La farine de seigle contenue dans le pain de Paul est issue de plantes qui ont été semées l’automne et récoltées au début du mois d’août suivant. C’est pourquoi on appelle ce grain le « seigle d’automne ». Il existe également d’autres céréales d’automne, comme le blé, l’épeautre et le triticale, mais le seigle d’automne survit davantage aux conditions hivernales difficiles. Bien adapté au climat québécois, il est la plus rustique des céréales d’automne. Durant les mois très pluvieux de l’automne et du printemps, les racines du seigle ont maintenu le sol en place, et ses feuilles l’ont recouvert, prévenant ainsi l’érosion.
Sans le savoir, en achetant son pain de seigle, Paul a encouragé la réduction de l’usage des herbicides. Cette céréale est tellement compétitive face aux mauvaises herbes que la plupart du temps, on n’a pas besoin d’herbicides pour la cultiver avec succès. Le seigle convient d’ailleurs à l’agriculture biologique. Les producteurs biologiques qui en cultivent disent qu’il « nettoie » les champs. Paul a ainsi contribué à rendre l’agriculture biologique plus accessible, puisque le seigle rend les conditions propices à d’autres cultures, plus capricieuses, comme le maïs-grain.
Paul a également enrichi un coin de pays, étant donné que l’inclusion d’une céréale à paille comme le seigle dans une rotation augmente les rendements des autres cultures au cours des prochaines années. Les bienfaits agronomiques de la céréale se font sentir durant quelques années. La culture du seigle d’automne améliore la santé des sols, et les cultures de maïs-grain et de soya qui suivront seront plus rentables.
S’il prend l’habitude de manger du seigle, Paul améliorera aussi sa santé. Plusieurs études scientifiques ont démontré les bienfaits de cette céréale, notamment sur les fonctions intestinales, la régulation du taux de sucre sanguin et le contrôle du poids en raison d’un sentiment accru de satiété. Certaines études suggèrent également des effets positifs liés à la prévention de certains cancers[1].
Paul a amorcé une riche découverte culturelle et gastronomique. Dans les pays du nord de l’Europe où le climat est semblable au nôtre (Pologne, Finlande, Danemark, etc.), la consommation moyenne de seigle par année est régulièrement supérieure à 15 kg[2]. Le pain de seigle a même été voté aliment national de Finlande en 2016[3]! Le seigle entre dans la composition de différents types de pains, de craquelins et même de soupes. Paul est un Canadien typique et jusqu’à présent, il ne consommait que 0,5 kg de seigle par année. C’est dire toutes les découvertes culinaires qui l’attendent!
En collaboration avec des producteurs agricoles de la Mauricie, le MAPAQ évalue actuellement de nouvelles variétés de seigle. Les résultats obtenus jusqu’à présent sont impressionnants et stimulants[4]. Les producteurs agricoles sont prêts à cultiver du seigle, et ainsi réduire leur empreinte écologique, tout en ajoutant un produit stimulant dans nos cuisines.
Alors, faites comme Paul! Soyez le déclencheur d’une succession d’effets positifs sur votre environnement, votre santé et l’économie des régions, simplement en consommant les produits d’une céréale bien adaptée à votre coin de pays, le seigle.
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Crédits photo (photo pains) : De Hellahulla (Hellahulla) - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3061035
Merci Bruce de prendre la plume! On en veut encore des articles vulgarisés de la sorte!
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