Passer l’hiver sous la neige : les céréales d’automne
Publié le 22 mai 2019
Avec un système racinaire déjà établi et un développement plus avancé au début de la saison, les céréales d’automne profitent mieux de certaines ressources que les céréales de printemps. Par exemple, elles bénéficient de conditions climatiques favorables pour la croissance des talles et des épis, la pollinisation et le remplissage des grains. Ainsi, elles sont plus productives que les céréales de printemps. Leurs rendements élevés en font une production économiquement avantageuse, mais la réduction d’utilisation d’intrants (comparativement aux cultures plus exigeantes) y contribue aussi.
La culture, installée dès l’automne précédant l’année de récolte, permet également de diminuer l’érosion éolienne et hydraulique. En effet, la présence des plants favorise l’infiltration de l’eau dans le sol et contribue à un moindre ruissellement des éléments nutritifs. De plus, le couvert végétal, même partiel, à l’automne et au printemps, facilite la compétition contre les mauvaises herbes. La culture occupe plus d’espace (aérien et racinaire) et limite les possibilités de croissances des adventices.
La récolte des céréales d’automne ayant lieu plus tôt que celle des céréales de printemps, elle donne l'occasion de faire des travaux au champ (chaux, engrais organiques, etc.) dans de meilleures conditions de sol. De plus, la récolte hâtive permet l’implantation d’une culture de couverture et laisse à cette dernière suffisamment de temps pour s’établir. Puisque le semis de ces céréales se fait à l’automne, le choix du précédent cultural est primordial. Il faut que la culture précédente soit récoltée assez tôt pour permettre aux céréales d’automne de bien s’installer et de commencer leur endurcissement au froid. Cependant, il est possible de « tricher » un peu en faisant un semis à la volée avant la récolte d’une culture établie.
Cultiver des céréales d’automne sous notre climat comporte également des risques. Un facteur primordial de réussite est la survie à l’hiver québécois. Les céréales d’automne ont besoin de traverser un processus de vernalisation pour former des épis, c’est-à-dire qu’elles doivent être exposées à des températures froides pour passer du stade végétatif au stade reproductif. Les basses températures de la période de croissance à l’automne leur permettent aussi de s’endurcir et de tolérer le froid. Les plants ayant atteint le stade 3-4 feuilles sont généralement prêts pour résister à l’hiver. Attention, cet endurcissement n’est pas figé dans le temps, il peut être modifié avec les variations de température (cycles de gel/dégel) durant l’hiver. Une bonne couverture de neige peut aider à réduire l’effet de ces variations.
Le nouveau Guide de production – Céréales d’automne vous présente les connaissances les plus récentes concernant ce mode de culture. Il traite, entre autres des pratiques culturales (types de sols, méthodes, dates et densité de semis, etc.), ainsi que des avantages environnementaux, agronomiques et économiques. Un chapitre est consacré à la survie à l’hiver, un des facteurs clés dans la réussite des céréales d’automne. Vous avez maintenant tout en main pour vous informer et, qui sait, vous lancer!
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