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Essais de longue durée au CÉROM : effet des régies (2 de 6)

Au Québec, il existe peu d’études de longue durée dans le domaine agricole qui soient en cours de réalisation. L’une d’elle s’est amorcée en 2008 sur les terres du CÉROM, à Saint-Mathieu-de-Beloeil, en Montérégie. Dans une série d’articles de blogue, nous présentons les résultats obtenus au cours des dix premières années de l’essai, soit pour la période de 2008 à 2017. Pour simplifier l’analyse et l’interprétation, nous nous limiterons à ne présenter que les données relatives aux parcelles ayant reçu uniquement de la fertilisation minérale dans le cadre d’une rotation de trois ans selon la séquence maïs-soya-blé. Les deux modes de gestion des résidus (exportation et intégration) sont combinées dans la présentation de nos résultats.

Il est généralement reconnu qu’il existe une période de transition lorsque l’on passe d’une régie conventionnelle vers une régie en semis direct. Cette période peut varier, en moyenne, de trois à cinq ans ou plus selon les caractéristiques du sol, du type de la rotation (durée, cultures, etc.) et, bien sûr, des conditions météorologiques.

 
 

Saison 2008

En 2008, toutes les parcelles étaient en maïs-grain sauf douze parcelles en prairie. Puisque c’était la première année d’implantation, il n’est pas surprenant de constater qu’il n’existe pas de différence entre les deux régies pour les variables usuelles liées aux rendements. Les rendements moyens des 144 parcelles de maïs ont été de 10 008 kg/ha avec un écart-type de plus ou moins 556 kg/ha. Ces valeurs indiquent que les rendements mesurés étaient relativement stables et ne variaient pas beaucoup, que l’on soit sous l’une ou l’autre des deux régies. Il est intéressant et rassurant à la fois de constater que les rendements observés variaient peu en première année. Cela indique que la parcelle de terrain retenue pour l’essai démontrait un potentiel de rendement relativement uniforme en début d’expérimentation sans trop de biais apparents. Selon ce constat, il était donc réaliste de croire que les différents facteurs évalués lors de cet essai l’ont été le plus objectivement possible, puisque le sol semblait relativement homogène au point de départ de l’essai.

Les rendements en régie conventionnelle ont été de 12 416 kg/ha comparativement à 12 013 kg/ha pour la régie en semis direct. Bien qu’il ait un écart de rendement de 400 kg/ha, ou de 3 % en valeur relative, cette différence n’était toutefois pas significative. Il en est de même pour les poids spécifiques et les teneurs en eau des grains. Pour ces deux variables, les valeurs moyennes ont été de 21,4 et 21,7 % et de 70,27 et 69,73 kg/hl respectivement pour les régies conventionnelles et semis direct. L’année 2008 a donc procuré de bons rendements avec du maïs relativement sec à la récolte et doté de très bons poids spécifiques.

 

Sommaire des dix premières saisons

Nous n'avons pas observé de différences entre les deux régies lors de la première année d’implantation, sans surprise. Comme nous le disions précédemment, cela indiquait que la parcelle de terrain retenue pour l’essai démontrait un potentiel de rendement relativement uniforme en début d’expérimentation sans trop de biais apparents.

Par la suite, les rendements en régie conventionnelle ont été supérieurs aux rendements de la régie en semis direct pour cinq années sur six. En effet, durant la période de 2009 à 2014, les rendements en régie conventionnelle ont été supérieurs à la régie sous semis direct. Seule l’année 2010 faisait exception. Puis, au cours des trois dernières années, soit de 2015 à 2017, les rendements obtenus en semis direct étaient égaux ou supérieurs aux rendements obtenus en régie conventionnelle. Pour ce type de sol argileux, il aura fallu vraisemblablement une période de transition de sept années avant que le semis direct soit bien implanté et qu’il ne donne des rendements équivalents ou supérieurs à ceux observés en régie conventionnelle.





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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), CEROM
Collaborateur(s) : Marie Bipfubusa, Ph. D., chercheure en régie des cultures au CÉROM
Date de publication : 19 juin 2020
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