Chaque année, des entreprises agricoles passent de la régie conventionnelle à la régie biologique. Actuellement, tous secteurs confondus, le Québec compte 3 222 entreprises agricoles biologiques. De ce nombre, 1 358 entreprises sont spécialisées en production végétale, dont 582 en grandes cultures biologiques, et leur nombre croît chaque année (Figure 1).
Les producteurs de grandes cultures biologiques bénéficient d’opportunités de commercialisation plutôt intéressantes tant sur le marché de l’alimentation animale (maïs-grain, soya, blé) que sur celui de l'alimentation humaine (avoine, orge brassicole, chanvre, sarrasin, etc). En ce qui concerne la production de grains biologiques, les volumes produits au Québec sont actuellement trop faibles pour répondre à la demande au niveau de l’alimentation animale. De ce fait, il ne serait pas difficile de trouver des acheteurs, car le manque est actuellement comblé par des importations. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est intéressant pour certains producteurs de se tourner vers la production biologique.
Généralement d’une durée de trois ans, la transition comporte de nombreux défis. L’un de ces défis est d’absorber les pertes financières en période transitoire. En effet, il n’est pas rare qu’une entreprise en transition doive faire face aux effets d’une baisse des rendements des cultures due aux changements des pratiques culturales. Une telle baisse occasionne une diminution de revenus et accroît le coût de production. À cela s’ajoutent les frais encourus pour la certification. Par conséquent, avant d’entamer la transition, il faut bien la planifier aux niveaux financier et technique, et s’informer des programmes de soutien en vigueur. Plusieurs aides financières sont disponibles pour les producteurs agricoles biologiques. Par exemple, il y a le Programme d’appui pour la conversion à l’agriculture biologique (MAPAQ), le Programme Investissement Croissance et la bonification du Programme d’assurance récolte offerts par la Financière agricole du Québec.
Les budgets des Références économiques peuvent s’avérer un atout pour favoriser la réussite du projet. Ces budgets présentent les résultats attendus par hectare pour une entreprise performante. De plus, l’utilisateur peut les adapter à la situation de son entreprise grâce aux versions dynamiques mises à sa disposition. De ce fait, il peut tester différents scénarios en modifiant divers facteurs tels que les superficies qu’il compte cultiver et les rendements attendus. S’il le souhaite, il est aussi possible de modifier le prix de vente attendu afin de prévoir les résultats financiers. L’outil web Rotation$+ peut aussi être d’une grande aide, notamment pour planifier et optimiser la rotation des cultures. Les données utilisées dans l’outil proviennent des budgets des Références économiques.
La collection des budgets des Références économiques portant sur les grandes cultures biologiques les plus populaires est récente. La sélection des cultures a été faite selon le nombre d’entreprises en production. Les producteurs biologiques produisent principalement du soya (36 %), du blé (20 %) et du maïs-grain (21 %) (Figure 2).
Les budgets se rapportant au blé panifiable, à l’avoine, au seigle, au sarrasin, à l’orge, à l’épeautre biologiques sont disponibles depuis 2019. L’équipe a produit le budget pour le canola biologique en 2020 et a récemment mis à jour les budgets pour le soya et le maïs-grain biologiques. Tous ces budgets sont offerts sur le site du CRAAQ.
Sources :
https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Monographiegrain.pdf
https://www.portailbioquebec.info/evolution-du-nombre-dentreprises-certifiees-de-production-vegetale
Ce texte a été publié originalement dans le magazine le Bulletin des agriculteurs en décembre 2021.
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Les grandes cultures biologiques : des outils pour une transition réussie
Publié le 30 mars 2022
Références économiques
Comité des REFECS
CRAAQ
Collaborateur(s) : Maude Lachance, chargée de projets, CRAAQ et Marie-Pier Méthot-Langlois, chargée de projets, CRAAQ
Comité des REFECS
CRAAQ
Collaborateur(s) : Maude Lachance, chargée de projets, CRAAQ et Marie-Pier Méthot-Langlois, chargée de projets, CRAAQ