite présente l’exemple fictif du producteur agricole et de sa marge de production, 171 $/ha. La marge est le revenu auquel sont soustraits les coûts d’approvisionnement en intrants, les frais de machinerie, de mise en marché, de gestion, etc. C’est le montant maximum dont le producteur dispose pour payer la location d’une terre.
Dans cette fourchette comprise entre coût minimum de possession et coût maximum de production se trouve la zone de négociation, dans laquelle autant le producteur que le propriétaire couvrent leurs dépenses. La négociation peut être influencée par la relation interpersonnelle entre les parties, l’historique de la terre, sa valeur agronomique, le contexte de marché global et régional, etc. Finalement, on constate que personne n'est gagnant dans la situation économique précédemment décrite. Le rétrécissement de la fenêtre de négociation augmente par contre l’importance de bien connaître ses propres coûts pour éviter de procéder à une location déficitaire.
Rappelons que la location de terres agricoles offre une solution à court ou long terme pour certaines entreprises. Il faut toutefois rester conscient que l’offre est parfois limitée et qu’il est difficile d’évaluer la qualité de la terre avant d’y produire. Pensez à bien évaluer les pour et les contre lors de vos négociations.
Ce texte a été publié originalement dans l'Utiliterre en décembre 2023.
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