Pour ceux qui n’utilisent pas la pratique du trèfle intercalaire, nous connaissons tous les impacts, soit l’érosion, une croissance de mauvaises herbes et une augmentation de la biomasse de rhizomes indésirables. À la base, l’agriculture est une canalisation d’énergie solaire, emmagasinée sous des formes économiquement utilisables. Laisser le sol à nu à partir du mois d’août jusqu’à la fin de la saison est une occasion manquée de tirer profit de cette énergie. À titre d’exemple, ce sont 825 degrés-jours en base 5 qui ont été accumulés à Trois-Rivières, entre le 10 août et le 31 octobre 2015[1].
Les engrais verts sont des cultures de couverture implantées après la récolte d’une céréale à paille. Leur ensemencement à la dérobée est une excellente façon de tirer profit de ces degrés-jours résiduels. La moutarde blanche, l’avoine, le radis et le pois fourrager, le seigle d’automne et la vesce velue ne sont que quelques exemples de cultures de couverture possibles. Voici donc quelques-uns des bienfaits de cultures de couverture, présentant une valeur économique pour les entreprises de grandes cultures.
De l’azote
Plusieurs légumineuses, fixatrices d’azote atmosphérique, peuvent être utilisées comme engrais vert à la dérobée. Le pois fourrager peut capter des quantités d’azote non-négligeables. Certains avancent même qu’il pourrait capter jusqu’à 280 kg N/ha[2]. La vesce velue peut également effectuer ce travail de fixation d’azote. En raison du prix élevé des semences de pois fourrager et de vesce velue, il est possible de les mélanger avec une céréale.De l’ombrage
L’ombrage est un excellent herbicide. En s’appropriant l’énergie solaire pour elles-mêmes, les cultures de couverture implantées après une céréale préviennent la prolifération des mauvaises herbes, réduisant par le fait même notre dépendance aux herbicides de synthèse.De la glomaline
À l’exception des crucifères (moutardes, radis, etc.), les racines de la plupart des cultures de couverture vivent en symbiose avec des mycorhizes. Les mycorhizes sont des champignons qui s’associent aux racines des plantes afin de leur fournir de l’eau et des minéraux. En échange, ils reçoivent des sucres de la plante qui leur permettent de se nourrir. Ce prolongement du système racinaire produit une substance collante, la glomaline, qui contribue à faire un sol bien friable. Le travail du sol diminue la quantité de glomaline produite par les mycorhizes[3]. Donc, mieux vaut ne pas travailler le sol à l’automne pour ne pas perturber ces précieux champignons alliés. Un sol couvert de plantes appropriées durant l’hiver aura tendance à être mieux structuré le printemps suivant comparativement à un sol laissé à nu.Des racines
Les racines des cultures de couverture absorbent l’azote résiduel de la culture de céréale, préviennent l’érosion et contribuent à structurer le sol. Pour la prévention de l’érosion, il est grandement préférable de ne pas travailler le sol à l’automne et ainsi, garder le sol couvert durant l’hiver.Des chèques-cadeaux!
Ces bienfaits des cultures de couverture seront présents en Mauricie cette année, puisque la Fédération de l’Union des producteurs agricoles de la Mauricie tient le concours « Couvert en hiver! ». Les participants devront ensemencer un minimum d'un hectare et ne pas travailler le sol avant l'hiver. Entre le 14 et le 25 novembre 2016, ils devront permettre à un jury composé d'agronomes de visiter leur champ pour en faire l'évaluation. Les points seront attribués en fonction du pourcentage de couverture du sol par l'engrais vert. Les trois gagnants seront dévoilés lors de la Journée Grandes cultures Mauricie, qui aura lieu en décembre prochain. Ils remporteront des chèques-cadeaux applicables dans des auberges de la région.L’implantation de cultures de couverture demande une planification réfléchie. Des outils de décision en ligne existent, comme le site « Instrument de Décision pour Culture-Couverture ».[4]. Pour tirer plein avantage du soleil d’automne via ces alliées végétales, contactez votre conseiller en agroenvironnement.
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