Les conditions d’excès d’eau dans les terres du Québec ne sont pas rares, surtout au printemps et à l’automne. D’où l’intérêt d’un drainage souterrain efficace. Dans les cultures traditionnelles (maïs, soya, céréales, cultures maraîchères, foin) en sols minéraux par exemple, il protège les plantes d’un excès d’eau dans la zone racinaire et rend possible l’accès au champ pour les semis et les récoltes tout en protégeant la structure du sol.
En effet, lorsqu’il est adéquatement réalisé, le drainage souterrain abaisse la nappe phréatique à un niveau optimal, et ce, beaucoup plus rapidement que la nappe ne pourrait le faire naturellement. Un taux de rabattement entre 20 et 40 cm dans les premières 24 heures après l’arrêt de la pluie est généralement suffisant pour protéger les rendements de la plupart des cultures au Québec. Toutefois, pour des cultures maraîchères ou biologiques de plus haute valeur commerciale ou pour des raisons pratiques d’accessibilité rapide au champ, on conseille d’appliquer un facteur de sécurité supplémentaire (voir Tableau).
L'approche diagnostique
Avant de procéder aux travaux, il est crucial d’évaluer les besoins et le type de drainage (systématique ou partiel) adapté aux problématiques rencontrées sur la parcelle. Un bon diagnostic permet d’utiliser les techniques appropriées, d’investir judicieusement et de rentabiliser l’argent investi.
L’approche diagnostique comporte plusieurs étapes : une rencontre avec le producteur, la consultation de documents de référence, une visite sur le terrain et enfin le diagnostic. La rencontre avec le producteur permet de recueillir de l’information sur l’historique de la parcelle, les rendements obtenus sur celle-ci, le parc de machinerie, les zones affectées, mais aussi de définir les attentes du producteur, ses objectifs et le budget dont il dispose.
L’analyse de photos aériennes de printemps et d’été, de cartes pédologiques et topographiques, de plans et de rapports de drainage existants de même que de l’Inventaire des problèmes de dégradation des sols agricoles du Québec permet d’évaluer s’il existe des liens de cause à effet entre les zones de mauvais rendement et les dépressions, les replats, les buttes escarpées, les changements de types de sol ou la localisation des drains existants, le cas échéant.
L’évaluation du réseau hydraulique et des aménagements de surface en place et la réalisation de profils de sol sont quant à elles essentielles pour valider les données recueillies jusque-là et mieux évaluer les problématiques. Idéalement, elles sont effectuées lorsque de l’eau est présente dans le sol, soit au printemps et tard l’automne, après quelques pluies ayant entraîné la remontée de la nappe phréatique.
Après le diagnostic, la caractéristique du sol
Les propriétés du sol (texture, conductivité hydraulique, etc.) tout comme les pentes sur le terrain figurent parmi les facteurs qui ont une incidence sur les critères de conception du système de drainage, d’où l’importance de recueillir ces données par une analyse granulométrique, un relevé topographique, etc., une fois le diagnostic établi. Elles servent à déterminer l’écartement, la profondeur, la disposition et la pente des drains, ainsi que d’autres éléments qui apparaîtront sur le plan de drainage réalisé par le concepteur.
Pour en apprendre davantage sur l’approche diagnostique, le design et l’installation d’un système de drainage souterrain de même que les aspects environnementaux à prendre en considération, consultez le guide technique Diagnostic et drainage souterrain des terres agricoles publié par le CRAAQ.
Ce texte a été publié originalement dans le Bulletin des agriculteurs en juillet-août 2022.
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Pour un drainage souterrain efficace et durable
Publié le 29 novembre 2023