Ajouté à Mes favoris.

Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire
Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

S'informer

Le savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

Chargement en cours

Filtrer la recherche 
  • Sujet(s) :
  • Production(s) :
Format
Type de contenu
Date de début
Date de fin
Régions

L'agriculture verticale : innover en hauteur

Imaginez un bâtiment fermé, sans aucune fenestration, enclavé entre de grands bâtiments dans un centre-ville ou dans un parc industriel… d’où sortent des caisses de laitue frisée toute fraîche. Les entrepreneurs qui franchissent le seuil de ces bâtiments constituent une nouvelle génération d’agriculteurs, souvent munis d’un diplôme bien différent de celui d’agronome et n’ayant que rarement mis les pieds sur une ferme. Ils se donnent pour mission de nourrir la population locale en occupant une superficie moindre que la culture traditionnelle, dans un environnement généralement hostile à la croissance des fruits et des légumes. C’est le pari qu’a fait George Aczam en démarrant Aquaverti, une ferme verticale en hydroponie destinée à produire différentes variétés de laitue. En conférence au colloque maraîcher en serre du CRAAQ en novmebre 2020, ce diplômé en finance a fait le récit des trois années d’existence de sa jeune entreprise, en prenant soin de partager avec humilité ses apprentissages et les défis rencontrés.

Comment produire des légumes sans terre et sur une surface restreinte?  La réponse qu’a choisie M. Aczam est d’optimiser tout l’espace d’une bâtisse en largeur et surtout en hauteur. L’agriculture verticale a fait son chemin au sein des villes, grâce à des systèmes tous plus ingénieux les uns que les autres : hydroponie, aéroponie, plateaux rotatifs, bassin multiétages, laine de roche, etc. Peu importe la méthode de culture privilégiée, l’essentiel est de déterminer avec précision les paramètres entourant la croissance des plants : température, photopériode, fertilisation, taux de CO2, acidité de l’eau, etc. — aucun détail ne peut être laissé au hasard. Dans ce mode quasiment déconnecté de la nature, l’équipement permet un contrôle complet des conditions environnementales tout au long de la croissance des plantes. Qui dit contrôle, dit suivi et traçabilité. Capteurs, sondes, thermomètres, caméras, ces nombreux dispositifs permettent d’être au courant de ce qui se passe à la ferme et de compiler des données précieuses pour l’agriculteur. George Aczam ne laisse pas ces informations dormir dans des disques durs : il les analyse pour en tirer profit afin d’améliorer la qualité des produits et les opérations des employés.

L’innovation est au cœur de son entreprise puisqu’il n’existe aucune feuille de route pour ce type de ferme. Premièrement, les saisons étant absentes, les plantes croissent 365 jours par année et la production ne connait pas de repos. L’automatisation de certaines tâches est un incontournable afin d’assurer la sécurité des employés et de réduire certains coûts en main-d’œuvre. Pour Aquaverti, cela s’est concrétisé sous la forme d’un robot-nettoyeur pour la désinfection des bassins de culture, un robot-transplanteur qui dépose les plateaux de plants dans les bassins de croissance et un robot-récolteur. De plus, des bassins de culture spécialisés et un spectre de lumière à DEL ont été développés et étaient en instance de brevet au moment de la conférence. En effet, certains équipements n’existent pas sur le marché ou ne sont tout simplement pas adaptés à l’agriculture verticale. Tout est à réfléchir. Pour ce faire, la croissance de l’entreprise a été ralentie volontairement afin de bien comprendre les besoins, de concevoir les équipements et de les faire construire. Ce temps investi est payant maintenant pour Aquaverti : M. Aczam constate des gains importants de productivité grâce à ces améliorations.

Innover et robotiser afin de mieux nourrir semble faire partie de la solution à certains défis actuels. Améliorer la fraicheur du produit livré aux clients, augmenter l’autosuffisance en certains aliments, réduire les gaz à effets de serre liés aux transports et aux véhicules agricoles et limiter l’usage de pesticides : les résultats vont-ils être à la hauteur des ambitions de ces fermes urbaines d’un nouveau genre? L’agriculture verticale en est à ses balbutiements, mais elle force est de constater qu’elle commence à avoir le vent dans les voiles.

Le colloque maraîcher en serre s’est déroulé en ligne le 10 novembre 2020. Il est l’initiative du Comité culture en serre du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. La conférence, La petite histoire de la première ferme verticale commerciale au Québec, est disponible sur le site du CRAAQ.

Ce texte a été publié originalement dans le magazine le Bulletin des agriculteurs en octobre 2021.


  Lire le billet précédent                                                                                                Lire le billet suivant
Commentaires (0)
Me connecter

Organisation : Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ)
Date de publication : 13 avril 2022

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.