Produire des fraises en serre, un rêve accessible
Publié le 20 novembre 2023
CRAAQ
Collaborateur(s) : Anne-Marie Gignac, agente aux communications et aux ventes, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ)
Une relève déterminée
Heureusement, de nouvelles entreprises serricoles relèvent le défi et choisissent d’investir dans ce marché hors saison. Les Serres de la Vallière, à Sorel-Tracy, en est un bel exemple. Âgée de 22 ans seulement, Magalie Rajotte en est la fière et unique propriétaire. Ayant grandi sur la ferme familiale de ses parents, Magalie souhaitait un jour prendre la relève de l’entreprise spécialisée en grandes cultures. Parallèlement, elle cherchait un projet pour diversifier la ferme tout en comblant la période plus tranquille de novembre à avril. Elle s’est donc inscrite à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) à Saint-Hyacinthe, en gestion et technologies d’entreprise agricole.
L’idée de produire des fraises en serre lui est venue lors de visites d’entreprises serricoles. Pour parfaire ses connaissances dans le secteur, la jeune femme a travaillé à la Ferme Jean-Yves Gamelin, une ferme maraîchère qui produit aussi des fraises de serre. Cette expérience lui a permis de se familiariser avec les bases essentielles de cette culture, dont la gestion du climat, l’entretien des plants, la phytoprotection, les récoltes et la mise en marché.
Une serre de rêve
Grâce à l’appui inestimable de ses parents et d’une aide financière du MAPAQ, de la Financière agricole et de Desjardins, Magalie Rajotte a aujourd’hui la serre de ses rêves. La jeune entrepreneure a su bien s’entourer pour faire les bons choix. Sa serre, d’une superficie de 6000 pi2, est équipée à la fine pointe de la technologie : chauffage par thermopompe, éclairage DEL, système d’irrigation goutte à goutte, canon diffuseur de CO2 et… une ruche. Effectivement, la présence de bourdons dans une serre contribue à un meilleur rendement. La jeune femme affectionne particulièrement ses pollinisateurs. « Je considère les bourdons comme mes employés. »
Un démarrage aux multiples défis
Démarrer une entreprise est un défi en soi, d’autant que des imprévus peuvent survenir à tout moment. Dans le cas de Magalie Rajotte, la compagnie qui devait brancher le système de chauffage électrique de sa serre a pris du retard. Magalie s’est donc trouvée sans chauffage électrique au moment de planter ses premiers fraisiers, en septembre dernier. Elle a dû se servir d’un chauffage d’appoint au propane. Cette solution très coûteuse a eu des conséquences non seulement sur le plan financier, mais également sur la gestion du climat de sa serre. Résultat : les tétranyques se sont mis à proliférer. « Quand j’ai réussi à contrôler mes températures, j’ai pris le dessus sur ces ravageurs », affirme la jeune femme déterminée.
En février 2022, alors qu’on parlait d’un contexte économique inflationniste, Magalie a songé à reculer, par crainte de manquer son rendez-vous avec les consommateurs. Aujourd’hui, sa persévérance est bien récompensée. Depuis sa première récolte en novembre dernier, les consommateurs en redemandent, si bien qu’elle n’arrive pas à répondre à l’appel des épiceries. Avec des productrices aussi inspirantes que Magalie Rajotte, le Québec peut être confiant d’atteindre son autonomie alimentaire.
La production de fraises en serre vous intéresse? Consultez le tout premier guide au Québec sur cette culture, publié par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (craaq.qc.ca) : Guide de production : Fraises en serre.